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L'œuvre urbaine Weci | Koninut est exposée depuis ce mardi 16 septembre sur le parterre du Quartier des spectacles et ce, jusqu’au 22 octobre 2025. Composée de six capteurs de rêves géants, cette création chapeautée par les artistes Julie-Christina Picher et Dave Jenniss se veut une invitation à rêver et à se reconnecter avec la nature.
Ces capteurs de rêves adhèrent au thème des six saisons atikamekw : le pré-hiver (pitcipipon), l’hiver (pipon), le pré-printemps (sikon), le printemps (miroskamin), l’été (nipin) et l’automne (takwakin).
Aurores boréales, orignaux, fleurs et fruits des bois… de nombreux éléments de la nature ornent ces installations. Des jeux de lumière conceptualisés par l’ingénieur informatique Serge Maheu rajoutent une touche de dynamisme à l'œuvre.
Le titre de l'œuvre est composé du début du mot de langue atikamekw wecipapicikan et de la fin du mot de langue wolastoqey puwyakoninut, qui signifient tous les deux « capteur de rêves ».
Les capteurs de rêves des saisons les plus fraîches arborent des nuances de bleu, de violet et du blanc. Celui de la saison des couleurs, des dégradés de jaune, de marron et d’orangé. Ceux de l’été et du printemps, du vert feuillage et du rouge des fraises sauvages. L’artiste multidisciplinaire Eruoma Awashish est à l’origine de cette création picturale.

Dans la culture atikamekw, dont est issue Mme Awashish, certains animaux sont associés à une saison. L’orignal représente l’automne et l’ours, l’été, parce qu’on ne le voit pas pendant l’hiver, où il est en hibernation. En ce qui concerne les outardes, au pré-printemps, Mme Awashish a le souvenir que, lorsqu’elle était enfant, à l’école, elle et ses camarades les apercevaient par la fenêtre de la salle de classe. « On savait qu'on allait bientôt être en congé de l'école, parce que ça allait être [le moment de] la chasse à l'outarde », poursuit-elle.
Le rapport entre cette installation et le territoire est, selon elle, très important. « Même si on vit dans un monde plus contemporain, notre lien au territoire est encore essentiel pour nous. C'est là d'où notre langue vient, c'est là d'où notre médecine vient, c'est là d'où toute notre identité vient, notre spiritualité. Donc, sans le territoire, pour nous, c'est difficile d'exister », pense Mme Awashish.
Elle estime que même les Québécois devraient ressentir ce lien, duquel les gens ont tendance à se « déconnecter », selon elle. Dans la culture atikamekw, le territoire s’exprime par la notion de notcimik, qui signifie à la fois « forêt » et « là d’où je viens ».
« La forêt, le territoire, c'est pas juste là comme une ressource qu'on doit exploiter, souligne-t-elle. C'est notre maison, c'est là d'où on vient. »
Lorsque l’on s’assied sur chaque capteur de rêves, on peut y entendre différentes trames sonores conçues par le musicien Étienne Thibeault. Méditative et contemplative, cette musique se compose de drones produits par synthétiseur auxquels s’ajoutent des notes éparses de piano et de guitare.
Un court poème inspiré de chaque saison et écrit par Dave Jenniss accompagne chaque capteur de rêves. Étienne Thibeault raconte qu’il avait accès à ce poème ainsi qu’au visuel lors de sa création musicale. « On voulait mélanger de la musique onirique, du rêve, à des sons vraiment de la nature. Le défi, c'était que ça ne fasse pas trop new age, mais que ça reste très ancré dans quelque chose qui nous rappelle le territoire », décrit-il.
Il ajoute que, même lorsqu’il fait des erreurs lors de l’enregistrement, il apprécie de les garder : « Quand je peux ajouter un côté plus humain, organique, j'aime ça qu'on sente un peu les défauts. »

Julie-Christina Picher et Dave Jenniss se sont rencontrés en 2010 à l’aide de la compagnie de théâtre autochtone Ondinnok. C’est la première œuvre publique qu’ils produisent. M. Jennis avance que « ça allait de soi » qu’il travaille avec Mme Picher, qui est scénographe, alors que lui est avant tout dramaturge, « un gars de mots », dit-il.
Mme Picher se dit « fière » de pouvoir faire autre chose que du théâtre, et elle aimerait que sa carrière prenne cette nouvelle direction qu’est de concevoir des « installations qui vont perdurer dans le temps », plutôt que des décors éphémères « qu’on doit mettre soit aux poubelles, soit au centre de tri ». Cette œuvre a auparavant été exposée à Houston, au Texas, et sera encore amenée à voyager à travers les États-Unis et, « on l’espère », dans d’autres pays, soutient Mme Picher.
« Moi j’aime bien l’appeler une "œuvre nomade" », dit-elle, un « hommage à [sa] culture atikamekw, qui est un peuple nomade, à la base ».
Weci | Koninut a été produite par Init en collaboration avec Houston First et propulsée par l’entreprise spécialisée en installations urbaines Creos.
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