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L’ombre du paquebot, disparu il y a plus de 113 ans, plane encore sur notre culture populaire. C’est avec cette fascination en tête que je me suis rendue à la place Bonaventure pour découvrir Titanic : un voyage immersif, une exposition qui promettait de nous faire revivre cette histoire légendaire.
L’objectif de cette exposition n’est pas simplement de démontrer des objets historiques derrière des vitrines ; c’est plutôt de nous faire vivre l’expérience complète du Titanic, depuis sa construction jusqu’à son naufrage tragique dans la nuit du 14 au 15 avril 1912.

Comment ? Par un mélange de technologies de pointe, incluant des reconstitutions grandeur nature, des projections 3D, une expérience de réalité virtuelle et un audioguide détaillé. Un beau travail des compagnies Exhibition Hub et Fever.
Titanic… Ce nom seul évoque un monde de récits, de luxe et de tragédie qui fascine depuis des décennies, que ce soit pour son histoire, son architecture navale ou les destins croisés de ses quelque 2 200 passagers et membres d’équipage.
Dès les premiers pas dans l’expo, on est saisi par l’ampleur des décors. La proue du navire, où se tenaient Rose et Jack dans le film de James Cameron, nous accueille. Comment ne pas y prendre une photo !

Tout au long du parcours de l’exposition, j’ai facilement cru que j’étais une passagère du célèbre paquebot : les couloirs feutrés avec leurs portes menant aux cabines, la salle de radio pour les communications, la salle des machines, le nid-de-pie, les coursives et leurs grilles coinçant les passagers de la troisième classe, le majestueux grand escalier…
L’exposition est très riche en informations. Entre les affiches explicatives, les artefacts et les vidéos, il faut prévoir du temps (de 60 à 120 minutes) pour tout lire et tout voir.
D’ailleurs, à l’entrée, ne manquez pas de télécharger sur votre téléphone l’audioguide bilingue qui complète les informations. Apportez vos écouteurs pour profiter pleinement des 41 clips de moins de deux minutes ou faites comme moi : téléchargez le guide pour l’écouter tranquillement à la maison. J’ai préféré me concentrer sur l’immersion visuelle et la lecture des affiches.
Même si l’on pense tout connaître du Titanic, on apprend forcément de nouvelles choses.

Moment émouvant : dans la dernière salle trône un immense cube vitré où sont inscrits les noms de tous les passagers et membres d’équipage, classés par survivants et victimes.
Les artefacts authentiques exposés : plus de 300 objets provenant du Titanic, de ses navires jumeaux (l’Olympic et le Britannic) et des navires de sauvetage, dont la vaisselle, des effets personnels, des fragments de l’épave, des meubles, etc., issus de collections privées parmi les plus importantes au monde… Chacun d’eux racontant une histoire humaine poignante.
Les reconstitutions spectaculaires : se tenir sur la proue du navire ou monter quelques marches du grand escalier (qui est en fait une reconstitution de celui de l’Olympic, jumeau du Titanic, l’original n’ayant jamais été photographié, apprend-on !) permet de prendre la mesure du gigantisme et du luxe du paquebot. Fidèlement, devant nos yeux, sont reconstituées, les cabines de première et troisième classe, les salles à manger — différentes selon la classe, la passerelle du capitaine, etc.

La connexion humaine : L’exposition nous connecte directement aux histoires des passagers, qu’ils voyagent en première ou en troisième classe. On en vient à se demander dans laquelle on aurait aimé voyager, on réalise les différences entre chacune et surtout, on peut s’imaginer la panique de l’eau qui monte et de l’évacuation…
La valeur éducative : On y découvre des aspects méconnus, comme le parcours de l’iceberg depuis le Groenland (grand intérêt de ma part !) ou le rôle clé joué par les autres navires cette nuit-là alors qu’on assiste aux demandes de secours du Titanic quelques minutes avant de sombrer (ouf… désolant).

Proposée en option, l’expérience de réalité virtuelle (VR) est intéressante, mais un peu courte et uniquement présentée en anglais. Elle nous permet de marcher à l’intérieur du navire et de vivre son immersion, puis d’explorer l’épave à 4 kilomètres de profondeur à bord d’un sous-marin.
Quoique le visuel soit relativement réussi, l’expérience passe vite sans qu’on puisse contrôler nos déplacements pour observer l’épave à notre rythme. Je n’ai ressenti ni panique ni peur ; j’ai plutôt été déçue. Cette addition n’est pas indispensable si votre budget est serré.
J’ai vraiment adoré le côté immersif, réaliste (j’imagine !) et interactif des décors de Titanic : un voyage immersif ainsi que la richesse et la clarté des informations présentées.
Cependant, le coût d’entrée pourra sembler élevé pour une famille (il faut y ajouter des frais de réservation de 5 $ par billet); de plus, les livres-souvenirs proposés à la boutique ne sont offerts qu’en anglais.
Et un dernier avis : à la place Bonaventure se tient actuellement une autre exposition Dinos Alive installée tout à côté de Titanic. La signalisation pour accéder à l’une ou à l’autre est presque inexistante. J’ai dû m’informer auprès du personnel qui, au fait du manque de clarté, sait nous guider efficacement et gentiment.
L’exposition s’adresse à un large public qui sera en mesure d’apprécier l’abondance d’informations présentées. À mon sens, elle pourrait être pertinente pour les enfants à partir de 9-10 ans, accompagnés d’adultes qui répondront à leurs nombreuses questions. Évidemment, celles et ceux qui ont un jour frissonné devant le film de James Cameron y trouveront leur compte, ainsi que les passionnés d’histoire, humaine et navale.
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