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Du 18 février au 1er mars, le Théâtre Aux Écuries nous plonge dans l’univers de la Veuve Manchée, personnage central d'Humeurs de veuve, une pièce de théâtre qui s’attaque à des thèmes aussi universels que la santé mentale et les rôles sociaux assignés aux femmes.
Mis en scène par Charlotte Gagné-Dumais et inspiré de l’œuvre Parents et amis sont invités à y assister d’Hervé Bouchard, ce monologue déroutant nous convie à une rencontre avec une femme piégée dans son rôle de veuve et son habit symbolique de bois, représentant à la fois l’enfermement et la résistance.
Le personnage de la veuve, incarnée par la talentueuse Marilyn Perreault, nous embarque dans un discours-fleuve, monologue où les mots se déploient tels des vagues émotionnelles — de l’amertume à la tendresse, en passant par la résignation et le désir. Son jeu d’acteur, intense et nuancé, fait honneur à la densité du texte, parvenant à incarner des émotions aussi contradictoires que la hargne et la tendresse.
Cependant, malgré la force de l’interprétation, je n’ai pas réussi à m’accrocher pleinement à la pièce. Il y a quelque chose d’intime, mais aussi d’énigmatique dans le spectacle, comme si l’émotion m’échappait malgré sa présence évidente.
Malgré la richesse du texte et la puissance de l'interprétation, la mise en scène hybride entre théâtre et installation visuelle, m’a laissée quelque peu perplexe. Les projections vidéo, qui alternent entre paysages et mains errant sur la robe de la veuve, m'ont semblé déconnectées du monologue central. Je n’ai pas saisi leur utilité ni leur lien avec l’histoire de la Veuve Manchée, ce qui a eu pour effet de me déconcentrer.
De plus, les éclairages qui fluctuent entre lumière vive et quasi-obscurité, ont renforcé mon sentiment de confusion. En étant déjà un peu perdue par l’ambiguïté du spectacle, ces changements brusques de lumière n'ont fait qu’accentuer mon désarroi. J’ai eu l’impression que la mise en scène aurait gagné à être plus homogène pour soutenir le monologue sans distraire le public.
Le thème central de la pièce — la pression sociale exercée sur les femmes, leur aliénation et la santé mentale — est essentiel et résonne particulièrement dans notre époque actuelle. Humeurs de veuve est une œuvre complexe, et ma difficulté à m’y plonger pleinement pourrait bien être due à mon manque de familiarité avec le livre Parents et amis sont invités à y assister d’Hervé Bouchard.
Peut-être qu’en ayant cette référence littéraire en tête, j’aurais pu mieux saisir l’essence de la pièce. Il en reste une frustration certaine, comme si j’étais passé à côté de l’intensité émotionnelle que d’autres spectateurs ont vécue, au vu des réactions vues et entendues au fil de la pièce.
Humeurs de veuve est présenté au Théâtre Aux Écuries jusqu'au 1er mars 2025.