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Samedi 27 septembre, à la salle Wilfrid-Pelletier, l’Opéra de Montréal entamait sa saison 2025-26 avec sa première représentation de Don Giovanni de Mozart, qui sera encore à l’affiche le 30 septembre ainsi que les 2 et 5 octobre.
L’opéra en 2 actes, de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et du librettiste Lorenzo Da Ponte, d’une durée de 2 h 30, a été créé à Prague le 29 octobre 1787.
Je vous résume très succinctement une intrigue qui culmine dans le surnaturel. Don Giovanni (Don Juan) est un invétéré et notoire séducteur à qui, de nos jours, on accolerait aisément l’étiquette de prédateur ou d’agresseur sexuel. Il courtise et tente de séduire tout ce qui porte jupon : que la dame soit déjà mariée, fiancée ou libre, peu lui importe, y compris le meurtre du père (Il Commendatore) d’une de ses infortunées victimes. Il attise ainsi la rancœur, la colère et une implacable soif de vengeance ultimement assouvie par le fantôme du père assassiné, qui se matérialise afin d’entraîner l’incorrigible débauché en enfer.
La distribution réunit — outre l’orchestre I Musici de Montréal, dirigé par le maestro américain Kensho Watanabe, et le Chœur de l’Opéra de Montréal — le baryton américain John Brancy (Don Giovanni); la basse américaine William Meinert (Il Commendatore); le baryton suisse Ruben Drole (Leporello, serviteur de Don Giovanni); le ténor britannique Anthony Gregory (Don Ottavio); les sopranos canadiennes Kirsten Leblanc (Donna Anna, fille du Commendatore et fiancée de Don Ottavio), Andrea Núñez (Donna Elvira, une ancienne conquête de Don Giovanni) et Sophie Naubert (Zerlina, fiancée de Masetto); et la basse canadienne Matthew Li (Masetto).

On doit les décors et costumes à l’Opéra de Montréal, la mise en scène au Britannique Stephen Lawless, la chorégraphie à la Québécoise Noëlle-Émilie Desbiens et les éclairages à l’Américain Thomas Hase.
J’ai été heureux de constater qu’il n’y a pas eu tentative de transposer l’action dans la modernité, que les décors, costumes et perruques ont adéquatement servi à évoquer l’époque de Mozart. J’apprécie toujours lorsque l’incursion dans le passé est ainsi facilitée pour les spectateurs. D'aucuns déploreront le manque d'actualisation alors que je m'en réjouis. Le voyage dans le temps a été une réussite.
Au deuxième acte, j’ai particulièrement goûté la scène qui se déroule au cimetière devant la statue du défunt Commendatore, dont la voix d’outre-tombe se fait entendre et qui se voit invité par Leporello à un dîner offert par Don Giovanni. De même que la scène suivante lorsque le revenant se présente au dîner, accompagné d’autres fantômes, et que l’impénitent et non repentant Don Giovanni se voit condamné et entraîné en enfer.
Chez les protagonistes, j’ai d’abord et avant tout été très impressionné par le Leporello du baryton suisse Ruben Drole, qui joue merveilleusement bien et dont la voix a de la puissance, de la rondeur et de la chaleur à revendre. Simplement qualifié de baryton dans le programme, il sonne grandement comme un baryton-basse à mes oreilles. Je me suis franchement régalé à chacune de ses interventions. Sa présence scénique en impose et sa riche voix est quasi intimidante.
Le Don Giovanni du baryton américain John Brancy a été efficacement incarné par un baryton à la voix suffisamment volumineuse et agile mais résolument plus légère que celle de Ruben Drole.

Il Commandatore de la basse américaine William Meinert a joué un mémorable et imposant revenant en taille et en voix.
Outre mes trois coups de cœur, mentionnés ci-dessus, les autres chanteurs et chanteuses me sont tous apparus à la hauteur de leurs rôles respectifs en livrant de solides performances vocales et théâtrales qui m’ont fait forte impression.
Les trois arias que j’attendais le plus impatiemment ont été interprétées à ma satisfaction : autant « Là ci darem la mano », par Don Giovanni et Donna Anna, que « Il mio tesoro intanto » par Don Ottavio, ou encore « Deh, vieni alla finestra » par Don Giovanni.
Peut-être quelques pointilleux musicologues, musiciens ou fins connaisseurs de l’univers mozartien trouveront-ils à redire de cette production mais, au final, le quasi inconditionnel amateur d’opéra que je suis s’en est trouvé ravi et comblé. Et si je me fie à la réaction de la foule, à ses applaudissements nourris, voire intempestifs après les grandes arias, et sa longue ovation debout finale, c’est un autre succès à porter au compte de l’Opéra de Montréal.
L’Opéra de Montréal vous invite à fréquenter son site internet où vous pouvez en apprendre davantage sur sa programmation, ses artistes et artisans et vous procurer des billets pour une prochaine représentation. Vous pouvez consulter le programme complet de Don Giovanni en cliquant simplement ce lien.
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