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Dans le cadre de la série Les nouveaux alchimistes, le FNC proposait Zodiac Killer Project, un long métrage entre la conférence, le tutoriel et le documentaire, signé Charlie Shackleton.
Pour résumer cette expérience cinématographique, Shackleton souhaitait d’abord réaliser un docufiction, et le terme est ici tout à fait approprié, sur un enquêteur ayant consacré plus de trente ans de sa vie à tenter d’identifier le Tueur du Zodiaque. L'identité de ce tueur en série, qui a sévi à la fin des années 1960, demeure à ce jour un mystère. Le projet a été avorté à la dernière minute.
Au lieu de cela, le réalisateur a décidé de raconter, scène par scène, ce qu’aurait été son film. Il expose ainsi son processus créatif tout en appuyant le côté sensationnaliste, dramatique et romancé que l’on retrouve souvent dans les documentaires sur des crimes réels, qui ont tendance à embellir la réalité brute pour des raisons de reconstitution.

En d’autres termes, Zodiac Killer Project, c’est un peu le documentaire du documentaire qui n’a jamais existé, mais aussi une critique envers ceux de true crime. Et, en tant qu’adepte de documentaires sur des faits réels, le synopsis m’interpellait particulièrement.
La voix hors champ de Shackleton détaille les gestes, les cadrages, les zooms sur les yeux ou les objets qu’il aurait faits en s’appuyant sur des plans de ce qui aurait réellement constitué le décor ou la trame de fond de son film.
Le cinéaste déconstruit avec ironie les codes du genre et démontre ses propos à l’aide d’extraits d’autres œuvres du genre : Conversations with a Killer: The John Wayne Gacy Tapes, Keep Sweet: Prie et tais-toi, Amanda Knox, Don’t F**k with Cats: Un tueur trop viral et, évidemment, DAHMER.
En juxtaposant des passages, le cinéaste met en lumière leurs points communs : la structure narrative, la mise en scène, le recours au suspense ou au sensationnalisme. En effet, il peut être tentant de romancer la réalité pour la rendre plus captivante. Cependant, derrière ces récits se cachent de vraies victimes et des événements authentiques.
C’est ici que Zodiac Killer Project nous amène en tant que spectateur à nous questionner. Jusqu’où peut-on aller dans la mise en scène ? Faut-il sacrifier une part du réel au profit de l’émotion ou du spectaculaire ?
Shackleton pousse la réflexion sur la pratique du true crime au cinéma en assumant ce qui aurait pu être sa propre mise en scène.
Le sarcasme utilisé tire parfois quelques rires des spectateurs, tant certains codes sont universellement repris. On peut penser par exemple aux bandes d’enregistrement qui tournent, à la lampe qui oscille lors d’un interrogatoire, ou encore aux gros plans sur des regards intenses : ces éléments sont attendus dans une fiction. Mais est-ce vraiment le cas dans un documentaire ?
Certains passages peuvent toutefois sembler longs. La voix rauque et lente de Shackleton, combinée à des plans fixes, crée une sensation de lenteur, avant de se transformer en une pointe d’ironie ou une observation pertinente.
Pendant une partie du film, même si la réflexion est constamment amenée de manière directe ou indirecte, c’est la voix hors champ du réalisateur qui nous raconte ce qu’il aurait fait, devant un plan d’une voiture qui roule sur la route, ou sur un plan fixe d’une librairie qui aurait servi de poste de police, ou d'un parking.

Malgré ces moments un peu étirés, Zodiac Killer Project demeure un long métrage pertinent et audacieux, plus qu’intéressant à prendre en compte. Shackleton nous invite à repenser notre rapport au true crime, que l’on soit amateur du genre ou simple curieux. Sa présence dans la section Les nouveaux alchimistes est plus que justifiée.
Le film sera de nouveau présenté le 14 octobre 2025 à 19 h 15 au cinéma Cineplex Odéon du Quartier latin.
Note : 3.5/5
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