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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
ENTRETIEN AVEC KELLY JACOD
Photographe.
- Est-ce que l’on doit être passionné pour bien performer ? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi ?
Si on a le savoir, on peut tout faire. Mais pour être heureux dans ce qu’on fait, je crois que ça prend de la passion.
- Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ?
Pour n’importe quel type de prestations, quelqu’un qui lit un poème ou qui utilise une oreillette, pour moi ce qui compte c’est l’émotion.
- Recherchez-vous davantage la ressemblance, ou la différence, dans vos relations personnelles et dans votre vie en général ?
J’ai un petit penchant pour la différence. Mais en même temps, on veut être pareil, comme tout le monde, pour être accepté. En photo, j’essaye de faire quelque chose de détaché, de nouveau à chaque fois.
Au niveau de mon entourage, ce sont des personnes en général qui me ressemblent, car en ayant des intérêts communs, ce sont ces gens-là que je croise et avec qui je peux tisser des liens. D’ailleurs, ils viennent surtout du milieu des arts.
Par contre, j’essaye de rester ouverte aux autres et de ne pas les juger. Les gens se ghettoïsent beaucoup, car souvent ils ont été rejetés ou blessés. Même dans le milieu gay. Malheureusement, cela crée le eux et le nous. En plus, les gens ont aussi peur de ce qu’ils ne comprennent pas et ça finit là.
- Est-ce que l’habillement vous en dit long sur les gens ?
Dans ma garde-robe, j’ai deux paires de shorts et des t-shirts. L’habillement ce n’est vraiment pas quelque chose d’important. C’est l’énergie qui compte pour moi.
- Êtes-vous plutôt dans l’acceptation ou la confrontation, aux gens, au temps, aux insuccès ?
Je suis davantage dans l’ouverture de discours ; le dialogue, l’écoute et le compromis.
- Souffrez-vous de la rage au volant?
Non. Pas du tout.
- Qu’est-ce qui prime pour vous au restaurant, la gentillesse du service, ou la qualité de la nourriture ?
Ah mon dieu. La gentillesse. Un service froid et distant serait une expérience épouvantable.
- Êtes-vous davantage attirée par des gens pour qui la vie coule de source, ou par ceux qui sont davantage tourmentés ?
Les gens pour qui la vie coule de source et qui sont orientés vers des solutions lorsqu’il y a des embûches et non pas être victime de la vie.
- Jusqu’où la liberté d’expression peut-elle aller, selon vous ?
Ah ! Ça, c’est tellement difficile. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Je vais seulement dire ce qui me vient en tête. Les intentions de la personne sont vraiment importantes. Était-ce pour attaquer quelqu’un, pour blesser ? À ce moment-là, la chose n’aurait pas dû être exprimée.
- Votre but dans la vie est-il d’être heureuse ?
100%. C’est mon seul but.
- Le dicton « le malheur des uns fait le bonheur des autres ou vice versa » s’applique-t-il à vous ?
Pour moi, fonder son bonheur sur des éléments extérieurs, c’est la manière de n’être jamais heureux. De ne jamais trouver une vraie paix.
- Qu’est-ce que l’amour ?
L’amour c’est la vie en général. C’est de vivre.
- L’être humain est-il foncièrement bon ou mauvais ?
Bon. Je pense que tout le monde est bon ! Mais en général, j’essaye de ne pas avoir d’opinion sur les autres. Qu’il soit bon ou mauvais, ça ne m’appartient pas. Moi j’essaye d’être la meilleure personne que je peux être ; dans l’amour, l’acceptation de l’instant présent.
- Seriez-vous prête à laisser condamner un innocent pour sauver un ami coupable ?
J’ose espérer d’avoir assez d’intégrité pour ne pas laisser condamner un innocent. Même sans cet enjeu, il faut être responsable de ses actes. J’espère qu’une telle situation ne m’arrivera jamais.
- Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin, sans autres considérations ?
Je n’ai pas vraiment d’opinion sur ça. Je n’ai pas d’opinion. Est-ce que c’est correct comme réponse ? Mettre des mots sur quelque chose sans mots ; le mal de vivre.
- Croyez-vous que Bertrand Cantat doit continuer à s’exprimer artistiquement ?
Qui est Bertrand Cantat ? – Et vlan dans les dents. Parfois les gens font preuve d’une telle maturité que l’on oublie qu’ils sont si jeunes. Je vais devoir actualiser ma question. – Est-ce que monsieur Cantat était en psychose ? Personnellement, je n’irais pas le voir, mais je crois qu’il peut s’exprimer comme il le désire.
- Un défaut, un vrai ?
J'ai énormément de difficulté à déléguer.
- Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches ?
Je n’ai rien contre cette recherche. Mais c’est toujours l’utilisation que l’on en fait.
- Estimez-vous que l’humain doive continuer de protéger la biosphère ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement (ex. par le transhumanisme) ?
Je ne crois pas vraiment au transhumanisme. Je ne dis pas que c’est faux. Moi j’essaye de me coller à la nature. Seulement d’avoir les deux pieds au sol, c’est tellement fort. Je sais quand même qu’un jour l’humain va disparaître.
- Croyez-vous à une vie après la mort ?
Je crois dans la réincarnation dans un sens très large. J’ai l’impression que notre corps qui va dans la terre devient quelque chose d’autre. Une forme d’énergie.
- Avez-vous peur de la mort ?
Je n’ai pas peur de la mort. J’ai même lu un livre « le pouvoir du moment présent » dans lequel on suggérerait de méditer sur cet état de fait, dans le but de l’apprivoiser. La mort nous pousse d’ailleurs à être bien, sinon quel serait le but de la vie ? Cela nous détache de notre enveloppe physique et on accepte davantage notre corps tel qu’il est. Finalement la conscience de la mort amenuise les petits stress de la vie.
- Est-ce qu’il y a un avenir pour le français au Québec ?
J’espère que oui. De là à dire que je suis militante, non. Mais je trouve important de bien parler et de bien écrire.
- Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
La photo pour moi c’est important dans ma vie, mais je ne me définis pas nécessairement à travers ça, même si j’y consacre beaucoup de temps. C’est une passion qui me rapporte. Je veux bien en vivre tout en me respectant. Je dois avouer que récemment, j’ai fait une grosse remise en question suite à une phase vraiment commerciale et j’ai réalisé que j’avais besoin de me recentrer. Refaire du créatif ainsi que produire du visuel qui me représente plus et me rend davantage fière.