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Samedi le 5 novembre, le Duo Cavatine – réunissant le pianiste Michel-Alexandre Broekaert et la violoncelliste Noémie Raymond-Friset – présentait son concert intitulé CellOpera à la petite, intime et élégante salle Joseph-Rouleau, de la Maison André-Bourbeau des Jeunesses Musicales du Canada, sise au coeur du Plateau Mont-Royal.
Michel-Alexandre est un pianiste, concertiste, soliste, chambriste, collaborateur, coach, accompagnateur, recherché et prisé sur la scène nord-américaine, titulaire d’un doctorat (2014) en interprétation de l’Université de Montréal. Noémie est « titulaire d’un doctorat en interprétation et littérature de la prestigieuse Eastman School of Music », et elle « mène une carrière internationale diversifiée qui l’a amenée à se produire en tant que violoncelliste et soliste avec des orchestres de renom. »
En somme, voilà un duo du tonnerre - officiellement créé en 2018 - formé de deux musiciens surdoués qui possèdent le talent, la virtuosité et la polyvalence nécessaires pour nous en mettre plein les yeux et les oreilles.
En ma qualité de précoce et fervent amateur d’opéra, c’est depuis mon enfance que je suis familier avec le terme « cavatine » qui désigne (selon le dictionnaire) « un air d'opéra en un seul mouvement, empreint de simplicité. » Tandis que pour Noémie et Michel-Alexandre il fait surtout référence à une certaine « sonate de Poulenc pour violoncelle et piano, la toute première œuvre qu’ils ont jouée ensemble lors de leurs études universitaires. »
CellOpera est en tout premier lieu le titre du 1er album à être officiellement lancé par le duo, le 12 octobre dernier, et ensuite le titre d’un concert dont le programme – qui propose huit œuvres (incluant le rappel) – est majoritairement composé d’airs d’opéra, arrangés pour piano et violoncelle, que l’on retrouve bien entendu sur le CD. Par ailleurs, le 2e album du duo, mais le 1er à avoir été enregistré, en 2019, et intitulé Nuages, devrait éventuellement suivre au printemps.
Des onze titres que compte CellOpera, ce petit bijou de CD, six sont joués lors du concert éponyme d’une heure qui, évidemment, passe beaucoup trop rapidement. On en voudrait bien davantage tant cette musique est enivrante et constitue un puissant incitatif à se procurer le CD. Après le concert, j’ai, sans aucune résistance, cédé à la tentation de l’acheter et, au moment d’écrire ces lignes, il joue en boucle sur mon système de son, et je plane.
À mon humble avis, le CD devrait être accompagné de l’avertissement suivant : « Attention! L’écoute de cet enregistrement comporte un haut risque d’accoutumance et une forte probabilité d’infestation par des vers d’oreilles. Soyez prévenus! »
Les cinq enchanteresses pièces additionnelles que l’on retrouve sur le CD, et qui ne sont pas jouées lors du concert, sont :
L’œuvre vocale des Trois mélodies, Op. 7, No. 1, Après un rêve de Gabriel Fauré, que l'on retrouve à la fois sur le CD et au concert, ne se classe pas précisément dans la catégorie opéra mais elle se marie merveilleusement bien avec les grandes arias d’opéra qu’elle accompagne. Même remarque concernant les Variations sur un thème de Rossini (sur une seule corde) de Niccolò Paganini.
La maestria et la sensibilité de Noémie font de son instrument un remarquable véhicule des émotions grâce aux innombrables sonorités et aux infinies nuances qu’elle en tire. Lorsque la voix du violoncelle se substitue à la voix humaine, l’émotion est efficacement transmise et le charme opère à coup sûr. Outre le fait qu’elle soit, en partant, transportée par sa propre passion, elle est également soutenue et accompagnée par son non moins passionné et émérite collègue, ami et complice Michel-Alexandre, chez qui polyvalence et seconde nature sont synonymes.
Durant ce charmant concert, j'ai ressenti une paisible atmosphère de quasi receuillement s'installer chez-moi durant l'exécution de « l'Air du Prince Gremin » (Eugene Onegin) de P.I. Tchaikovski, suivi des Trois mélodies Op. 7, No. 1, Après un rêve de G. Fauré et de « Casta diva » (Norma) de V. Bellini. Les grandes arias opératiques ont cette capacité de me bercer, me transporter et me faire rêver. Evviva l'opera!
Outre ces trois œuvres, le programme propose également 7 Variations sur un air de la Flûte enchantée (de Mozart) de Ludwig van Beethoven, un pot-pourri de West Side Story de Leonard Bernstein, « Le Vaisseau d'or » (Nelligan) d'André Gagnon, et « Summertime » (Porgy and Bess) de George Gershwin.
Chez Noémie et Michel-Alexandre, ces deux manifestes virtuoses, la sensibilité est palpable et elle transparaît dans chacune de leurs interprétations. Lorsqu’en duo ils conjuguent leur talent au plus que parfait, c’est indicatif que nous en aurons impérativement pour notre saoul, et pour nos sous.
Il y aura reprises du concert CellOpera, les 27 et 28 décembre prochain, au Café d'Art Vocal de Montréal.
Noémie, Michel-Alexandre et le Duo Cavatine sont actifs sur Facebook. Pour en apprendre davantage sur chacun d’entre eux, cliquez sur le nom correspondant pour aussitôt vous retrouver sur leur site internet respectif, consulter le calendrier de leurs prochaines prestations, et vous procurer des billets ainsi que leur envoûtant CD CellOpera.