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On ne peut pas être indifférent quand on entre dans la Maison symphonique de la Place des Arts : elle est d’une beauté épurée et lumineuse qui met le public dans de bonnes dispositions, prêt à entendre de belles choses. Le Chœur classique de Montréal prend place sur le balcon confortable aménagé au-dessus de l’orchestre, juste sous l’orgue Casavant majestueux, dont les immenses tuyaux semblent suspendus au-dessus des choristes. Les violoncelles et les bassons ouvrent ensemble, et les voix du Chœur remplissent la salle. Le son nous enrobe comme un grand frisson en ce 21 juin.
C’est un programme de belle qualité que nous a concocté Louis Lavigueur, chef et directeur artistique du Chœur classique de Montréal depuis dix ans. Un concert qu’il qualifie d’inhabituel, puisqu’il est composé exclusivement du Chœur, accompagné par l’Orchestre symphonique des jeunes de Montréal. On entendra Cherubini, Verdi puis Poulenc, sur lequel une soprano invitée se joindra au groupe, n’enlevant rien au Chœur qui a vraiment la vedette dans cette programmation qui clôt sa 29e saison.
C’est le Requiem en Do mineur de Cherubini qui ouvre le concert. Un choix audacieux, puisqu’il s’agit tout de même d’une messe aux défunts, un sujet qui a été particulièrement prisé par les compositeurs. Ce requiem est considéré comme une œuvre majeure : il a influencé Verdi, Berlioz et Brahms. C’est une œuvre d’une grande douceur, dont les trois premiers mouvements sont particulièrement touchants.
Le Chœur est incroyablement mis en valeur et les nuances de la pièce, le crescendo d’ouverture ou certains forte-piano sont interprétés avec maîtrise et nous surprennent, nous émeuvent à plusieurs reprises.
Aimer ou ne pas aimer les chorales
Les Chœurs, on adore ou non, et c’est rarement entre les deux. Ceux qui chantent vous diront souvent qu’il s’agit d’une expérience hors du commun. Mais pour le public, la salle où se déroule le concert peut faire toute la différence. Le Chœur classique de Montréal a une grande chance de pouvoir chanter à la Maison symphonique, où chaque son, chaque nuance légère est si parfaitement perçue par le public.
La répartition des voix du Chœur est très intéressante. Les voix d’hommes représentent 50 % des voix de femmes, une réussite! Il n’est pas toujours facile de recruter dans les pupitres de voix d’hommes. De plus, chaque section est équivalente : autant d’altos que de sopranos, autant de ténors que de basses.
On retrouve les voix d’hommes au centre de la formation, les ténors à l’avant, les basses à l’arrière, encadrés par les sopranos d’un côté et les altos de l’autre. Les voix de femmes circulent dans la salle et se mêlent parfaitement à nos oreilles, tandis que les ténors, au centre et très perceptibles, résonnent avec confiance et force tout au long du concert.
C’est une section solide et mélodieuse : la dizaine de choristes maîtrise sa partition, nuance son jeu, et nous fait frissonner quand, au « Dies Irae » de Cherubini, ils entonnent dans l’aigu de leur registre un très doux « Salva me », ou encore quand, comme un chuchotement, un crescendo magnifique enfle et s’envole du plus doux de leurs voix pour graduellement couvrir avec force les voix de femmes.
Étonnant Poulenc
Le chef Louis Lavigueur nous donne un beau cours d’histoire tout au long du concert, nous racontant, sans notes et avec verve, les faits saillants des pièces présentées.
Par exemple, Poulenc serait le plus grand mélodiste français. Et son Gloria est l’œuvre la plus jouée de son répertoire. Pourtant, c’est une œuvre ambigüe, « comme Poulenc, à la fois moine et gavroche », nous raconte Lavigueur, faisant référence aux mots du critique Claude Rostand en 1950.
Alors que le Stabat mater de Verdi me laisse sur ma faim, le Gloria de Poulenc, qui malgré les mises en garde du chef Lavigueur, nous étonne à chaque mouvement, termine le concert d’une beauté remarquable. Le Chœur lance le plus doux des Amen, et alors qu’il s’efface doucement, il est repris, seul, par la soprano Kimy Mc Laren, montant avec puissance et douceur de sa poitrine pour s’échapper avec une grande délicatesse… On peine à reprendre notre souffle.
Le prochain concert du Chœur classique de Montréal se déroulera le 23 mars 2019 à la Maison symphonique, où ils interprèteront Carmina Burana. Anniversaires? Cadeaux de Noël? Je vous recommande chaudement l’expérience. Visitez leur site en cliquant ici.