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Le 29 octobre prochain aura lieu le lancement de Derivas, le premier EP de la formation La Léa, née en 2012 de la rencontre entre la chanteuse Léa Touzé et du guitariste Dominique Soulard. Atuvu.ca s’est entretenu avec Léa pour en apprendre davantage sur la nature de ce projet à la poésie bilingue alliant bossa-nova au nuevo flamenco, en passant par le jazz et la rumba catalana.
Entrevue avec Léa Touzé
Arrivée à Montréal il y a 11 ans, Léa Touzé est d’origine franco-catalane où elle a grandi à Barcelone dans un univers coloré à la rencontre de multiples inspirations. Elle a toujours évolué dans un bassin musical, notamment par l’influence de sa mère et sa grand-mère. Toutefois, elle n’avait jamais partagé de compositions originales. En 2012, elle rencontre en coulisses d’un spectacle de rumba-flamenco Dominique Soulard, un artiste majeur de la scène flamenco canadienne. C’est l’étincelle qui lui fallait.
« J’ai toujours écrit, mais je n’avais jamais osé jouer mes compositions. Dominique m’a toujours donné confiance à ce niveau-là. On était dans les coulisses d’un événement et je lui ai chanté ma première composition. Il a tout de suite compris », raconte-elle. « C’était un peu une bossa nova qui se transformait en tango, mais il a compris ce que je faisais. Lui, il vient du flamenco, mais ce n’est pas nécessairement ça qu’il veut faire. Moi, je viens plus de la rumba catalana, mais je ne veux pas faire que ça. On a eu ce besoin commun de créer autre chose, de grandir à partir de ce que l’on connaît. »
S’est ensuite joint au duo la bassiste et danseuse flamenca Marie-Andrée Cloutier, le percussionniste spécialisé en musique du monde Éric Breton, et le trompettiste jazz Andy King. La formation La Léa est la combinaison de toutes ces expériences individuelles. C’est un son à la rencontre de ces différents styles, difficilement définissable. « On a commencé avec une première composition, puis ça a grandi. On commençait à improviser sur des airs, et je ressortais des textes que j’avais écrit pour les accompagner, ou alors on partait d’une mélodie et on ajoutait du texte dessus », indique Léa.
Écriture ressentie et engagée
Derivas aborde plusieurs thèmes à travers les cinq titres proposés: le déracinement et la perte de repères sur une échelle individuelle, mais également des questions plus larges telles que la crise migratoire et les féminicides. « Toute ma musique, tout ce que j'écris part de quelque chose qui ne va pas », confie-t-elle. « Quand il y a quelque chose qui me dérange, quelque chose qui m’empêche d’avancer, j’ai besoin de le sortir. Je suis une personne très sensible, et quand je vois tout ce qui arrive, ça vient me chercher et j’ai besoin de le canaliser par l’écriture. »
Léa s’engage également auprès de personnes nouvellement arrivées. Elle sait à quel point le processus de migration peut être une adaptation difficile et longue pour certaines personnes. « Moi, ça fait 11 ans que j’ai migré. C’était une migration choisie et je suis très consciente de mon privilège », dit Léa. « Il faut agir collectivement, et artistiquement c’est une manière de le faire, parce qu’on peut sensibiliser la société d’accueil. Créer un espace d’échange et de partage entre celle-ci et les nouveaux arrivants en rendant l’art accessible, parce que lorsqu’on est en mode “survie”, aller voir un spectacle n’est pas la première priorité. Mais la culture a ce pouvoir de rapprocher les gens », ajoute-t-elle.
Un message livré en français et en espagnol
Le projet La Léa porte des chansons bilingues, qui combinent les poésies respectives des deux langues. Pour Léa, il s’agit d’une façon de communiquer son message sans que celui-ci ne soit dénaturé. « Je crois que je pense en espagnol. Tout ce qui est profondément émotif, les pulsions, sont en espagnol. Après, en français, c’est parce que dans la plupart de mes chansons, je parle à une personne. Je veux m’adresser à elle directement », explique-t-elle.
« J’ai besoin de faire comprendre certains messages. Comme par exemple la chanson "Encore, Otra vez". Le titre est bilingue parce que ce n’est pas la même chose dans une langue ou dans l’autre, mais j’ai besoin d’exprimer la même chose et qu’elle résonne dans les deux langues. »
Derivas est le premier EP de La Léa qui sera lancé ce vendredi. Le lancement à la Sala Rosa affiche complet, mais il est encore possible d’aller voir la formation en spectacle à La Casona le 12 novembre prochain à 20h00.