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En ce mercredi 11 avril, au Centre Bell, des milliers de spectateurs ont vibré, crié, sifflé, hurlé et applaudi un duo très versatile de violoncellistes déchaînés. L’explosif mélange pop-rock-classique a détonné et… triomphé.
2Cellos est un duo de violoncellistes croates, de formation classique, qui existe depuis 2011 et qui réunit Luka Šulić et Stjepan Hauser, âgés respectivement de 31 et 32 ans.
Le spectacle a débuté avec 15 minutes de retard, lorsque les deux virtuoses sont enfin entrés sur scène, habillés très sobrement d’une paire de jeans et d’une chemise foncées et arborant leurs violoncelles électriques aux allures futuristes.
Ils étaient accompagnés d’un orchestre de 13 musiciens réunissant huit violonistes, deux violoncellistes, une contrebassiste, un claviériste et un batteur.
À une foule visiblement jeune, réceptive, enthousiaste et conquise d’avance, ils ont adressé les trois ou quatre mots de français qu’ils connaissaient. Le reste du temps, ils se sont exprimés en anglais, ce qui ne semble pas avoir le moindrement incommodé l’assistance qui, néanmoins, réagissait vivement à l’audition du moindre mot français.
Durant tout le spectacle, des images de films ou d’animation ont été projetées sur un écran géant, situé en hauteur à l’arrière de la scène. En superposition, il y avait la captation live des duettistes, voire même duellistes. L’aspect visuel m’a semblé des plus réussis.
Les 35 premières minutes du concert ont été exclusivement consacrées à la musique de films, lyrique et de genre classique. Nous avons été transportés par les tubes emblématiques des œuvres suivantes : Marathon Man, The Godfather, Moon River, Love Story, Rain Man, Titanic, Gladiator. L’audience a chaudement accueilli et applaudi tous ces succès populaires devenus des classiques.
Et puis, tout a basculé. La soirée a pris un tournant que je n’avais pas anticipé. Je ne connaissais de 2Cellos que quelques petites vidéos classiques ou semi-classiques dénichées sur YouTube. Je croyais donc que les enchanteresses minutes qui venaient de s’écouler étaient représentatives de ce qui allait suivre. J’avais tort.
Je cours et je couvre principalement les concerts classiques durant lesquels j’ai très souvent remarqué la surabondance de têtes grises (incluant la mienne) ou blanches dans la salle. J’ai donc été à la fois surpris et intrigué de constater que le public de 2Cellos est majoritairement beaucoup plus jeune : la deuxième partie du spectacle m’a clairement démontré pourquoi.
À mon grand étonnement, tout juste avant de jouer Gladiator, l’un des violoncellistes a déclaré ceci : « After the next one, we’re going to play something good. » Ce qui se traduit par : « Après la prochaine, nous allons jouer quelque chose de bon. » Cette annonce a fait réagir et jubiler la foule qui, contrairement à moi, anticipait ce revirement et l’attendait impatiemment. Pourtant, jusque là, je trouvais ça justement et particulièrement bon. Alors, qu’allaient-ils donc jouer de si bon?
Le suspense a été de courte durée. Ils se sont lancés corps et âmes dans le pop-rock. Ils ont d’abord joué une première tune rock accompagnés par l’orchestre au grand complet, avant que tous les musiciens quittent la scène, sauf nos deux vedettes de la soirée et le batteur.
Ils nous ont offert, entre autres, un extrait de Game of Thrones et « (I Can't Get No) Satisfaction » des Rolling Stones, ainsi que plusieurs autres pièces qu’ils n’ont pas jugé bon d’identifier, et que je n’ai pas reconnues, étant donné que le rock n’est ni ma musique de prédilection, ni mon champ d’expertise.
Accompagnée par des éclairages des plus dynamiques et disjonctés, chacune de ces prestations a été accueillie par de nombreux cris, sifflements et applaudissements. Particulièrement quand l’un des violoncellistes a fait le « bacon » couché sur le dos en jouant de son instrument, ou en sautillant sur un seul pied d’un bout à l’autre de la scène.
Vers la fin de la soirée et avant le rappel final, après sa longue incursion dans le rock, le duo a joué une pièce qui avait l’apparence d’une berceuse et durant laquelle les spectateurs ont allumé une multitude de lumières provenant de leurs appareils électroniques. Celles-ci ont donné à l’ambiance, devenue soudainement paisible, un caractère tout à fait féérique.
En conclusion j’avoue avoir développé un sentiment mitigé d’amour-haine envers ces deux incontestables et spectaculaires virtuoses que je ne connaissais tout simplement pas avant d’assister à ce spectacle.
Ils tirent dans toutes les directions, ils se promènent allègrement d’un genre musical à l’autre, tout en étant très dynamiques et spectaculaires. Ils en jettent. Ils en mettent plein la vue et les oreilles et déploient beaucoup de talent et d’efforts pour faire éclater les barrières musicales et réconcilier un tant soit peu les jeunes avec la musique classique ou semi-classique, quitte à lui organiser un mariage forcé, ou d’intérêt, avec la pop ou le rock. Ils s’acquittent très brillamment et efficacement de la mission de démocratisation de la musique cross-over dont ils se sont investis.
Je recommande ce show sans aucune hésitation, pour son côté diversifié hautement divertissant, et malgré mon goût prononcé pour quelque chose qui serait nettement plus classique.
Leur ovation finale fut rien de moins que rock ’n’ roll, naturellement.
Vous pouvez aisément en découvrir davantage sur ce flamboyant duo, et sur son agenda, en consultant sa page Facebook, ou son site internet en cliquant ici.