Pour souligner la journée internationale des droits des femmes qui met en lumière la lutte pour le droit de celles-ci et pour l’égalité des sexes, voici cinq magnifiques livres pour enfants ou adolescents qui rendent hommage aux femmes en présentant des figures positives et courageuses ou en abordant des sujets féministes.

De petite à grande : Rosa Parks (5 ans +)

Lisbeth Kaiser, La courte échelle

La collection complète « De petite à grande » est absolument merveilleuse et aurait pu figurer dans ces suggestions de lecture, mais l’album abordant le parcours de Rosa Parks qui, toute sa vie, s’est battue pour l’égalité entre les Noirs et les Blancs sans jamais utiliser la violence est particulièrement touchant. À travers des phrases simples et des illustrations tout en délicatesse, on suit Rosa dans sa lutte contre la ségrégation raciale et dans son désir que les choses soient justes. Au-delà de son implication dans la défense des personnes de couleur, Rosa Parks a été une femme remarquable qui reste aujourd’hui un beau modèle de détermination et d’affirmation de soi, et qui prouve que croire en ses convictions peut changer énormément de choses.

« Rosa savait que ce n’était pas juste. Elle savait qu’elle était une personne normale qui avait autant de valeur que n’importe qui, quelle que soit sa couleur. Souvent, elle devait s’assurer que les autres le savaient, eux aussi. »

La révolte des cocottes (6 ans +)

Adèle Tariel, Talents Hauts

Charlotte vit dans une basse-cour avec quarante autres poules, quarante poulets et Hadoc, un grand chef coq. Pourtant, bien qu’il y ait autant de poulets que de poules, ce sont toujours sur les poulettes que reposent les responsabilités. Lorsque Charlotte en a assez de tout faire alors que les poulets passent leurs journées à se prélasser, elle propose à ses compagnes de faire une manifestation et une grève dans le but d’obtenir une répartition des tâches plus équitable. En faisant preuve de persévérance, les cocottes arrivent à faire entendre leur revendication et à obtenir une meilleure qualité de vie. Ce petit album humoristique, inclusif et coloré est génial puisqu’il peut être lu à n’importe quel âge et amener différentes réflexions selon le niveau de compréhension de l’enfant, tout en étant divertissant et rempli de jeux de mots savoureux.  

« Rien ne change au poulailler. Les poulets continuent de picorer tout le jour, Hadoc à se pavaner et les cocottes n’ont pas une minute à elles. Elles pondent, couvent, nettoient le nid et la basse-cour et s’occupent des poussins de l’aube au crépuscule. »

Effrontées : l’histoire pas plate de 21 Québécoises audacieuses (10 ans +)

Christine Renaud, Éditions les Malins

Qu’ont en commun Mylène Paquette, Mélissa Mollen-Dupuis, Élise Gravel, Dre Irma LeVasseur, Chloé Legris, Louise Arbour, Lhasa de Sela, Anya Pogharian, Catherine Girard-Audet, Dre Joanne Liu, Colombe St-Pierre, Régine Chassagne, Azamit, Chantal Petitclerc, Pauline Marois, Gabriella Kinté Garbeau, Louise Lecavalier, Thérèse Casgrain, Florence Gagnon, Céline Dion et Nahid Aboumansour? Elles sont des modèles d’audace de chez nous qui ont su défoncer des barrières pour devenir ce qu’elles aspiraient être et elles forment, ensemble, les 21 femmes effrontées incroyables dont il est question dans ce recueil de grande qualité. En plus de regrouper de superbes illustrations et d’être pertinent, cet ouvrage est original et accessible puisqu’il permet au côté biographique et au côté fictionnel de se rencontrer en présentant des histoires basées sur des faits réels, mais racontées sous forme narrative. Un vrai bijou!

« Mylène imagine les grands titres : "Jeune femme à la recherche d’émotions fortes incapable de terminer son défi farfelu", ou encore "Prise en mer, une navigatrice inexpérimentée risque la vie d’inconnus pour se faire secourir", ou, pire "Une femme sans diplôme fait face à la faillite après avoir abandonné un emploi de rêve pour se lancer dans un projet voué à l’échec. Elle se traîne jusqu’à sa couchette et s’y réfugie, pleurant maintenant sans retenue." »

C’est beau le rouge (12 ans +)

Lucia Zamolo, La courte échelle

Dans ce roman graphique à mi-chemin entre un documentaire, un journal intime et une œuvre d’art, l’autrice souhaite briser les tabous et changer les mentalités autour d’un phénomène naturel souvent mal-aimé... les règles! Triste de constater qu’on n’en parle pas assez et que ceci cause de la honte, de l’incompréhension et du dégoût, elle renverse la vapeur en racontant son expérience personnelle, en donnant des trucs, en faisant référence à certaines théories douteuses et en expliquant des faits biologiques. Jamais le sujet des menstruations n’aura été abordé avec autant de franchise et de beauté. Cette œuvre utile est informative, mais surtout poétique et positive. Elle rappelle qu’en dépit des inconvénients que peuvent causer les règles, il s’agit d’abord et avant tout d’un super pouvoir dont tout le monde devrait être fier!

« En tout cas, cette chose n’est fondamentalement pas dégoûtante ou compliquée au point qu’on ne puisse pas en parler! Que ceux et celles qui sont prêts à connaître la vérité tournent la page. »

Pourquoi les filles ont mal au ventre? (12 ans +)

Lucile de Pesloüan, Éditions de l’Isatis

Dans ce manifeste féministe à l’esthétique particulier où tout est en mauve et où les illustrations sont très punchées, le sexisme que vivent les femmes au quotidien est mis à l’avant-plan. Bien qu’elles ne vivent pas toutes une réalité uniforme, il y a plusieurs situations qui leur donnent collectivement mal au ventre; les mariages forcés, les enjeux liés au corps de la femme, la taxe rose, les discriminations, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes et entre les minorités visibles et les personnes blanches, la contraception et l’avortement, les crimes d’honneur, les comportements déplacés envers elles, et malheureusement tellement d’autres. Bien qu’il donne naissance à une grande prise de conscience et qu’il provoque la discussion, ce livre n’est pas moralisateur... Seulement très poignant et criant de vérité.  

« Les filles ont mal au ventre quand on est obligé de féminiser l’orthographe de certains métiers parce que personne n’avait imaginé une seconde qu’une femme puisse les exercer. »