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Le Conseil des arts du Canada annonce les lauréats des Prix littéraires du Gouverneur général de 2024. Ces prix, parmi les plus prestigieux en littérature, célèbrent les œuvres publiées au Canada en français et en anglais, et ce, dans sept catégories destinées à des lectorats de tous les âges : Fiction, Poésie, Théâtre, Essais, Traduction, Littérature jeunesse – texte et Littérature jeunesse – livres illustrés.
Les ouvrages gagnants ont été sélectionnés parmi 70 livres finalistes au terme d’un rigoureux processus. À noter que les livres admissibles devaient être publiés entre le 1er août 2023 et le 30 juin 2024.
Le comité d’évaluation par les pairs assigné à chacune des sept catégories a finalement tranché.
Déménager au ciel (11 ans +)
Jean-Guy Forget et Mélodie Bujold-Henri (texte) aux Éditions La courte échelle
Lorsque son cousin décède de façon tragique, un adolescent — le narrateur — n’arrive pas à pleurer, malgré qu’il soit submergé d’émotions et terrassé par une grande tristesse. Il repousse le plus longtemps possible le moment des adieux ; mais au fil de la journée des funérailles, quelque chose en lui cède, jusqu’au déluge. Un roman écrit dans un vocabulaire très imagé et poétique permettant aux jeunes d’apprivoiser les contradictions qui s’opposent en leur for intérieur quand la mort leur arrache un être aimé.
« Mon cousin Loïc était un nageur-né
quand l’espadon en maillot bleu électrique
se frayait un chemin vif comme l’éclair
l’eau s’excusait de se trouver sur son passage. »
Carreauté Kid (14 ans +)
Marc-André Dufour-Labbé (texte) chez Leméac Éditeur
Carreauté Kid détonne des autres élèves de 4e secondaire : élevé par son père, il est adepte de musique grunge et ça se voit à la façon dont il s’habille.
Il est aussi secrètement amoureux de la pétillante Adèle (qui est cependant en couple avec Aymeric, capitaine de hockey de l’école). Il dédie à son amour secret des reprises de chansons qu’il joue à la guitare et publie sur sa chaîne YouTube.
« Mon père, ça l’inquiète un peu que je sois si fan de Kurt Cobain parce que ça l’a beaucoup affecté quand il s’est suicidé en 1994, mais je n’ai pas envie de me tuer. Pas avant d’avoir tenté ma chance avec Adèle en tout cas. C’est en pensant à elle que je me suis mis à poster mes covers de chansons d’amour à la guitare sèche sur ma chaîne YouTube. »
Une bulle en dehors du temps (14 ans +)
Stéfani Meunier (texte) chez Leméac Éditeur
Océane n’est pas gâtée par la nature, lui dit-on. Roch, lui, habite dans un centre jeunesse. Contre toute attente, les trajectoires de ces deux ados s’entrecroisent, leur permettant de se réfugier en dehors du temps, à l’abri du regard des autres.
Dans leur bulle, Océane et Roch peuvent exister sans armure ni artifice. En alternance, le point de vue de l’un et de l’autre est raconté chapitre après chapitre.
« Océane : C’est moi, c’est moi qui suis si grande et si laide, c’est pas un personnage de film, de roman, c’est pas un cauchemar, c’est moi et je peux rien y faire, je suis condamnée à être différente, gigantesque, toute ma vie. En plus, je suis première de classe.
Roch : Océane s’installe, je lui fais un gros sourire de charmeur. Je suis pas si pire, dans le fond. Je suis pas méchant. Selon la travailleuse sociale, je suis juste impulsif. L’information se rend à mon poing ou à ma bouche avant de se rendre à mon cerveau, genre. Alors parfois je frappe, ou je fais mal avec des mots. »
Envole-toi, Mikun (14 ans +)
Moira-Uashteskun Bacon (texte) aux Éditions Hannenorak
Mikun, adolescente de 15 ans, doit déménager, car sa famille vient d’exploser : ses parents se séparent. Ce déménagement n’est pas ordinaire : Mikun doit laisser derrière elle, son école et les amis de sa communauté innue. Qui plus est, sa sœur quitte le foyer familial.
Pour Mikun, la grande ville, cette école et la nouvelle vie familiale à la maison lui paraissent hostiles. Elle se questionne : si elle était plus semblable aux autres jeunes de la grande ville, si elle était moins innue, trouverait-elle l’amitié et connaîtrait-elle enfin l’amour ?
Elle est, en quelque sorte, en quête de sa place et de ce qu’elle désire réellement.
« Depuis la dernière année et demie, j’ai l’habitude d’être plus invisible. Constater l’effet de ma présence ici, les sourires qu’elle crée sur les visages de ma famille… c’est comme valider mon existence, qui m’a longtemps semblé de moindre importance. Le sentiment m’est si étranger que je préfère le fuir en bifurquant vers le salon. »
Les quatre vérités (14 ans +)
Dominique Chicoine (texte) aux Éditions du Boréal
La famille de Mireille est chamboulée quand sa mère décide de retourner aux études. Son père, colérique et manipulateur, disparaît sans avertir… Tous les repères de Mireille tombent. Elle doit prendre soin de sa sœur et maintenir la famille en un seul morceau.
Par-dessus le tout, étant en cinquième secondaire, elle doit décider de ce qu’elle fera dans la vie ! Heureusement que son amie Nath est là pour lui apporter du réconfort et l’aider à traverser ces moments difficiles.
Même si le roman a lieu en 1984, l’autrice est convaincue que les ados s’identifieront à son héroïne. Les heures passées au téléphone à communiquer avec les amis dans les années 80 sont troquées aujourd’hui par les échanges écrits. Les jeunes ont toujours le désir de trouver leur identité, de se sentir libres de suivre leur propre voie et de partager leur vie avec leurs pairs.
Ce roman s’intéresse aux situations difficiles qui peuvent teinter plusieurs entités parents-fratrie. Il parle d’amitié et de la violence psychologique existant parfois au sein d’une famille.
« Mon père aide les gens, fait une différence dans leur vie. Et moi, quel métier fera en sorte que je n’aurai pas vécu pour rien ? Cent mille abeilles bourdonnent dans ma tête. J’aime les arts. J’aime lire, écrire. Rien que de la marde. »
Et le roman gagnant dans la catégorie « Littérature Jeunesse – texte » est... Une bulle en dehors du temps de Stéfani Meunier, chez Leméac Éditeur ! Retrouvez le gagnant de la catégorie Littérature jeunesse – Livre illustré sur ce lien.