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Le Festival International de la Littérature a souligné le centenaire d’Anne Hébert en un spectacle « Le chant de la cigale crépite comme un feu de bois », un hommage à sa foisonnante œuvre à la Place des Arts vendredi le 23 septembre à la 5e salle. Evelyne de la Chenelière comédienne québécoise qui porte son œuvre depuis longtemps et Azyadé Bascunana comédienne française lisaient ensembles des extraits de ses romans et de sa poésie.
Portrait d'Anne Hébert
Par Monique Bosco
Sous un éclairage tamisé, les deux comédiennes ont, de leur souffle, transmis les paroles de cette auteure éprise de liberté dans une salle où on pouvait entendre un cellulaire très discret sonner dans le fin fond d’une sacoche… Enfin, une salle religieusement silencieuse par un public attentif très intéressé.
Anne Hébert
Le FIL connaît son art et sait judicieusement mettre en valeur les textes d’Anne Hébert dans une sobriété de scène qui laisse toute la place à la grandeur des mots, à la profondeur de leur sens, à la beauté et aux émotions qu’elles suscitent. D’un calme olympien, Évelyne de la Chenelière a lu avec la chaleur et la suavité de sa douce voix d’alto, dans un contrôle et une profondeur confirmant ses talents de comédiennes et son expertise d’auteure amoureuse des lettres. Très spontanée, Azyadé Bascunana d’une voix qui dégage de belles notes naïves témoignant de ses jeunes années formait une complice bien agencée pour déployer l’œuvre d’Anne Hébert qui a vécu en France.
Évelyne de la Chenelière
Azyadé Bascunana
Tout en délicatesse, la mise en lecture de Karine Assathiany est intelligente, artistique et nuancée, soulignant d’autant plus la qualité de l’œuvre qu’elle sert.
Je vous ai réservé quelques extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :
« Mes deux petites mules aux pieds se balancent comme deux oiseaux. »
« Toi qui te lamentes dans mes veines comme une blessure! »
« Toi l’amour de ma vie, mat de mon voilier… »
« La perpétuité du silence où je sombre. »
Anne Hébert
Sur cette grande dame de la littérature québécoise :
Native de Ste-Catherine-de Fossambeault, d’une famille d’auteurs et de poètes, Anne Hébert a baigné dans la littérature dès son jeune âge. Son père poète, critique littéraire et animateur radio l’a guidé et lui faisant découvrir des œuvres d’ici. Sa mère éprise de théâtre lui a donné le goût de découvrir l’écriture pour la scène. Dans sa jeunesse, Anne a passé de nombreux étés à créer des pièces de théâtre et à les monter avec ses cousins. Le poète Hector de Saint-Denys Garneau, son aîné de quatre ans, faisait partie de la bande. Très important dans sa vie, il l’initiera à d’autres auteurs tels qu’Eluard, Supervielle, Claudel, Reverdy, Ramuz et à la poésie.
Anne Hébert
Crédit: Gilbert Duclos
Cette pionnière de la plume féminine au Québec parle d’elle-même en ces termes : « Je crois que, foncièrement, je suis une révoltée. Je n’accepte pas les choses telles qu’elles sont. Quand on a une fois dans sa vie désirée l’absolu, on ne peut pas se contenter de la réalité telle qu’elle est. » Très édifiant!
Malgré ses trente-deux ans passés en France, elle disait ne jamais s’être exilée, mais simplement y avoir habité pour prendre un recul afin de mieux raconter le Québec. De retour à Montréal, elle a ensuite écrit sur la France.
Anne Hébert
Cette prolifique auteure a publié dix romans, cinq recueils de poésie, cinq pièces de théâtre, a écrit neuf scénarios de film, etc. Elle a reçu vingt prix littéraires, dont le prix de l'Académie royale de Belgique, pour Kamouraska, le prix du Gouverneur général, pour Les Enfants du sabbat et le prix Femina, pour Les Fous de Bassan. Elle a reçu un doctorat honoris causa de l'Université Laval en 1983, qui s'ajoutait aux précédents : Toronto en 1969, Guelph en 1970, UQAM en 1979 et McGill en 1980.
Une impressionnante documentation de près de 6000 documents qui comporte l’intégralité de l’œuvre hébertienne est savamment conservée au Centre Anne-Hébert de l’Université de Sherbrooke. Veillant sur sa mémoire, ils ont aussi souligné son centenaire en tenant un colloque international en juin dernier.
Maintenant, il ne nous reste qu’à replonger dans ses inspirants écrits et nous nourrir de son verbe et de sa poésie.