Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
La compagnie Les Créations Unuknu présente Monstres du 21 janvier au 8 février 2025 au Théâtre Denise-Pelletier. Cette cocréation de Marie-Ève Bélanger et Marie-Andrée Lemieux, en collaboration avec le Collectif Ex-Placé DPJ, propose une pièce polyphonique qui déconstruit les tabous et saisit le public.
Monstres aborde ici une réalité peu relatée : celle des jeunes adultes ayant grandi sous la protection de la DPJ. La pièce est le fruit de cinq années de travail effectué par Marie-Ève Bélanger, qui s’est davantage penchée sur le texte, et par Marie-Andrée Lemieux, qui a plutôt endossé le rôle de metteuse en scène. Ce projet marque la première collaboration de ce duo qui se connaît depuis vingt ans.
« On a vraiment fait une liste de tous les sujets qui nous animaient, qui nous habitaient, puis le sujet de la famille revenait énormément, ainsi que celui des inégalités à la naissance. Rapidement, le sujet de la DPJ s'est un peu imposé », relate la metteuse en scène Marie-Andrée Lemieux.
Cette pièce, qui annonçait d’avance un gros chantier, nécessitait l’aide d’un œil extérieur pour les deux idéatrices. C’est ainsi qu’une collaboration avec le Collectif Ex-Placé DPJ s’est naturellement imposée, menant à la création d'un comité consultatif qui a participé à toutes les étapes de Monstres. Ce dernier a pu permettre notamment de clarifier et de nuancer certains sujets, comme celui des centres jeunesse, qui sont opaques, pour reprendre les mots de Marie-Ève Bélanger.
« On s'est beaucoup questionné sur, de un, comment approcher les anciens placés, de deux, c'est quoi notre éthique de création », explique-t-elle lors de l'entrevue.
Mais comment aborder un tel sujet ? Marie-Andrée Lemieux explique d'emblée que l’idée n’était absolument pas de faire un rapport de la Commission Laurent. « C'était vraiment de se mettre à la place du jeune qui vit ça, et comment il le ressent, et c’est quoi les traumas que ça vient créer chez cette personne-là. Puis, suite à un parcours comme celui-là, c'est quoi ta définition de l'amour, c'est quoi la définition de la famille, de la violence, de l'abandon. »
Les deux expliquent également que la plupart des idées de la mise en scène sont venues avant le texte.
« On partait d'images, on passait des heures à scroller Pinterest. Puis, plus on sélectionnait des images, plus notre Pinterest nous montrait des affaires. On était comme "Ah ! ça, dans le fond, ça pourrait être la DPJ. Ça, ça pourrait être ça." On était super inspirés. Le projet est né de poésie. Après ça, tout prenait un sens quand on a montré nos images aussi au comité. Ils voyaient les mêmes choses que nous », raconte-t-elle.
De son côté, Marie-Ève explique qu’il était important pour elles d’avoir de l'espoir, de l'humour ou de la lumière, « mais il y a vraiment eu des moments où, on se faisait dire après notre premier laboratoire, “C'est correct, il faut le dire. Telle affaire-là, vous pouvez y aller plus, c'est de même que ça marche, c'est correct si on montre que c'est pas noir ou blanc, qu'on est dans le gris. Si on montre qu'il y a de la lumière, on peut montrer aussi qu'il y en a beaucoup qui finissent dans la rue. Il faut que ça se sache” ».
Les membres du comité, en plus d'avoir été présents tout au long du processus, prêtent également leur voix dans la pièce, que le public pourra entendre par le biais d'extraits audio.
Monstres est une œuvre de fiction qui mêle le réalisme et l'onirisme, comme l’a souligné Marie-Andrée, qui ajoute que le public se retrouve « comme dans un gros cauchemar pour la moitié du spectacle. »
Montrer la diversité des parcours avec la DPJ était important dans la création du projet. « Dans notre comité, on a des jeunes qui vont dire que la DPJ les a sauvés, puis il y en a qui vont dire que c'était de la marde. On a vraiment tout un spectre », soutient-elle.
Les deux créatrices portent plusieurs objectifs en présentant Monstres. Elles souhaitent d’abord briser les tabous, ouvrir la discussion et souhaitent que le public se questionne, tout en posant son propre regard sur sa définition de l'amour, de la famille ou encore de l'abandon.
« On a tous vécu le rejet, on a tous des parents avec des liens bons, moins bons [...] Il y en a plein qui n'auront pas de lien avec le système de la protection de la jeunesse, mais qui vont profondément vibrer [avec la pièce] », complète Marie-Ève.
Monstres invite à poser un regard différent sur le système, sur les personnes qui sont passées à travers lui et cherche également à déstigmatiser. Marie-Andrée souligne qu’il est normal d’avoir des préjugés, mais qu’il faut avoir le courage et l’ouverture de les confronter et de se remettre en question.
« Je sais qu'il y avait même un jeune qui avait dit "Moi, j'aimerais ça que les gens comprennent pourquoi c'est difficile pour nous d'avoir confiance en nous." J'avais trouvé que c'était tellement bon. »
Pour conclure, Marie-Ève ajoute que Marie-Andrée et elle ont hâte de rencontrer le public pour montrer cette pièce pour laquelle elles ont pris le temps, et qui « a eu le temps de mûrir » au fil des ans.
Monstres est une pièce engagée, immersive, menée par une poésie poignante qui sera présentée du 21 janvier au 8 février 2025 au Théâtre Denise-Pelletier. Le texte de la pièce sera également publié chez Atelier 10 vers la fin janvier 2025.