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Le 30 juillet 2024, l'Olympia de Montréal a accueilli un groupe qui incarne l'essence même de la musique touarègue: Tinariwen. Ces légendes vivantes de la musique du Sahara (situé en Afrique, c’est le plus important désert de sable du monde) ont offert un concert exceptionnel, transportant le public montréalais au cœur des dunes, des caravanes et des mythes sahraouis avec leurs rythmes envoûtants et leurs mélodies hypnotiques.
Dès l'entrée dans la salle, l'atmosphère était déjà chargée d'anticipation. Les lumières tamisées et l'odeur subtile d'encens semblaient préparer les spectateurs à un voyage sensoriel unique. L'Olympia, avec son architecture élégante et son acoustique parfaite, était l'endroit idéal pour accueillir Tinariwen. Bien plus qu’un groupe de musique, ce collectif-là dont le nom signifie «les déserts» en tamasheq, la langue des Touaregs, est né au cœur du Sahara, dans la région de Kidal, au nord du Mali, au début des années 1980 par Ibrahim Ag Alhabib, un jeune Touareg marqué par les bouleversements politiques et les conflits armés qui ont secoué la région.
Ibrahim a trouvé refuge dans la musique en mêlant aux chansons traditionnelles du désert (entre rébellion et résistance) les rythmes du blues, du rock et du folk, créant un son unique qui transcende les frontières culturelles et géographiques.
Leur musique est souvent décrite comme une forme de blues du désert: c’est une musique de résistance, de survie et de lutte. Les paroles de leurs chansons abordent des thèmes universels tels que l'exil, la liberté, l'amour et la perte, tout en restant ancrées dans la réalité des Touaregs, un peuple nomade confronté à de nombreux défis qu’ils soient politiques ou environnementaux.
Les premières années du groupe ont été marquées par l'instabilité politique et les conflits armés. Les membres de Tinariwen ont vécu en exil, se déplaçant entre l'Algérie, la Libye et le Burkina Faso. Pendant cette période, leur musique est devenue un moyen de communication et de solidarité pour la diaspora touarègue. Ils ont joué lors de mariages, de réunions clandestines et de camps de réfugiés, utilisant leurs chansons pour transmettre des messages de résistance et de cohésion sociale.
Le tournant vers l’internationalisation pour Tinariwen est venu au début des années 2000, lorsque leur musique a commencé à attirer l'attention de plusieurs critiques musicaux reconnus. Leur premier album officiel, The Radio Tisdas Sessions, sorti en 2001, a été enregistré dans un studio mobile installé dans un campement touareg. Ce disque a été suivi de Amassakoul en 2004, qui a renforcé leur réputation sur la scène mondiale.
Le succès international du groupe a été consolidé par leur capacité à captiver les publics occidentaux tout en restant fidèles à leurs racines touarègues. Ils ont ensuite collaboré avec des artistes de renommée mondiale tels que Carlos Santana, Robert Plant et Kurt Vile, et ont joué sur les scènes des plus grands festivals, y compris Coachella, Glastonbury et plus près de nous, le Festival International de Jazz de Montréal.
Maintenant que les présentations sont faites, revenons à notre fameux concert qui a commencé avec une lente montée en puissance. Les 7 membres de Tinariwen sont montés sur scène dans une lumière tamisée et bleutée qui, étrangement, mettait assez bien en valeur leurs tenues traditionnelles de Touaregs: la daraa, une tunique longue et ample ainsi que le tagelmusts, un voile de tissu utilisé comme un turban recouvrant la tête et le visage.
Dès les premières notes de guitare, le public, remplissant complètement l’Olympia, a été instantanément captivé. Le morceau d’ouverture a plongé la salle dans un mouvement collectif de silence et d’applaudissements rythmés, tapant la mesure blues classique.
Chaque membre du groupe a eu l'occasion de briller, montrant une virtuosité impressionnante. Les guitares électriques, jouées par Ibrahim Ag Alhabib et Abdallah Ag Alhousseyni, ont créé des lignes mélodiques complexes et émouvantes. Les percussions, menées par Said Ag Ayad, ont ajouté une profondeur rythmique qui a fait vibrer toute la salle. Les voix, puissantes et poignantes, ont transporté les spectateurs dans les vastes étendues du désert.
Réduisant les interactions avec le public à leur strict minimum, le groupe ne s’est presque pas arrêté de jouer durant les uns peu moins de 2h qu’a duré le concert. Nous n’avons presque pas senti le temps passer pendant que le groupe jouait notamment des morceaux de leur dernier album Amatssou, sorti en 2023, qui explore encore plus cette combinaison sonore audacieuse entre musique touarègue traditionnelle et musique blues rock occidentale. Des chansons comme Assàwt et Sastanàqqàm ont démontré leur capacité à innover tout en restant fidèles à leurs racines.
Le concert de Tinariwen à l'Olympia de Montréal le 30 juillet 2024 a été une expérience musicale d’exception. Le groupe a démontré une fois de plus pourquoi il est considéré comme l'un des plus grands représentants (si ce n’est le plus grand!) de la musique touarègue. Leur capacité à fusionner tradition et modernité, à établir une connexion profonde avec leur public basée presque exclusivement sur le son et les rythmes et à transmettre des messages puissants à travers leur musique en fait des artistes uniques et indispensables par les temps qui courent.