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Le 10 avril, la dernière soirée de sélection pour les demi-finales des Syli d’Or de la musique du monde se déroulait au Club Balattou. Ce soir-là, c’est Milandrea et Omar Mbaye qui se sont produits sur scène.
Les Syli d’Or sont une vitrine avec rétroaction qui permet à des artistes issus de la diversité culturelle de présenter des projets dans des styles musicaux et des langues moins représentés dans la scène musicale québécoise. Par le fait même, le public peut prendre connaissance avec d’autres cultures.
Milandrea nous invite à venir assister à un moment féerique et à faire un voyage onirique en naviguant dans le répertoire de ses chansons dream pop aux influences latines. Elle est accompagnée de musiciens fidèles qui viennent à moitié d’ici et d’ailleurs, comme son projet.
Sa longue jupe noire étagée et son haut orné d’une fleur rouge rappellent les airs dramatiques des dames du flamenco, mais d’une façon sublimement actuelle. Milandrea danse au rythme de ses chansons, elle a tout pour séduire.
Son aisance sur scène est palpable, je la crois quand elle nous dit que la scène est ce qu’elle préfère en musique. Sa voix suave nous berce vers des paysages chauds. Certaines chansons sont plus dansantes, d’autres émouvantes. Le public a même eu le droit à une nouvelle chanson en espagnol qu’elle nous fait chanter avec elle et dans laquelle elle explore davantage le son reggaeton.
L’incontournable YA SÉ (u don’t love me), sa chanson la plus écoutée sur les plateformes de diffusion. Milandrea sait bien transmettre les émotions véhiculées par cette chanson. J’ai eu un instant où j’ai frissonné quand elle nous murmure les paroles «Pour toi, j’ai versé tant de perles, de perles de pluies. Pour éviter de te perdre, te perdre dans la nuit».
Lorsqu’il fut le temps de jouer YORONA, Milandrea nous raconte que c’est sa propre version du conte folklorique mexicaine La Llorona qui signifie la femme qui pleure. «Mais pourquoi pleure-t-elle?», demande Milandrea. Dans la chanson originale, elle pleure, car son mari est parti à la guerre et ses enfants sont morts. Tandis que dans celle de Milandrea, elle pleure, car se retrouve dans un triangle amoureux et elle la personne de trop dans cette histoire. Cette Llorona a des maux plus modernes, mais éprouve la même douleur universelle.
Son répertoire est majoritairement en espagnol, mais Milandrea souhaitait prendre un moment pour mettre de l’avant la chanson française. Elle qui vient la région de Québec, de Lévis pour être plus précis, nous fait part de son amour pour la langue française. Pour ce faire, elle nous chante Emmenez-moi de Charles Aznavour. Elle a dit faire un clin d’œil à la chanson La Bohème qu’il lui avait fait gagner Secondaire en spectacle.
Pour la dernière chanson, elle nous joue Together. Les paroles « danse avec moi pour une dernière fois » sont de mise, car fait lever la foule pour qu’on danse avec elle pour sa dernière chanson.
Celle qui a délaissé son parcours d’études en médecine pour vivre son rêve de partager sa musique nous dit ne pas le regretter ce soir. On comprends pourquoi!
Omar Mbaye travaille depuis plusieurs années à développer un nouveau genre musical, la Rambax music, afin de bien représenter son univers musical et de refléter la fusion de ses diverses influences.
Il arrive sur scène vêtu d’un habit blanc traditionnel pour venir faire son tout premier concert à Montréal. C’était donc un grand moment pour lui.
Ses chansons étaient presque entièrement en Wolof, sa langue maternelle. J’ai beaucoup aimé entendre les sonorités de cette langue qui m’est inconnue. Je ne comprenais pas les paroles, mais au moins Omar Mbaye nous expliquait chaque chanson. Les chansons portaient sur des thèmes qui sont des réalités au Sénégal. La chanson Mariama parlait des mariages forcés, ou plus précisément d’une jeune fille nommée Mariama à qui cette tragédie est arrivée. Omar Mbaye la connaissait et cette histoire l’a beaucoup marqué.
La 2e chanson portait sur la protection et éducation des enfants. Bien des jeunes au Sénégal ne vont pas à l’école. Ensuite, il nous demande s’il est vrai que les femmes aiment mieux que les hommes. Tout le monde acquiesce. « Les hommes ont assez fait des conneries dans ce monde », dit-il avant d’entamer une composition dédiée aux amoureux. « Il n’y pas plus fort que le love dans la vie » continue-t-il.
Une autre chanson est dédiée à un homme important du Sénégal à l’époque coloniale qui a gagné des combats de façon pacifique. « Il y a beaucoup de négatifs au colonialisme, mais dans un certain sens, c’était un mal nécessaire. Avant, les histoires ne s’écrivaient pas, elles se transmettaient à l’oral de fils en fils. Tout s’écrit de nos jours, maintenant on peut écrire nos histoires avec les mots », nous explique Omar Mbaye.
Avant d’entamer une chanson plus tragique, Omar nous explique que 70 % de la population sénégalaise a moins de 30 ans. « Sénégal a toutes les richesses du monde, le pays est beau et près de la mer, mais le seul problème est que le pays n’arrive pas à se développer davantage. » Toute cette jeunesse a soif de travail. Elle est ambitieuse et va dans les pays occidentaux pour réaliser ses rêves. Certains vont prendre les pirogues pour partir, et c’est dommage, mais bon nombre d’entre eux vont se noyer dans la Méditerranée. Omar chante cette chanson avec le cœur en hommage à ceux qui ont péri dans la mer.
À un moment donné, Omar Mbaye fait venir les gens en avant, car il veut voir le public bouger. Il nous montre une danse du Sénégal, les mouvements ne sont pas compliqués et tout le monde se prête au jeu. La bonne humeur du chanteur est contagieuse. Les gens tapent des mains avec lui, il saute sur scène, bref il donne tout!
Omar Mbaye a connu les Syli d’Or en se promenant en ville. Il a failli ne pas participer, mais finalement il était le 36e et dernier artiste à se produire dans la première partie et dernier artiste du concours. « L’essentiel est de participer » nous dit-il en nous remerciant de notre support et de notre présence. Pour lui, il a déjà gagné.
À la fin, Omar Mbaye nous dit « Ce jour-là je ne vais jamais l’oublier ». Le moment fut touchant!
Le public était fort ravi des deux prestations qui nous ont fait voyager ailleurs. La première partie des Syli d’Or s’est conclue ce soir-là, mais ce n’est pas fini, les demi-finales suivront. Peut-être que Milandrea et Omar Mbaye s’y rendront car ils le méritent.