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Après deux reports à cause de la pandémie, des changements d’acteurs et moult péripéties, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) présentait enfin Lysis en première le 9 mai dernier. Cette pièce criante d’actualité vous plonge dans la lutte des femmes qui ont décidé de dire non et de faire la grève de la reproduction, avec à la tête du mouvement Lysis, chercheuse dans une entreprise et militante féministe à ses heures perdues.
Cette création de Fanny Britt et Alexia Bürger dont la source d'origine était le texte Lysistrata d’Aristophane est désormais bien lointaine de ses racines et beaucoup plus d’actualité avec cette grande mise en scène signée par Lorraine Pintal.
La scène aux premiers abords simple, possède une plateforme centrale qui monte et descend en coulisse et permet de modifier le décor avec rapidité et efficacité. En arrière, trois musiciennes hors pair (Chloé Lacasse, Salomé Leclerc et Annick Beauvais) accompagnent les faits et gestes de chacun de la première à la dernière minute dans cette pièce rythmée de A à Z qui en devient parfois poétique, lorsqu’il n’est plus question d’humour et de réflexions qui frôlent le ridicule.
On assiste progressivement à un bouillonnement des femmes présentes qui décident de s’unir, de protester et qui en viennent à publier un manifeste dans lequel elles annoncent commencer la grève de la reproduction et qu’elles ne changeront pas d’avis.
Les hommes commencent à en rire, puis arrive une loi spéciale empêchant tout rassemblement de près ou de loin avec ce mouvement.
Peu à peu, les idées s’élèvent, les voix et opinions se heurtent, des erreurs sont commises et les dilemmes font rage en dépit d’un but commun. Les espoirs sont saccagés, réduits, mais est-ce peut-être pour mieux renaître ?
Lysis est une pièce jouant sans conteste sur le rire et sur le sérieux, optant sur des moments décalés pour alléger l’atmosphère lourde et enrageante qui monte. Certaines répliques vous font rire à pleins poumons, d’autres vous font rire jaune devant ces personnages masculins qui se retrouvent par exemple à jouer au golf et à prôner la force masculine chez les sportifs.
Le rire se perd légèrement à mesure que les choses se gâtent, les répliques humoristiques avec lesquelles le public a été nourri s’estompent sans complètement disparaître, mais c’est assez pour saisir et comprendre que ce qui est en train de se passer est profond et émotionnel.
Sur scène, on retrouve des personnages complémentaires, quand d’autres portent des histoires plus lourdes, d’autres sont là pour apporter plus de légèreté par des paroles ou des actes, comme avec Myra, jouée brillamment par Olivia Palacci qui aura bien fait rire, surtout avec son mégaphone et ses interventions.
Le duo Lysis-Cléo (joué respectivement par Bénédicte Décary et par Cynthia Wu-Maheux) est beau à voir et émotif, tandis que le trio composé de Victor Forest (Jacques L’Heureux), de Larsen (Pier Paquette) et de Christian (Dominick Rustam) est aussi hilarant qu’énervant avec ses petites manières d’hommes en cravates accomplis et pour la plupart riches.
Lysis est une bonne pièce qu’il est essentiel de voir, même si elle aurait pu bénéficier d’un peu moins de longueur. Lysis n’a pas réellement de fin, on pourrait plutôt dire qu’elle termine par un commencement et qu’on en sort avec des réflexions plein le cerveau.
L’un des moments phares et préférés reste sans aucun doute lorsque tous les personnages féminins sur scène chantent à plusieurs reprises à l’unisson Une sorcière comme les autres d'Anne Sylvestre (1975): frissons garantis, surtout lorsque comédiens et comédiennes la chantent à la toute fin de la représentation devant les spectateurs qui s’étaient levés pour applaudir. Un beau moyen de clôturer cette pièce.
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur Lysis, beaucoup de choses à raconter, mais parce que c’est toujours mieux de découvrir par soi-même et que je ne souhaite pas tout vous révéler non plus, je vous conseille d’aller découvrir cette belle pièce qui mérite beaucoup d’attention et qui sera jouée jusqu’au 1er juin 2024. Informations et billetterie ici.