Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Le jeudi 7 novembre, le Monument national de Montréal accueillait l'avant-première nord-américaine du film L'Amour Ouf, un événement très attendu dans le milieu du cinéma francophone. Le public a eu la chance de découvrir le long-métrage en présence de plusieurs membres de l’équipe, dont les jeunes acteurs Malik Frikah et Mallory Wanecque, qui incarnent les deux rôles principaux.
L'enthousiasme était palpable tant le film dirigé par Gilles Lellouche avait suscité un véritable engouement chez les médias et sur les réseaux sociaux avant sa sortie. Cependant, après cette immersion dans un univers visuel et sonore très soigné, mon ressenti reste mitigé.
L'Amour Ouf avait, à mon sens, tout pour séduire. La distribution, le réalisateur, la promotion autour du film laissaient présager une œuvre moderne et intense, marquée par des personnages hauts en couleur. Cependant, au-delà de ses atouts évidents, le film m’a laissée principalement déçue. Il est loin d’être mauvais, et il y a de nombreux aspects à saluer, mais le scénario et la manière dont les thèmes sont abordés n’ont pas réussi à me convaincre pleinement.
Tout d'abord, je tiens à saluer le travail de l’image. Les prises de vue sont remarquablement innovantes et créent une atmosphère immersive qui transporte le spectateur en plein cœur des années 1980. La colorimétrie est impressionnante, et chaque tableau est méticuleusement construit. Certains moments sont d’une pureté saisissante, tandis que d’autres, d’une grande violence, frappent fort, tant sur le plan visuel que sonore. L’art de la direction artistique semble vraiment être l'atout du film, avec un contraste frappant entre l’amour et la violence, deux éléments qui s’opposent tout au long de l’histoire.
Mais c’est peut-être là que se trouve le problème à mon sens : cette dualité entre l'amour et la violence, qui semble être l’essence du film, n’est jamais vraiment explorée de manière à les faire se rencontrer. Gilles Lellouche semble hésiter entre ces deux facettes de l’histoire, et cela crée une sorte de dissonance.
Le film suit principalement Clotaire, un jeune homme en proie à une violence intérieure intense, qui évolue dans des milieux criminels. Les scènes de ce genre, très dynamiques, sont d’une grande efficacité visuelle, et l’interprétation de Malik Frikah et François Civil est impeccable. Cependant, on peine à comprendre ce qui motive vraiment ce personnage. L’écriture du film ne nous donne pas les clés pour saisir son passif, ses raisons profondes de s’engager dans la violence, nous empêchant ainsi de ressentir une réelle empathie pour lui.
Le personnage de Jackie, interprétée par Mallory Wanecque et Adèle Exarchopoulos, souffre d’un traitement similaire. En dehors de sa relation avec Clotaire, elle ne semble pas exister en tant qu’individu à part entière. Sa psychologie est entièrement construite à travers cette histoire d’amour tumultueuse, mais on ne connaît rien de ses propres motivations ou de son passé. Certes, sa relation avec son père, brillamment interprétée par Alain Chabat, apporte une belle profondeur à son personnage, mais au-delà de cela, on reste dans l’ombre.
J'aurais aimé que le film prenne davantage le temps de creuser ces personnages et leurs enjeux internes, mais l'écriture reste en surface. C’est sans doute ce manque de profondeur et de complexité qui fait que l’histoire, bien qu’intense à certains moments, ne m’a pas totalement convaincue. Je n’ai pas réussi à m’investir pleinement dans leur histoire d'amour, et encore moins à y croire.
D’un point de vue narratif, donc, L'Amour Ouf manque de singularité. Il s’agit d’une histoire d’amour contrariée, une histoire qu’on a déjà vue, et revue, au cinéma. Certes, les éléments visuels et musicaux apportent une dimension nouvelle à cette trame, mais au final, l’histoire reste assez banale. Le manque de nuance et de profondeur psychologique rend le film parfois prévisible et, malheureusement, un peu long par moments.
Cela dit, plusieurs aspects sauvent le film. La distribution des acteurs secondaires, en particulier, est époustouflante. Des acteurs comme Raphaël Quenard, Elodie Bouchez, Anthony Bajon, et Vincent Lacoste apportent de la légèreté et de la sincérité, ce qui permet au film de respirer un peu et de ne pas se laisser submerger par sa propre lourdeur. Les performances de ces acteurs m’ont sincèrement touchée.
La bande-son, quant à elle, joue un rôle crucial dans l’immersion du spectateur, allant bien au-delà de la simple illustration musicale. Elle participe activement à la dynamique du film, amplifiant l’intensité de chaque scène et renforçant l'atmosphère des années 1980. La sélection de morceaux, parfaitement calibrée, fait presque office de personnage à part entière, tant elle est omniprésente et résonne avec puissance.
En conclusion, L'Amour Ouf est un film indéniablement bien réalisé, avec une direction artistique très qualitative, une bande-son remarquable et des acteurs talentueux. Mais l’histoire, malgré ses ambitions, manque de substance et de profondeur pour convaincre pleinement. Si le film ouvre la porte à une nouvelle vague de cinéma français, plus moderne et audacieuse, il peine néanmoins à livrer une histoire vraiment originale et marquante.
Cependant, la rencontre avec Malik Frikah et Mallory Wanecque après la projection, pleine de fraîcheur et d’authenticité, a permis de montrer qu’une nouvelle génération d’acteurs est prête à s’imposer dans le cinéma français. Mais, pour l’heure, L'Amour Ouf ne m’a pas emportée aussi intensément que je l'aurais voulu.
D'autres films seront projetés lors du Festival CINEMANIA qui se tient du 6 au 17 novembre 2024. Plus d'informations ici.