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Samedi soir 24 février, à la Maison symphonique, l’Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes (OPCM) présentait l’opéra Carmen, de Georges Bizet (1838-1875), en version concert, et récidivait le lendemain après-midi.
L’œuvre, en quatre actes, est d’une durée de 2 h 40 avec entracte de 20 min. En simplifiant à l’extrême : à Séville et les environs, c’est l’histoire tragique de l’amour unilatéral du brigadier, et éventuel déserteur, Don José envers la volage bohémienne, cigarière et contrebandière Carmen qui le rejette et qu’il finit par assassiner par dépit.
Je rappelle que le livret – d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy – de l’opéra est basé sur une nouvelle éponyme (écrite en 1845 et publiée en 1847) de Prosper Mérimée.
Une bonne distribution mérite que les principaux personnages soient identifiés; et une excellente distribution mérite que tous les protagonistes le soient. Alors en voici la liste exhaustive :
La mezzo-soprano Wallis Giunta, la bohémienne cigarière Carmen
Le ténor Adam Luther / Adrian Kramer, le brigadier Don Jose
Le baryton Hugo Laporte, le torero Escamillo
La soprano Myriam LeBlanc, Micaëla, fiancée de Don Jose
La basse Alain Coulombe, le lieutenant Zuniga
Le baryton Geoffrey Schellenberg, le Dancaïre et Moralès
Le ténor Samuel Champagne, le Remendado
La mezzo-soprano Florence Bourget, Mercédès, amie de Carmen
La soprano Catherine St-Arnaud, Frasquita, amie de Carmen
Orchestre Philharmonique (60 musiciens) et Chœur des Mélomanes (120 chanteurs)
Chœur des Petits Chanteurs du Mont-Royal (Chef de Chœur : Andrew Gray)
Maestro Francis Choinière
En ses propres termes, « L'Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes (OPCM) est le premier orchestre symphonique et chœur, fondé à Montréal en 40 ans, dédié à inspirer une nouvelle génération de mélomanes en présentant des œuvres vocales et symphoniques d'envergure. »
Version concert oblige, bien sûr, ils étaient à toutes fins utiles inexistants. Aux deux premiers actes, le décor se réduisait à une table, quatre chaises et un long banc, qui seul est resté sur scène pour les deux derniers actes.
L’aguichante Carmen portait une distinctive et évocatrice longue jupe rouge à volants tandis que le reste de la distribution était plus ou moins formellement habillé pour un concert. C’est donc notre imagination qui devait travailler à vêtir chacun en fonction de son rôle. Grâce au service du bar, les personnages de mon imaginaire se sont avérés être tous flamboyants dans leurs pittoresques costumes.
J’ai été impressionné par les solides et très audibles interventions des choristes, petits et grands, soigneusement cordés et installés en hauteur dans le chœur, derrière l’orchestre. Ils ont été des plus efficaces et pertinents.
Par ailleurs, tous les protagonistes peuvent s’enorgueillir de leurs performances. Chacun(e) a été à la hauteur du rôle qu’il ou elle incarnait. En rangée A de la corbeille, j’ai pu constater que certaines voix auraient pu être plus volumineuses et porter davantage, même si je n’ai strictement rien raté des paroles et des dialogues.
Toutes les grandes et célèbres arias, que nous attendions impatiemment pour les uns et de pied ferme pour les autres, ont été livrées avec brio et maestria, de même que les duos et ensembles.
Incidemment, même pour une version concert, la mise en scène n’était pas inexistante et s’éloignait très franchement du statisme debout devant un micro, un lutrin et une partition. Les personnages allaient et venaient allégrement, s’en prenaient parfois les uns aux autres pour certains, évoluaient dans l’entièreté de l’espace scénique disponible où leurs gestuelles et attitudes ont bien servi les scènes qui se déroulaient sous nos yeux. Bref, en plus de la voix, la théâtralité a été au rendez-vous dans la plutôt convaincante interprétation de chacun des personnages. Ils ne se sont pas contentés de seulement chanter, ils ont joué à fond dans un décor minimaliste, en smoking, en chemise ou en robe longue, et notre imagination a fait le reste.
En partant, j’ai un grand coup de cœur pour l’ensemble de cette méritante distribution à qui je tire volontiers mon chapeau! Mais encore? Si je dois absolument me faire violence et choisir…
Côté direction d’orchestre, Francis Choinière a mené ses troupes de main de maître. J’ai été particulièrement charmé par l’ouverture de l’opéra et le planant prélude de l’acte trois.
La solide présence, le jeu convaincant, la qualité, le volume et la projection de la voix de la mezzo-soprano Wallis Giunta, Carmen, et du ténor Adam Luther, Don Jose. Ils forment un redoutable duo de chanteurs. Excellents choix de la production pour ces premiers rôles.
Entre autres, au premier acte, Wallis a merveilleusement bien rendu les fameuses « Habanera » (L’amour est un oiseau rebelle...) et « Séguedille » (Près des remparts de Séville...), ainsi que « La chanson bohème » (Les tringles des sistres tintaient...) du deuxième acte.
Au deuxième acte, Adam Luther s’est notamment illustré lors de la célébrissime aria « La fleur que tu m’avais jetée » qu’il a interprétée avec passion, évidente aisance et maîtrise des notes hautes.
La basse Alain Coulombe, Zuniga, impressionne par la projection hautement efficace de sa voix ronde des plus volumineuses. J’ai hâte de le revoir et réentendre.
La très articulée soprano Myriam LeBlanc compose une Micaëla à la voix percutante, qui fait dire « Encore! Et encore! » à l’auditeur qui a le bonheur de l’entendre.
Dans le rôle secondaire d’amie de Carmen, la surdouée et versatile mezzo-soprano Florence Bourget qui s’est révélée et épanouie durant son stage à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal (2020). Elle possède une voix enchanteresse et je n’ai qu'un plaisir renouvelé à la redécouvrir d’une production à l’autre.
Mention spéciale pour le baryton Hugo Laporte, Escamillo, qui a livré « Votre toast, je peux vous le rendre » (la chanson du torero) avec aplomb et panache.
Tout ce beau et bon monde a légitiment eu droit à une longue et chaleureuse ovation debout. Je suis ressorti de la salle avec plusieurs vers d’oreille, satisfait et rassasié par ce que je venais de voir et entendre. Vivement que l’OPCM nous revienne avec d’autres productions opératiques de cette qualité!
L’OPCM est active sur Facebook et vous convie sur son site internet pour en apprendre davantage à son sujet, consulter son calendrier et vous procurer des billets. Francis Choinière, Wallis Giunta, Adam Luther, Hugo Laporte, Myriam LeBlanc, Alain Coulombe, Geoffrey Schellenberg, Sam Champagne, Florence Bourget, Catherine St-Arnaud, et Les Petis Chanteurs du Mont-Royal ont tous leur propre site internet auquel vous pouvez accéder en cliquant sur le nom correspondant.