Vendredi 16 février, au Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis, Geneviève Leclerc, formidable chanteuse pop notamment révélée par sa participation à La Voix en 2016, présentait son spectacle Big Band et procédait au lancement de son disque au titre éponyme, son 6^e en carrière.

Accompagnée de six musiciens – trois saxophonistes, un batteur, un contrebassiste et un guitariste – Geneviève nous propose un joyeux et éclectique programme composé de musiques et chansons swing, jazz, blues, tango, rock et pop, qui démarre en trombe avec un couple de danseurs professionnels – Alice Bourgasser et Michel Campeau du Studio 88 Swing – qui s’exécute au-devant du parterre durant l’ouverture musicale et qui nous revient fréquemment durant le spectacle, sur scène ou dans la salle.

Les écrans LED à 180 degrés, où de superbes animations sont projetées tout au long de la soirée, «constituent la signature distinctive du Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis». «La qualité visuelle» assure «une expérience immersive et enivrante des années swing.»

La publicité clame que «Ce spectacle est une véritable rétrospective des grands classiques du Swing, tels que ceux qui ont été immortalisés par des légendes telles que Peggy Lee, Doris Day, Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, et bien d’autres encore.» Ceci dit, on y retrouve également du cha-cha-cha, et des classiques populaires tels que Somewhere over the rainbow (Judy Garland, The Wizard of Oz) et Hound Dog (Elvis Presley).

Après le swing d’ouverture, s’en suivent, entre autres, un tango et un autre swing; l’interprétation de Cheek to Cheek (Ella Fitzgerald); un sexy solo de saxophone accompagné d’une captivante pluie de pétales rouges sur les écrans; un cha-cha-cha pour lequel un spectateur et une spectatrice sont recrutés pour danser avec Alice et Michel; Anything goes de Cole Porter; un slow auquel plusieurs couples de la salle se décident à prendre part; Why don’t you do right, un fameux blues de Peggy Lee; et I put a spell on you, pour terminer la première partie.

Entre les chansons, la dame en noir et rouge ad-lib... profusément. Elle tient à interagir avec la foule et y met le paquet pour inciter les spectateurs à participer activement, c’est-à-dire à démontrer plus d’enthousiasme, être plus bruyants et, surtout, être nombreux à accepter de danser.

Durant l’entracte, d’à peine quinze minutes, l’orchestre continue de jouer à grand renfort de décibels. L’amplificateur ne chôme pas. Si bien que je suis incapable de converser avec les deux personnes à ma table autrement qu'à tue-tête. Et pourtant, je suis assis à la table 508, complètement à l’arrière de la salle! Les gens, en plus d’assister au spectacle, ne s’attendent-ils pas à pouvoir converser normalement entre eux à l’entracte? Ce sera pour une autre fois, j’espère, pour le confort des spectateurs.

La deuxième partie s’amorce avec It’s a good day (Peggy Lee) et un autre cha-cha-cha durant lequel les toutes premières et dernières paroles françaises de la soirée sont chantées. En effet, tout le programme est en anglais! N’y aurait-il donc rien qui swing en français?

Geneviève a maintenant un invité à nous présenter. L’exubérant et très articulé Nouveau-Brunswickois Christopher Therrien, «l’un des candidats les plus appréciés de La Voix 2023», qui nous gratifie de deux chansons très rythmées en solo. Ses prestations sont visiblement appréciées.

Photo: Geneviève Leclerc et Chritopher Therrien

Geneviève nous offre ensuite une balade, Somewhere over the rainbow, avant de rocker sur Hound dog, de revenir en duo avec Christopher pour interpréter Happy days are here again, et conclure la soirée avec Big spender.

Cette 1^re de son Big Band show a pris fin au bout de 1 h 50 (incluant l'entracte de 15 min), de plaisir ininterrompu, par une ovation debout et de très chaleureux applaudissements.

La survoltée Geneviève possède une tessiture étendue et une technique vocale apparemment à toute épreuve. C’est une véritable performer qui semble parfaitement à l’aise sur scène. C’est une dynamo animée d’un mouvement perpétuel. Elle bouge et danse énergiquement, se donne à fond, et ses interprétations sont convaincantes, voire saisissantes. Je ne saurais trop vivement recommander son divertissant Big Band durant lequel j’ai passé un très bon moment, malgré les bémols qui suivent.

En effet, j’ai quelques réserves concernant ce happening : la jasette prolongée entre les chansons, le volume sonore excessif durant l’entracte, et l'incomplète ou inexistante présentation de la majorité des chansons. En effet, sauf rares exceptions, plusieurs pièces sont interprétées sans que les titres nous soient d’abord communiqués. Souhaitons-nous donc bonne chance pour identifier et retrouver celles qui nous ont «anonymement» plu et que l’on voudrait réentendre.

Geneviève Leclerc, cette pétillante et excellente chanteuse à voix, représentera son Big Band à Gatineau le 19 février, au Château Cartier Hôtel & Resort, et de nouveau à Montréal le 4 mai, au Cabaret Le Lion d’Or. Elle est active sur Facebook et vous convie à fréquenter son site internet pour dénicher de plus amples informations, consulter le calendrier de ses prochains spectacles et vous procurer des billets.

P-S : dès le 16 octobre prochain, en commençant par le Cabaret du Casino de Montréal, elle s’embarquera dans une série de 18 spectacles intitulée Broadway en Lumière, qui sera présentée un peu partout en province, jusqu’au 27 avril 2025, et où elle partagera la vedette avec l'émérite et réputé baryton Gino Quilico, la vibrante soprano Raphaëlle Paquette, et l'unique Michaël Girard. Pour cette série, les billets sont déjà en vente sur le site internet des Productions Martin Leclerc. N’hésitez pas! Gâtez-vous!