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Dans une luxueuse villa en bord de mer, une jeune femme modeste, nommée Stéphane (Laure Calamy), retrouve une étrange famille : un père inconnu et très riche (Jacques Weber), son épouse fantasque (Dominique Blanc), sa fille (Doria Tillier), une femme d’affaires ambitieuse, une ado rebelle ainsi qu’une inquiétante servante. Stéphane prend en affection le vieux bourru, qui est convaincu que sa famille complote pour se débarrasser de lui. Entre suspicions et mensonges, un mystère s’installe dans la famille et le mal se répand...
Avec ce troisième film, l’auteur et réalisateur français Sébastien Marnier (à qui l’on doit L’heure de la sortie et Irréprochable) nous offre un thriller abouti, à l’ambiance malsaine, aux dialogues succulents, aux personnages singuliers et à l’environnement kitsch à souhait. Pour ce faire, il met en scène une savoureuse brochette d’actrices, dont Laure Calamy (vue également à Cinémania dans Antoinette dans les Cévennes), parfaite dans son rôle de manipulatrice ; Suzanne Clément, toujours épatante et d’une grande justesse de jeu et aussi Doria Tillier, Dominique Blanc et Céleste Brunnquell qui forment un extraordinaire triptyque familial et féminin, face à un chef de famille oppressant à souhait incarné par Jacques Weber.
Cette ambiance excentrique, allant d’une usine de poissons à une demeure de 4500 m², est accentuée par l’utilisation d’une caméra serpentine, qui prend un malin plaisir à montrer plusieurs facettes de ces personnages vénéneux. Cette étrangeté dans laquelle on plane est accentuée par l’ambiance sonore, créée par Sylvain Bellemare, et mise en relief par la musique du film, composée par Pierre Lapointe. Réalisée en trois actes, la musique du film offre un environnement singulier, organique et électrique qui donne plus de profondeur et de corps à cet univers déjanté mis en scène dans cette maison transcendante.
En effet, la maison devient petit à petit un personnage à part entière, Marnier précise « J’avais visité cette villa délirante […], un palais ostentatoire, kitsch […] et elle m’obsédait. […] je n’ai rien reconstitué en studio. […] j’ai réécrit le scénario en fonction d’elle. Je ne pouvais plus imaginer aucune autre maison pour le film. » Filmé comme un tombeau, un mausolée, ce lieu unique offre un décor complètement iconoclaste et vient petit à petit faire passer le film du côté de la fable.
Pour accentuer cette relation hors norme entre les personnages, le réalisateur précise « c’est effectivement un film où tout le monde pourrait coucher avec tout le monde. C’est interdit dans une famille mais le désir, qui peut le contrôler ? ». Marnier met en scène des corps sexualisés dont l’esthétisme varie entre humiliation et domination. Avec ces différents corps, il montre que, malgré que les personnages soient des transfuges de classes, les différences sont toujours bien présentes. Ces distinctions sont accentuées par l’utilisation très rythmée et réfléchie du split-screen, qui vient encastrer chaque personnage dans sa propre réalité, en les opposant les uns aux autres.
En s’inspirant de sa propre histoire (sa mère ayant retrouvé son père biologique à l’âge de 60 ans, issu d’une tout autre classe sociale) Marnier réalise une fable féministe où les femmes, aux noms d’homme, essayent de se frayer un chemin. L’Origine du mal, qui se rapporte à la fois à la famille, l’argent, le patriarcat et le mensonge, est une fable aboutie, à l’univers kitsch, pétillant et très Lady Gaga-esque. Les dialogues, affûtés, donnent un ton très humoristique à cette œuvre qui, osons le dire, fascine.