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En pleine représentation, devant un public médusé, un comédien de la Comédie-Française est assassiné par empoisonnement. Martin (Vincent Lacoste), un des comédiens de la troupe et témoin direct de cet assassinat, est bientôt soupçonné par la police et pourchassé par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre. Martin va alors chercher à élucider le mystère de cette mort violente au cours d’un voyage très mouvementé en Europe, aidé par une dessinatrice de bandes dessinées, Claire (Sandrine Kiberlain).
Avec ce troisième long-métrage Nicolas Pariser change de registre et nous plonge dans un thriller policier aux allures satiriques, s’inspirant à la fois des films d’Hitchcock des années 1930 et des aventures de Tintin d’Hergé, écrites durant la même période. Avec une touche d’humour et beaucoup d’extravagance, le couple de personnages principaux vit une aventure sur fond de conflits géopolitiques, mais à l’inverse des deux auteurs dont s’inspire Pariser, ses personnages principaux sont Juifs Ashkénazes, dans cette Europe du XXIe siècle.
Il précise « je me suis demandé ce que cela donnerait de mettre des personnages juifs au milieu d’un récit d’espionnage de type « hitchcocko-hergéen ». Le projet trouvait sa nécessité avec cette idée : plonger deux personnages juifs dans l’Europe tourmentée du XXIème siècle. Je voulais essayer de filmer l’Europe comme un territoire qui, historiquement et politiquement, existe et qui n’est pas juste une lubie de néo-libéraux post démocratiques. […] Il fallait dévier vers le motif central, qui est l’angoisse physique des Juifs en Europe, encore présente aujourd’hui. Filmer l’Europe c’est filmer un territoire plus que jamais hanté par le fascisme et l’antisémitisme. »
Pour nous immerger davantage dans cette comédie bédéesque, les personnages sont non sans rappeler l’univers des BD belges, où Vincent Lacoste s’apparente à Tintin, Sandrine Kiberlain à Corto Maltese, et d’autres personnages à Dupont et Dupont ou encore au capitaine Haddock. Cet univers de planches de BD est accentué par l’utilisation du 35mm, qui vient donner du grain, de la profondeur et un aspect brut aux images. Pariser livre ici, avec talent et maitrise, une alternance de tons extrêmement juste, où l’ironie frôle le drame, avec toujours beaucoup de rigueur.
Et pour ce faire, il s’entoure de deux acteurs talentueux : Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste, parfaits dans leurs rôles respectifs qui nous font voguer, avec eux, dans cette aventure sans bon sens, à mi-chemin entre l’univers mystérieux d’Hercule Poirot et les plus grands vaudevilles. Ils sont cocasses à souhait et portent le film, avec beaucoup de charme.
Bien que leur aventure soit rocambolesque, le tout fonctionne merveilleusement bien dans son équilibre, où la veine comique s’alterne au fond politique, voire géopolitique, où la surprenante relation entre Claire et Martin s’installe et prend petit à petit une réelle profondeur, et où l’histoire juive prend tout son sens. Pariser explique : « Pendant des siècles, les Juifs nés entre mettons Strasbourg et Moscou ont parlé la même langue européenne sur tout le continent, le Yiddish. […] Donc, mon premier constat était le suivant : non l’Europe n’est pas un truc de technocrates bruxellois, c’est aussi une histoire juive. »