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Malgré la situation actuelle, le Festival de films francophones CINEMANIA revient cette année avec une 26e édition 100% en ligne offrant aux spectateurs la possibilité de voir toute la programmation depuis le confort de leurs salons et cela à des tarifs préférentiels (65$ pour l’accès à la programmation complète). Le festival propose, cette année encore, une programmation riche en émotion, avec des comédies et des drames, des longs-métrages et des courts, des films d’animation et des premières nationales et internationales.
Après FRANTZ, L’AMANT DOUBLE ou encore GRÂCE À DIEU, le réalisateur français prolifique François Ozon revient avec ÉTÉ 85, son nouveau long-métrage. Librement inspiré du roman LA DANSE DU COUCOU d’Aidan Chambers (1982), ÉTÉ 85 suit l’été d’Alexis, 16 ans, qui va entretenir une relation d’amitié et d’amour passionné avec David, durant 6 semaines d’été, avant qu’un acte tragique vienne mettre fin à cette idylle.
Comme à son habitude, Ozon joue avec les genres cinématographiques, toujours d’une main de maître. Dès la séquence d’ouverture, nous sommes happés par l’adresse à la caméra et la mise en scène, toujours très soignée. S’en suit une histoire d’amitié et d’amour, puis un retournement tragique où les codes du drame voire du thriller sont utilisés. Ozon réussit aussi à nous faire beaucoup rire, en filmant l’adolescence le temps d’un été, dans toute sa vulnérabilité et son imprévisibilité.
Côté acteurs, il met en scène Félix Lefebvre et Benjamin Voisin dans les rôles-titres, deux belles découvertes du cinéma français. Dans les seconds rôles, Isabelle Nanty, Melvil Poupaud et Valéria Bruni Tedeschi incarnent à merveille leurs personnages.
La mise en scène, la narration, les costumes, le montage, les choix musicaux, les lumières… tout fonctionne. Ozon nous transporte dans cette Haute-Normandie des années 80 sans difficulté et le tournage en pellicule 16mm favorise notre immersion.
Ce n’est pas son plus grand long-métrage, loin de là, mais ça reste un bon film. On y retrouve d’ailleurs des thématiques déjà vues dans ses précédentes oeuvres telles que le travestissement (UNE ROBE D’ÉTÉ), l’écriture adolescente et la relation prof-élève (DANS LA MAISON) ou l’obsession du cimetière (FRANTZ) ainsi qu’un bel hommage à la crème du cinéma-ado-français-des-années-80-par-excellence : LA BOUM de Claude Pinoteau.
ÉTÉ 85 charmera ses spectateurs en abordant avec bienveillance l’adolescence, les premières relations, les deuils et les fins d’été. Une réussite.
Distribué par Axia Films, ÉTÉ 85 de François Ozon, mettant en vedette Félix Lefebvre et Benjamin Voisin, sera accessible le 13 novembre pour 48h depuis la plateforme en ligne de CINEMANIA en première canadienne après avoir obtenu le Label Cannes 2020. Pour les infos sur l'accessibilité du film, c’est par ici. Pour accéder à la programmation complète de la 26e édition du Festival CINEMANIA, c’est par ici.
Nicolas Maury, connu pour son rôle d’Hervé dans la série DIX POUR CENT (les premiers épisodes de la saison 4 sont d’ailleurs proposés en première nord-américaine dans le cadre de CINEMANIA), présente son premier long-métrage GARÇON CHIFFON. Il y joue le personnage principal, mais en est également le réalisateur et le scénariste. Il signe une comédie dramatique hétéroclite aux moments touchants et sensibles où, cependant, une irrégularité dans la forme et dans le ton nous perd. Un premier film qui nous laisse en demi-teinte.
Jérémie, la trentaine, peine à faire décoller sa carrière de comédien à Paris. Sa vie sentimentale est mise à mal par ses crises de jalousie à répétition et son couple bat de l’aile. Il décide alors de quitter Paris et de se rendre sur sa terre d’origine, le Limousin, où il va tenter de se réparer auprès de sa mère…
GARÇON CHIFFON est un film à l’esthétisme léché et aux dialogues à la fois pathétiques et sensibles, ce qui leur donne un certain charme. Néanmoins, le montage, sans aucun rythme, et la longueur des séquences nous perdent au fil du film.
Nicolas Maury se met en scène. Il précise son désir « honteux et prétentieux » de jouer le rôle principal : « Il fallait que je me voie. Je voulais être regardé là où je ne suis pas regardable. À la fois comique, fantaisiste, et tragique jusqu’au pathétique puisque évidemment il y a du grotesque dans le drame », et c’est assez bien résumé. En effet, son film et son personnage incarnent tous ces adjectifs à la fois, ce qui donne souvent le tournis! Certaines séquences sont absolument jubilatoires, telle celle où Laure Calamy est une réalisatrice hystérique au bord de la crise de nerfs, les crises de jalousie de Jérémie ou encore la relation qu’il entretient avec sa mère. On notera également un caméo d’Isabelle Huppert mémorable.
Les acteurs sont bons. Nathalie Baye est toujours parfaite et Arnaud Valois est aussi très juste. Théo Christine dans le rôle de Kevin nous convainc un peu moins et Nicolas Maury nous perd parfois; ne sachant pas si nous sommes face à un personnage plein d’autodérision ou bien dans une réelle fragilité pleine de désespoir.
C’est un premier film intéressant qui montre l’amour de Nicolas Maury pour l’art en général. Son interprétation de Jérémie rappelle souvent son personnage d’Hervé de DIX POUR CENT. On lui souhaite alors de se permettre d’aller vers de nouveaux sentiers d’interprétation dans ses futures réalisations.
Distribué par Axia Films, GARÇON CHIFFON, mettant en vedette Nicolas Maury, Nathalie Baye et Arnaud Valois, sera accessible le 13 et le 18 novembre pour 48h depuis la plateforme en ligne de CINEMANIA en première nord-américaine après avoir obtenu le Label Festival Cannes 2020. Pour les infos sur l'accessibilité du film, c’est par ici. Arnaud Valois est également à l’affiche de SEIZE PRINTEMPS, le premier film de Suzanne Lindon, diffusé le 19 novembre. Pour accéder à la programmation complète de la 26e édition du Festival CINÉMANIA, c’est par ici.
LE PRINCE OUBLIÉ et NOTRE-DAME-DU-NIL seront aussi accessibles le 13 novembre sur la plateforme en ligne du festival CINEMANIA. Pour l’horaire complet, c’est par ici.