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Après avoir fait une blague sexiste qui devient virale, Cédric perd son emploi. Encouragé par son frère, un intello bienpensant, il entame une thérapie et écrit Sexist Story, un livre qui se veut révolutionnaire et s’attaque à la misogynie. Nadine, jeune mère en pleine dépression post-partum, exaspérée par l’introspection de son conjoint, elle-même en manque de rêve et d’adrénaline, se laisse alors tenter par les jeux étonnants initiés par une mystérieuse babysitter. Plongez dans leur routine qui va être chamboulée par ces événements aussi délicats que surprenants.
Avant tout, Monia Chokri livre un film extrêmement esthétique. Ce travail artistique, qui variera de séquence en séquence, est instauré dès l’ouverture, à un match de lutte, où les corps, les désirs et les textures sont mis en valeur par un montage excessivement mouvant et rythmé, presque organique. Après cette séquence d’introduction, le film s’installe dans un univers éclaté, où chaque plan se veut aussi travaillé qu’un tableau vivant, à mi-chemin entre l’art pictural et l’iconographie des clips musicaux des années 70. Ce travail esthétique est accentué par un habile traitement des éclairages et une fabuleuse direction photo pour ce tournage qui a été réalisé en 35mm.
Ayant peu modifié le texte initial de la pièce de théâtre, Monia Chokri signe ici une adaptation qui présente néanmoins davantage de respirations, apportant tout un côté onirique et féérique à l’oeuvre. On passe d’ailleurs, tout au long du film, par une multitude de genres, qui viennent cohabiter ensemble : la comédie, le thriller, l’horreur, le clip de musique, en passant par certains plans qui nous ont agréablement rappelé la Nouvelle Vague et le cinéma de Wes Anderson ou bien de François Ozon, soulignés par une trame sonore éclectique. « Babysitter est une comédie qui utilise les codes de l’horreur, c’est comme ça que j’ai conçu le film, et l’horreur vient des personnages féminins parce qu’ils sont puissants. C’est la puissance des femmes qui effraie. » précise Monia Chokri. Elle nous plonge d’ailleurs dans une fable, dans un conte, où des conventions plus théâtrales viennent s’adapter au cinéma, et cela fonctionne à merveille !
Les acteurs livrent de jolies performances, avec des personnages parfois corrosifs, parfois naïfs, mais toujours séduisants. Le quatuor formé de Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz et Steve Laplante forme une excellente alchimie. Le charme sauvage de Nadia Tereszkiewicz, actrice française aux origines finlandaises et polonaises, accentue le côté féérique et fantaisiste du film, où elle parle finnois à plusieurs moments, telles des incantations de sorcellerie. L’humour noir est omniprésent et certaines répliques, très aiguisées, sont satiriques à souhait. Ce film sur la misogynie réussit à nous faire avoir de la compassion pour chacun de ses personnages, perdus dans leur quête de sens et de vie.
Nous aurions pu appréhender que la forme prenne le dessus sur le fond du film, mais ce n’est pas le cas. Certes, Babysitter pourrait faire peur lorsqu’on réalise qu’il traite majoritairement de la misogynie, de la masculinité toxique, de la dépression post-partum, de la pression de la charge mentale et du statut de la femme. Néanmoins, le traitement esthétique, se rapprochant du conte, et le bon dosage de comédie injecté à l’oeuvre créent un film très agréable, où plusieurs sujets majeurs sont intelligemment traités, tout en légèreté.