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Jusqu’au 24 septembre, vous pouvez voir à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, la pièce L’écolière de Tokyo présentée par le Théâtre Sans Domicile Fixe.
Elle a été écrite par Jean-Philippe Lehoux, qui en plus d’être auteur, est comédien, improvisateur et rédacteur. Présentement, il est auteur en résidence au Théâtre La Licorne. C’est un passionné de voyages et on le sent bien dans sa pièce. Le Japon fait partie des multiples endroits qu’il a visités.
Un bar, à Tokyo, un soir quelconque
Avant même le début de la représentation, on ressent l’atmosphère exotique.
On retrouve comme principaux éléments du décor, au centre de la scène, un comptoir de resto-bar, oserais-je dire miteux, derrière lequel un serveur japonais semble s’intéresser davantage au match de baseball diffusé sur une télé défectueuse qu’à ses clients.
Sur le mur du fond, un grand panneau mural illustre une Japonaise à la mine ébahie.
Un petit coin à droite sert de discothèque ou d’autres lieux, selon les besoins de l’histoire.
À gauche, une section représente le temple qu’on évoquera pendant quelques minutes.
L’histoire
Le fil conducteur se résumerait ainsi : deux hommes, totalement différents, mais chacun avec leur solitude, se rencontrent dans ce resto-bar.
Claude (Daniel Gadouas), le plus vieux, la soixantaine, a réparé des machines toute sa vie. À son travail, on l’a remplacé par un plus jeune utilisant une nouvelle technologie. Évidemment, il est complètement dévasté. Son but en venant à Tokyo : s’y faire seppuku (ou hara-kiri).
Samuel (Jean-Philippe Perras), le plus jeune, dans la trentaine, ne semble pas trop dans la misère. On pourrait facilement penser qu’il prend la vie à la légère. Il visite cette grande ville japonaise librement, il rencontre des filles, il s’amuse.
Quand Samuel et Claude s’accoudent dans ce resto-bar, rien ne les relie au premier abord. L’un ne s’intéresse pas vraiment à l’autre, sinon pour discuter de sujets anodins autour d’un verre ou de goûter à de la nourriture qu’aucun des deux ne semble apprécier.
Mais Claude tentera un geste de désespoir qui fera réagir Samuel. L’empêchera-t-il de passer à l’acte? Saura-t-il trouver une façon pour l’attacher à la vie?
L’application intelligente
La pièce commence avec un élément assez intéressant au niveau de la mise en scène, qui est de Charles Dauphinais. Pour visiter le Japon, Samuel utilise une application sur son téléphone intelligent qu’il a toujours à la main, comme tout jeune de son temps : Le japonais pour les voyageurs libres et heureux.
Michel Olivier Girard, le professeur (narrateur) de japonais dirige les différentes leçons qui défilent sur l’appli. Parce que oui, on apprend le japonais! En tout cas, le mien étant très bancal, j’imagine que les dialogues échangés, par des comédiens qui semblent d’ailleurs fort bien maitriser cette langue, est du japonais. Mais en est-ce vraiment ? Les répétitions de phrases défilaient à trop grande vitesse pour que je me souvienne d’un seul mot en sortant de la salle!
Avant d’être le serveur japonais, Miro Lacasse joue le rôle du personnage de l’appli. Il récite les phrases que Samuel répète et fait la révérence chaque fois qu’une leçon est terminée; presque simultanément clignent les yeux de la Japonaise du panneau mural. Le tout, accompagné des bruits sonores qui nous font croire qu’on est vraiment dans une application! Mention spéciale pour le réalisme.
Préparation nécessaire
Je dois toutefois avouer que je suis sortie de cette pièce, qui dure 1 h 30 sans entracte, avec plusieurs questions en tête. J’en ai discuté avec mon accompagnatrice; on a réfléchi, mais on n’a pas résolu toutes nos interrogations.
Peut-être aurait-il fallu être mieux préparées? Je vous conseille donc, avant d’assister à L’écolière de Tokyo, de lire le Cahier du théâtre que l’on retrouve dans l’Espace prof sur le site internet. Ni l’une ni l’autre ne l’avions fait…
Les commentaires de l’auteur sont éclairants. On comprend que son texte est porté par l’observation qu’il a faite des gens lors de ses nombreux voyages; ses personnages ressemblent soit à ces individus, soit à ce que l’auteur devait être dans la vingtaine : téméraire et libre.
Des mots sont à retenir : mélancolie, solitude, personnages déracinés; en plus de cette phrase de l’auteur qui me plait beaucoup : « Imaginons qu’il y a des élastiques entre les êtres humains (…) plus la distance entre eux est grande, plus la tension grandit aussi. »
Mais c’est ainsi que peuvent naitre des solidarités improbables. Comme celle entre Claude et Samuel.
Merci Jean-Philippe Lehoux et félicitations pour le Prix Gratien-Gélinas 2013 remporté pour L’Écolière de Tokyo!