« Jusqu’à quel point l’amour peut suffire à guérir le mal et les blessures de l’âme. »

- René Richard Cyr

Le Théâtre du Rideau Vert ouvre sa saison avec Le Fils, une pièce de Florian Zeller, adaptée et mise en scène par René Richard Cyr. On y retrouve Émile Ouellette dans le rôle titre et Vincent-Guillaume Otis dans celui du père. 

On ne présente plus Florian Zeller, désormais connu internationalement du grand public grâce à sa trilogie familiale théâtrale : Le père, La mère et Le Fils, toutes trois jouées dans plus de 45 pays à travers le monde, depuis 2012. En 2020, il adapte à l’écran Le Père avec Anthony Hopkins dans le rôle principal, film qui deviendra rapidement lauréat de plusieurs Oscars, dont celui du meilleur acteur pour la performance d’Hopkins. Dans la continuité de son travail d’adaptations cinématographiques, Zeller met en scène Le fils, qui prendra l’affiche en novembre prochain sur nos écrans. 

Le fossé s’est creusé entre Nicolas et ses parents, eux-mêmes séparés. À sa propre demande, l’adolescent s’en va vivre chez son père, la nouvelle conjointe de ce dernier et leur bébé. Lorsqu’il semble broyer du noir, on se dit que c’est l’âge, que c’est l’école, que ce sont les premiers émois amoureux. On se dit que tout ça finira par passer. Mais peut-on vraiment aider Nicolas?

Depuis la semaine dernière, le Théâtre du Rideau Vert s’est associé à René Richard Cyr qui offre ici une adaptation québécoise de ce texte reconnu internationalement. Bien qu’à l’ouverture des rideaux verts du théâtre, la scénographie glaciale et métallique à souhait attire notre attention, c’est lorsque les acteurs échangent leurs premières répliques et participent à l’évolution du décor que cela nous perd. 

Il est bien difficile de croire à cette histoire qui est ancrée dans notre réalité occidentale de 2022, où les symptômes de la dépression de l’adolescent sont laissés sous silence par des parents démunis et complètement absents. Plusieurs scènes nous laissent d’ailleurs sur un profond malaise, telle que celle de l’hôpital. Le texte nous semble parfois peu crédible et pesant de sujets connexes sensibles, tels que les trauma d’enfance, les problèmes de couples, le regret d’avoir des enfants ou encore la charge mentale des mères, sans en parler pour autant. 

Ces quelques clichés sont accentués, un peu maladroitement, par une mise en scène monotone qui nous égare avec son rythme. 

Joué jusqu’au 29 octobre 2022 au Théâtre du Rideau Vert, Le Fils est néanmoins une bonne mise en bouche autour de l’univers de Zeller en attendant de voir le long-métrage éponyme réalisé par l’auteur, avec Hugh Jackman et Laura Dern dans les rôles principaux. The son prendra d'ailleurs l’affiche en novembre sur nos écrans après avoir été présenté lors de la 79e édition de la Mostra de Venise et du TIFF plus tôt cette année.

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