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Après des années de voyages en tournée dans les pays Nord et Sud-américains, Julie Vincent pose de nouveau bagage à Montréal - sa ville natale - pour nous présenter La Chair de Julia, une pièce forte et sensible retraçant le parcours d’une femme artiste, jonché d’embûches et de questionnements. À la fois biographique et fictionnelle, Julie Vincent nous en dit plus sur le processus de création de cette œuvre marquant « l’aboutissement d’une vie ».
À partir du 7 mai et jusqu’à la fin du mois, Julie Vincent interprète et raconte son histoire dans La Chair de Julia au théâtre de l’Esquisse. Nous suivons l’artiste dans un voyage spatio-temporel, des années 1950 (sa décennie de naissance) à nos jours en traversant le continent sud-américain et le Québec. Bien plus qu’un simple récit personnel, Julie Vincent souhaite inscrire son expérience dans la portée universelle de l’Histoire car pour elle, « la vie prend une dimension très riche quand on cesse de la voir uniquement vis-à-vis de soi-même et qu’on la situe dans un contexte socio-historique ».
En seulement quelques mots, le titre La Chair de Julia révèle la portée intime et sensible de l’aventure d’un personnage qui doit se construire - d’abord en tant que femme, puis en tant que femme-artiste. Un discours puissant qui pose la réalité sérieuse des conséquences du patriarcat. On se retrouve au plus proche de l'intériorité de ce personnage, dialoguant avec d’autres figures fictives représentées sous la forme de marionnettes - Julia Anna-Maria et La Muerte - deux alter-ego qui brouillent les pistes entre la biographie et la fiction.
« J’ai voulu travailler entre ce qu’est la blessure et ce qu’est la jouissance dans le corps, dans l’expérience de vivre. Dans ce sens-là, la chair m’est apparue un titre à fleur de peau et à la fois d’une sensualité qui exprimait sans doute le chemin que je voulais parcourir. »
Car la pièce est aussi le récit d’un combat: celui d’une femme qui doit s’imposer dans un univers masculin qui rejette sa présence. Avec ses propres armes - les mots, la poésie, l’humour et la fantaisie - elle doit donc tracer sa route et endurer les difficultés liées à sa condition. Julie Vincent en atteste: « Une femme erre. Parce qu’une femme n’est pas dans le chemin droit, elle est toujours en périphérie. »
La Chair de Julia apparaît également comme une libération pour l’actrice qui n’avait encore jamais mis en récit les moments difficiles de son parcours. Ce dévoilement, elle l’espère, permet d’établir une connexion profonde avec le public à l’écoute de cette prise de parole courageuse.
En commençant l’écriture de la pièce il y a 3 ans, Julie Vincent a traversé la pandémie avec ce projet. Les rencontres ponctuelles avec Paul Lefebvre - conseiller dramaturgique au Centre des auteurs dramatiques - sont alors devenues « des oasis de vie ». D’autres personnalités marquent la construction de La Chair de Julia, notamment Paule Baillargeon qui encourage l’autrice dans les moments de doutes pour « réinventer une voix non-officielle mais importante » :
« Il y a beaucoup de révélations, de choses vraies. Ça n'a pas été de tout repos d’accoucher de ce témoignage, mais en même temps un moment donné on se dit “voilà, c’est ma route”. »
L’aventure de la mise en scène, sans surprise, est elle aussi collective. Inspirée des arts du cirque qu’elle a pu fréquenter pendant 12 ans en tant que conseillère artistique à l’École nationale de cirque, Julie Vincent a fait appel à Paola Huitron pour la conception et la manipulation de marionnettes qui l’accompagnent et dialoguent avec elle sur scène. Elle est aussi entourée de Philippe Soldevila à la mise en scène, véritable « maître du conte », ainsi que du compositeur Michel Smith qui l’accompagne au piano. Entre la conception des costumes, la régie et la scénographie, cette joyeuse équipe mêlant origines, générations et pratiques différentes construit « un tissu humain très riche et parfois explosif mais très beau » selon l’actrice qui « retrouve des clés de [sa] jeunesse » grâce à ce projet. Pour elle, cette aventure traduit la beauté de cet art de la scène: « C’est un acte d’amour le théâtre, avant tout ».
Retrouvez l'entrevue dans son intégralité: