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Campée dans différentes salles dans le cadre du Festival TransAmériques (FTA), la première d’une série de six conférences a eu lieu le 29 mai dernier au Monument National. Quel est donc le thème de ces allocutions? Il s’agit de monologues sur les aléas de la vie, de péripéties, de grands intérêts, ou de fables et de ça, ceci, cela, ou autres choses… pour 53 minutes jusqu’au 3 juin, et en intégralité (6 h) le 4 juin. Une Conférence de choses est présentée avec un curieux chevauchement d’idées, le tout manœuvré par Pierre Mifsud à la manière de Wikipédia.
Crédit photo fta.ca
À la première écoute de Conférence de choses, installé à son siège, on peut se demander si tout ceci est cocasse, ludique ou si on se retrouve immergé dans un discours impromptu. Faire naître une sorte de curiosité, de surprise et d’amusement, c’est ce que François Gremaud, metteur en scène et comédien suisse, utilise comme instrument de mise en scène. Ainsi, sortir l’auditoire de ses raccourcis intellectuels pour se laisser émouvoir par la particularité des choses est vraisemblablement l’ambition de Gremaud.
« Devant un monde qui nous désespère parfois, il est bon de cultiver cet émerveillement, cette naïveté. » François Gremaud.
L’idiotie, telle que la définit le philosophe Clément Rosset, « qui se veut comme une sorte de fraîcheur devant la vastitude du savoir », a beaucoup inspiré la forme et le contenu du spectacle. En présentant sur scène un homme qui possède tout ce savoir, calqué sur la logique de Wikipédia reflétant le fonctionnement de l’esprit humain, où l’on comprend alors que tout est interconnecté, voilà cette forme d’émerveillement intellectuel que recherche le metteur en scène.
Impressionnante est cette démonstration du cerveau de Pierre Mifsud, qui suit un parcours non linéaire, qui se faufile, s’échappe et adopte le chaos. En effet, le spectacle est ainsi fait, avec un discours où se superposent des données complexes et populaires. Soucieux de modérer ces choses qu’on appelle des exposés, un auditeur pourrait y voir une sorte de maladresse, ou sentir une amère incompréhension, tandis qu’un autre serait curieux et franchement diverti.
Dans une atmosphère faite de légèreté, de rire et de folles dissipations, le narrateur et le spectateur vivent une expérience unique où l’humour est omniprésent, et ce de manière un peu inattendue, accidentelle. Cette conférence, cette logorrhée déclenchent vraisemblablement le rire et la concentration. Avec un flux de pensées et de paroles aussi soutenu, c'est une vraie performance verbale et mentale. Le caractère malléable de la conférence selon la réactivité du public contribue aussi à faire de ce spectacle un discours et une expérience hors du commun. D'agréables cinquante-trois minutes!
Tenteriez-vous l’intégrale de 6 h sans interruption?
Un spectacle de 2b company
Interprétation Pierre Mifsud
Conception François Gremaud
Texte François Gremaud + Pierre Mifsud
Production et diffusion Michaël Monney
53 min (29 mai au 3 juin) + 6 h (4 juin)