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La Casa del Popolo accueillait, le 9 décembre, le chanteur indie-folk Anjimile accompagné de ses musiciens. Skin Tone ouvrait la soirée organisée par POP Montréal.
Le musicien expérimental James Goddard, mieux connu sous le nom de Skin Tone a offert une performance audacieuse, malgré quelques fâcheux soucis techniques. Le spectacle a débuté par des notes discrètes puis vives de mbira, jumelées à des pistes jouées en boucle et à certains sons plutôt oppressants provenant du matériel électronique assemblé sur scène. Le contraste présent dans les différents mouvements sonores titillait nos oreilles et jouait avec notre capacité d’écoute.
Paré de grelots aux poignets, Goddard a saisi son saxophone. Il nous a lancé sa musique puissante et perturbée en pleine figure, de façon surprenante, tel l’attentat pâtissier qu’est l’entartage. Le spectacle a bientôt pris des allures de performance artistique. Le musicien s’est mêlé à la foule tout en continuant de jouer, s’approchant petit à petit des spectateurs. Le point culminant fut sans aucun doute l’aboutissement du trajet de Goddard dans les toilettes. Véritable chambre d’écho, les sons du saxophone étaient amplifiés entre les quatre murs de la salle de bain. Lors de notre discussion suivant sa performance, Goddard m’a confié qu’il se considère comme un artiste contemporain. Mêlant en effet les codes des diverses formes de performances, pour nous offrir un spectacle unique.
Anjimile est ensuite monté sur scène accompagné de ses deux musiciens : Yan Westerlund à la batterie et Matt Peterson à la guitare et au synthétiseur. Le dernier album d’Anjimile, The King, est paru en septembre 2023. Trois ans après la parution de son premier album, Giver Taker, The King continue d’explorer ce que signifie être une personne trans noire en Amérique, avec davantage de maturité et un regard que l’on sent moins crédule. Sur cet album profondément teinté du trouble, de la peine et de la rage d’être qui il est dans la société actuelle, Anjimile nous ouvre son cœur et nous livre ses entrailles. Malgré la noirceur planant sur l’album, le musicien se tient debout et nous partage sa réalité, crue et sans artifice, il l’accepte sans pour autant s’y soumettre.
Dès les premières notes de guitare, dès les premières paroles prononcées au micro, toute résistance se montrait futile. Les chansons nous étaient partagées avec une authenticité à la fois bouleversante et pleine d’un espoir né d’une immense résilience. Anjimile irradiait jusqu’au fond de la petite salle du boulevard Saint-Laurent, avec son énergie et sa présence presque mystique. Fan incontesté de Sufjan Stevens, l'influence de ce dernier était palpable autant dans la composition des mélodies que dans celle des paroles.
Le long concert nous a transportés dans divers espaces sonores ; le récit débutant doucement pour se terminer en véritable spectacle de rock, entrecoupé d’un interlude acoustique. Yan Westerlund a encadré le tout de manière époustouflante. Le batteur habillait chaque chanson de précision et de sensibilité, passant d’un rythme rapide et sec à un frôlement de cymbale sans aucune hésitation. Les trois musiciens étaient complètement attentifs l’un à l’autre, forgeant leurs sons et naviguant leurs interventions avec discernement. Lorsque le spectacle s’est terminé, une atmosphère paisible planait dans la salle. Nous avions été les témoins de la naissance d’une flamme intarissable, le feu brûlant d’un survivant.