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Tout le monde n’a pas eu la chance de voir Starmania. Et pourtant, ses plus beaux airs durent et voyagent à travers le temps sans prendre une ride. Cet opéra rock de Michel Berger et Luc Plamondon fête ses 40 ans cette année et Québec Issime a profité de l’occasion pour en faire une production exclusive, au théâtre en plein air de la Place Nikitotek à Sherbrooke.
Alors que d’entrée de jeu, les chanteurs entrent en scène pour ce « ballet médiatique » (tel que décrit par Plamondon), la musique de « Monopolis » résonne partout dans le théâtre à ciel ouvert de Sherbrooke. Marie-Jeanne, la serveuse « automate » jouée ce soir-là par Katheryn Martin, nous introduit ces « villes de l’an 2000 », et on réalise comme Starmania a su durer avec brio dans le temps.
La barre est haute…
La nuit est chaude, le vent est doux, les attentes sont élevées. Starmania, ce sont des chansons devenues des légendes, qu’on a tellement entendues par tant d’interprètes qu’on ne peut qu’avoir hâte de les voir enfin, en vrai, sur scène.
Le premier acte nous rappelle nos chansons préférées, sans nous en donner le frisson pour autant. Certaines interprétations sont honnêtes et puissantes, comme le refrain à deux voix de « Monopolis » par Marie-Jeanne et Cristal (Krystel Mongeau). Mais les personnages avec le plus de caractère, Johnny Rockfort (Redgee Bellamy) et Sadia (Rosa Laricchiuta) sont certes bien interprétés techniquement, mais dans une mise en scène que les chanteurs ne s’approprient pas et qui nous laisse froids. Il faudra attendre le « S.O.S. d’un terrien en détresse » pour que Redgee nous montre son intensité.
La vraie performance commence au début du deuxième acte avec l’arrivée de Stella Spotlight (Sylvie Tremblay) dans « Les adieux d’un sex-symbol ». L’interprète amène une dimension théâtrale à son personnage et utilise sa très belle technique vocale pour jouer dans les hauteurs extrêmes de cette pièce et vraiment nous donner Stella en spectacle.
Heureusement, parce que son expérience va donner de la valeur aux duos de Stella et de Zéro Janvier (Yanick Lanthier), comme si elle contaminait les autres interprètes et les poussait à donner le meilleur d’eux-mêmes.
La Marie-Jeanne de Katheryn Martin est solide et douce à la fois. Après Sylvie Tremblay, c’est l’interprète de la soirée qui a le mieux réussi à jumeler jeu et chant, elle qui porte la narration chantée de toute cette histoire de Starmania. Pour « Ziggy », elle donne une belle profondeur à ce texte si simple et pourtant difficile à chanter.
Un décor de musiciens
Un piano à queue blanc occupe le centre de la scène, en pièce maîtresse du décor. Pierre Doré en joue pendant tout le spectacle, mais au même titre que les chorégraphies et certaines interprétations, il est mécanique, retiré. Le piano et son pianiste vont rester un décor sans vie, sans expression, alors qu’ils sont au centre de l’action.
Par contre, l’ensemble des musiciens occupent littéralement la scène, bien en évidence. C’est inhabituel et apprécié. La section de cuivres est à droite, avec saxophone, trombone et flugelhorn au son velouté pour accompagner « La complainte de la serveuse automate »; un quatuor à cordes occupe la gauche, composé de deux violons, un alto et un violoncelle, particulièrement agréables dans « Nos planètes se séparent »; puis derrière, une formation plus rock avec percussions, basse, guitares et batterie s’en donnant à cœur joie sur « Ce soir on danse à Naziland ».
La suite des choses
Québec Issime se spécialise dans la production de spectacles à grands déploiements ciblant l’interprétation de répertoire connu. Réaliser une mise en scène pour valoriser des chansons uniques est une chose; vouloir reproduire un opéra rock est d’une autre commune mesure : il faut intégrer du jeu et de l’émotion à une histoire qui est traduite par des textes précis.
Disons que 2018 est une première saison pour l’aventure Québec Issime chante Starmania. Et qu’elle sera riche d’apprentissage pour la distribution, qui aura des devoirs à faire avant de reprendre la route avec la production. Reste que voir Starmania est tout de même un privilège!
La production est présentée à Sherbrooke jusqu’au 18 août. Il vous reste donc seulement trois semaines pour saisir l’occasion de voir de quoi est faite cette histoire mise en musique, vous familiariser avec cet opéra et remettre en contexte ses plus belles chansons.