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En coproduction avec Le Nouvel Opéra, la 22e saison de l'ensemble Les Boréades – spécialisé dans le répertoire baroque – s'est ouverte majestueusement avec l'opéra pastoral Nicandro e Fileno, du compositeur italien Paolo Lorenzani. C'est le 23 novembre dernier que le Tout-Montréal se réunissait dans la magnifique salle archi-comble du Monument-National, pour entendre cet opéra baroque créé en 1681 sous le règne de Louis XIV, et présenté ici en version scénique, avec danseurs et comédiens.
L'opéra Nicandro e Fileno est une courte pastorale italienne qui fut présentée en 1681 en France, au cœur d’un petit théâtre dans la Galerie des Cerfs du Château de Fontainebleau et composé « de portiques de verdure naturelle et de fleurs, entre lesquelles pendaient plusieurs lustres de cristal. » C'est également ce décor qu'on a tenté de reproduire sur la scène du Monument-National. Composée sur un livret de Philippe-Julien Mancini, duc de Nevers, cette pastorale fut jouée devant le Roi et la cour.
Le synopsis (tiré du programme)
« Nicandro (Nils Brown, ténor) et Fileno (Jean-Marc Salzmann, baryton), deux amis avancés en âge, conviennent, pour agrémenter leurs vieux jours, d'épouser chacun la fille de l'autre : Filli (Suzie Leblanc, soprano) à Fileno et Clori (Pascale Beaudin, soprano) à Nicandro.
Mais, invoquant divers prétextes, ces jeunes personnes, comme on peut s'en douter, refusent de faire la volonté de leurs pères, sans compter qu'elles aiment toutes deux Lido (Philippe Gagné, ténor), un séducteur volage qui poursuit toutes les bergères alentour.
Eurillo (Dominique Côté, baryton), d'autre part, se meurt d'amour pour Filli, qui, on l'a dit, n'a d'yeux que pour Lido. Il cherche alors à se venger de celui qui lui dérobe l'objet de sa passion. S'ensuivent les chassés-croisés habituels, avant que Nicandro et Fileno, comprenant enfin que leur idée n'était que folie, se résignent au sort que leur impose le grand âge, tandis que Filli s'unit à Lido et qu'Eurillo reporte son amour sur Clori. »
Ce genre scénique en trois actes, que l'on doit à Jean-Baptiste Lully en 1670, situe son action parmi les bergers et dans les villages de campagne, contrairement à la « tragédie en musique » composée en cinq actes et se terminant invariablement de façon tragique. Dans un mélange de parlé et de chanté qui rappelle Molière, l'œuvre est présentée avec un prologue et des intermèdes. Ces derniers, non essentiels à la compréhension de l'opéra, sont des éléments théâtraux – de petites saynètes – qui ont pour rôle (du moins originellement) de faire office de commentaires. Lors de la représentation de jeudi dernier, il m'a semblé que ces intermèdes s'étaient plutôt éloignés de leur but premier...
L'auteur des intermèdes théâtraux, Joël da Silva, s'est plutôt lancé dans une symbolique sarcastique des problèmes québécois contemporains. Ainsi, tous les thèmes actuels y sont passés. On a fait référence à Justin Trudeau et à sa politique de légalisation du pot, aux urgences bondées, à la politique de Gaétan Barrette, aux selfies, au narcissisme ambiant et à moult autres sujets d'actualité qu'on souhaiterait tant oublier lorsqu'on vient au théâtre ou à l'opéra... On y vient pour se faire raconter une histoire, pour rêver... pas pour tomber sur le froid bitume de nos problèmes quotidiens... J'ai trouvé que le saut du XVIIe siècle au XXIe était bien difficile à encaisser, et hors du propos de l'opéra...
L'ensemble Les Boréades, fondé en 1991 et toujours dirigé par Francis Colpron, témoigne d'une fidèle compréhension et approche de la musique baroque. En effet, tant dans le choix des instruments d'époque (flûte à bec, clavecin, viole de gambe, violone, violons, théorbe, etc.) que dans celui du respect des règles de la pratique ancienne, l'ensemble Les Boréades réussit à nous faire réellement vivre l'atmosphère de cette époque baroque. Leur jeu théâtral, ludique et passionné nous a ravis.
En un mot, l'opéra Nicandro e Fileno, conjugué au talent de l'ensemble de musique baroque Les Boréades, est une réussite qui a fait le bonheur des amateurs d'opéra et de musique ancienne. Pour voir les prochaines productions des Boréades, cliquez ici; pour celles du Nouvel Opéra, suivez ce lien.