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Dans le cadre de la 40e édition du Festival de Jazz, le célèbre batteur Manu Katché venait présenter au public montréalais l’essentiel de son plus récent album The Scope au Monument National.
Un incontournable
Le batteur n’a plus besoin de présentation : il est une part importante du son innovateur, ancré dans une rythmique riche et puissante, des grandes années de Peter Gabriel, celles des inoubliables albums So, Passion et Us. Il a aussi joué avec nombre de légendes de la musique, de Sting à Herbie Hancock, en passant par Joni Mitchell, Joe Satriani, Loreena KcKennitt, Tori Amos, Tears for Fears, Francis Cabrel, Véronique Sanson, Jean-Jacques Goldman, Manu Dibango et Youssou N’dour, pour ne nommer que ceux-là. Avec une telle feuille de route, on comprend que Manu Katché a des goûts forts diversifiés. C’est cet éclectisme musical qu’il met de l’avant sur son dernier album The Scope, alors que ses opus précédents mettaient surtout de l’avant son côté jazz. Le spectacle nous convaincra d’ailleurs que Manu Katché est à son meilleur lorsqu’il sort du jazz car il vient nourrir la pop, le rock et l’électro d’une nouvelle créativité.
Avec son quartet sur scène
La légende de la batterie se présente sur scène accompagnée de trois musiciens (basse, guitare et clavier). La prestation commence en lion avec « Keep Connection », aux confluents du rock, des musiques du monde et du jazz. La signature sonore spécifique au batteur se fait entendre dès le départ, avec sa caisse claire qui résonne bien haut et les toms, accordés bien bas, qui sonnent comme le tonnerre.
Vient ensuite une deuxième pièce plus lente, tapissée d’un long solo de guitare aux accents jazz fusion des années 1980. Lorsque le quatuor nous offre ce jazz froid, un peu ennuyant, Manu Katché sait quand même satisfaire son public en proposant des passes toujours syncopées, mais fluides, venant remplir l’espace sonore avant chaque retour au motif musical principal. Le troisième titre, « Vice », pourtant un des moments forts de l’album, tombe à plat : les musiciens accompagnent alors la voix préenregistrée du chanteur sénégalais Faada Freddy. Le batteur nous explique ensuite que des problèmes techniques leur ont empêché de diffuser sur scène les images vidéos du chanteur en action, comme ils le font d’habitude. Reste que ces moments reproduisant les collaborations avec divers chanteurs/euses, importantes pour l’album, certes, semblent très artificiels lorsque présentés sur scène. Les musiciens semblent prisonniers de la piste préenregistrée et de musiques moins abouties que les autres présentées. La deuxième partie de la pièce est beaucoup plus intéressante, très afrobeat et misant davantage sur le jeu de batterie.
Manu Katché s’adresse ensuite longuement et chaleureusement au public, présentant ses musiciens et les pièces qui suivront. C’est au terme de la quatrième pièce que le batteur nous offre le privilège d’un long solo sur son instrument. On sent alors le public fébrile : c’est pour un tel moment que plusieurs sont venus ! Manu Katché nous sert un solo tonitruant de batterie, impressionnant de précision. Le public semble comblé.
Les musiciens reviennent le rejoindre sur scène pour la très accrocheuse « Glow ». On apprécie voir Manu Katché chanter les quelques lignes de cette pièce en même temps qu’il tape avec vigueur sur ses tambours. Le guitariste Patrick Manouguian nous offre durant ce titre son meilleur solo de la soirée, très rock et très près de ses tripes.
La pièce suivante, « Paris me manque », nous ramène dans cet espace un peu bizarre où le quartet accompagne un chanteur absent, ici le slameur Jazzy Bazz. Pour celle-ci, on a aussi droit à des cuivres préenregistrés… Les musiciens ont peu à faire sur scène, exception faite du batteur qui nous offre un rythme impeccable entre le hip hop et le jazz. S’ensuit un morceau qui nous ramène dans un jazz fusion un peu ronflant.
Le concert retrouve son air d’aller avec les titres « Don’t U Worry » et « Please Do », qui nous rappellent le plaisir d’entendre Manu Katché chanter, tout en ramenant les solos de Manouguian dans un rock plus franc, cette fois rappelant Satriani. Durant « Please Do », le public est appelé à participer en tapant des mains. La partie centrale de ce titre, beaucoup plus funk que sur l’album, est fort satisfaisante, avec la guitare accompagnée d’un rythme minimaliste et des tapements de mains qui résonnent dans la salle.
Le quartet nous sert ensuite une autre pièce plus douce avant de fermer le spectacle sur une envoutante pièce à laquelle Manu Katché nous invite à chanter en chœur sur la ligne récurrente de la basse. Le rappel est constitué de « Let Love Rule », où les musiciens accompagnent à nouveau une piste préenregistrée de voix, cette fois celle de Jonhata Brooke, puis d’un jam enlevant qui permet aux quatre musiciens de se mettre en valeur chacun leur tour.
Il faut avoir vu de ses yeux cet incontournable qu’est Manu Katché au moins une fois dans sa vie… Si ce n’était que pour son solo inoubliable, nous en aurions déjà eu pour notre argent. Le plaisir contagieux de voir le batteur jouer avec ses musiciens, la créativité de ses ponctuations rythmiques, la qualité de son son et la précision de son jeu donnent, malgré ses quelques petits moments plus faibles, l’impressionnant et envoutant spectacle de Manu Katché ajoute une valeur certaine.