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Artistes en confinement – Il y a quelques mois, la chanteuse montréalaise d'origine mexicaine Mamselle Ruiz sortait son troisième album, Soleil de lune, entre mer et feu. Après un début de crise difficile, l'artiste se reprend en main, retrouve la créativité et prépare un nouvel opus.
Entourée de son producteur, gérant, directeur artistique et conjoint Simon Rioux, ainsi que de son réalisateur Dominic Gamelin, Mamselle Ruiz utilise tout ce temps disponible pour préparer son futur album et maintenir sa créativité. « Le début de la crise a été un choc brutal », confesse l'artiste. « Comme beaucoup d'artistes, j'ai eu une hypersensibilité. Je devenais une éponge qui absorbait toute cette peur. Après deux semaines assez difficiles, grâce à mon entourage, j'ai retrouvé un certain équilibre. Je me croyais forte de l'intérieur, mais ce n'est pas le cas. Je dois me nourrir par la méditation ». Pour faire face à cette crise, elle utilise sa créativité pour la préparation de son nouvel album, ainsi que des concerts en direct sur Facebook et la diffusion de vidéos où elle donne des cours de chants et de respiration. « Je me donne trois tâches à faire par jour, sans me mettre la pression. J'ai besoin d'être encadrée. Je peux être très lunaire, mais Simon m'aide beaucoup à revenir sur terre ! », s'amuse Mamselle Ruiz.
La chanteuse a sorti son troisième album, baptisé Soleil de lune, entre mer et feu, fin novembre 2019. Composé de chansons francophones et hispanophones, cet opus est le fruit d'un travail acharné s'inspirant de la personnalité même de Mamselle Ruiz, de la personne qu'elle est devenue depuis son installation à Montréal et de son côté lumineux. Désormais, avec l'appui de Dominic Gamelin, elle travaille sur son côté sombre pour son album à venir: Soleil de lune, éclipse. « J'ai toujours ressenti une dissociation entre mon côté lumineux et mon côté sombre. J'ai toujours voulu nier l'existence de ce dernier. Les chansons sur lesquelles nous travaillons viennent de ce déséquilibre et désormais, nous exploitons mon côté mélancolique et lunatique », avoue la chanteuse.
Le cirque, un élément naturel
Le chant est arrivé très tôt dans la vie de Mamselle Ruiz. Dès l'âge de cinq ans, elle était soliste dans les chorales ecclésiastiques. « D'aussi loin que je me souvienne, je n'arrêtais pas d'entonner des mélodies, de copier celles que j'entendais à la radio. Mon père chantait très bien, ce qui m'a aussi influencé. C'était plus fort que moi, je ne me disais jamais que j'allais chanter, jusqu'à ce que je décide d'en faire mon métier », raconte Mamselle Ruiz. La musique arrive vers l'âge de 10 ans, alors qu'avec sa guitare elle a intégré une rondalla. « Il s'agit d'un groupe de guitaristes. Beaucoup d'enfants jouent en même temps à l'occasion d'anniversaires ou de fêtes, nous chantions notamment des chansons romantiques », explique Mamselle Ruiz. Ses premières propres compositions arrivent vers l'âge de 16 ans. Elle intègre deux ans plus tard une école de musique avant d'intégrer le monde de l'opéra, puis du jazz. C'est finalement vers le cirque que l'artiste s'est tourné, « où il n'y a pas d'esprit de compétition », souligne-t-elle.
En 2009, elle intègre finalement le Cirque du Soleil, avec son compagnon Simon Rioux, rencontré quelques années plus tôt lors d'une tournée artistique organisée au nord du Mexique. C'est perchés sur des échasses qu'ils se sont connus. « On a par la suite voyagé en Amérique Centrale pour apprendre à nous connaître. Je ne parlais pas français et notre anglais était rudimentaire ! », rigole Mamselle Ruiz. Après quelques allers et retours au Canada, elle s'installe finalement au Québec où elle s'imprègne de la francophonie.
© Chris Patmore
Inspirée par des artistes porteurs de revendications
Mamselle Ruiz a été très influencée par des artistes talentueux et revendicateurs. « À l'âge de 12 ans, j'ai découvert Silvio Rodriguez, qui fait partie du mouvement de la trova cubaine [ndlr : chansons et musiques traditionnelles du monde hispanique, inspirées de la musique poétique médiévale]. C'est la première fois que j'ai été profondément touchée, ce qui m'a en partie encouragée à aller dans le monde de la musique pour prendre la parole », se souvient l'artiste. Mamselle Ruiz a été également inspirée par Amparo Ochoa (chanteuse portant la voix des travailleurs autochtones maltraités) et Mercedes Sosa, « qui a une voix profonde atteignant les confins de l'âme de n'importe qui », décrit-elle.
Le chant et la musique ont permis à Mamselle Ruiz d'effacer, petit à petit, ses difficultés à s'exprimer verbalement. Ses émotions ressortaient plus facilement par le chant. « C'était ma manière de survivre et de surpasser cette souffrance », souligne-t-elle. Aujourd'hui, tout comme les artistes qui l'ont inspirée, Mamselle Ruiz porte une revendication, celle de la révolution culturelle, de sa réinvention.
« Ces dernières années, nous avons voulu effacer la mince frontière entre le divertissement et l'art. Pour que notre carrière fonctionne, nous devions souvent faire des concessions pour nous mouler sur des modèles et être diffusés à la radio. Les masques doivent tomber pour aider l'art à retrouver sa véritable nature. Le monde de l'apparence doit cesser. Oui, on veut être beau ou belle, c'est correct. Mais nous nous sommes trompés de chemin. Je crois que notre société est allée trop loin dans l'apparence, il nous faut retrouner vers du concret. Il faut profiter de ce moment pour explorer son for intérieur et y trouver son vrai visage, son âme pour mieux l'exprimer par l'art. Nous pouvons créer une nouvelle forme d'art qui serait une thérapie, un miroir tourné vers notre beauté intérieure, vers notre âme d'enfant ».