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Le 2 juillet dernier en soirée, le Festival International de Jazz de Montréal occupait la scène de la Maison Symphonique. Il s’y tenait le spectacle Ludovico Einaudi - solo, dans lequel le compositeur et pianiste italien éponyme délivrait avec respect et sincérité quelques-unes de ses pièces musicales internationalement reconnues.
Dès mon arrivée, je reconnais l’ambiance noble et sophistiquée de la Maison Symphonique. Pratiquant le piano depuis mes 10 ans, mon intérêt pour la musique classique plus largement n’a fait que s'accroître au fil des ans, faisant en sorte que je me suis souvent retrouvée, spectatrice, face à cette scène en bois au cœur du Quartier des Spectacles. Mais aujourd’hui, nul besoin d’un moment pour identifier tous les instruments qui convergeront en un unique orchestre : sur la scène, un piano, tout simplement. Le tableau est sobre, sans extravagance, et il dégage une modestie qui se marie à la perfection avec le style d’Einaudi.
Ayant fait ses études au conservatoire Giuseppe Verdi de Milan, Ludovico Einaudi est aussi bien connu pour composer la bande musicale originale de plusieurs films ou pour l’utilisation de ses morceaux dans ces derniers. Il a entre autres composé la musique du film les Intouchables réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano, et son morceau « Experience » est utilisé dans Mommy de Xavier Dolan. C’est donc à la frontière entre la musique populaire et classique que se situe le pianiste - disons néo-classique. Les répétitions de groupes de mesures avec une mélodie minimaliste parfois accompagnée d’accents plus marqués dans les notes graves sont, selon moi, ce qui fait le style d’Einaudi et qui le placent en plein centre de la modernité musicale, sans toutefois le démarquer entièrement de ses contemporains (je pense entre autres à Yann Tiersen et Yiruma).
Le pianiste arrive sur la scène et résonnent alors entre les murs de la salle plusieurs compositions de son répertoire, dont la fameuse « Nuvole Bianche », un bijou de délicatesse et d’émotion. Cette pièce est d’ailleurs très représentative de la musique de Ludovico Einaudi, car ses morceaux ne trouvent pas leur accomplissement dans la pure complexité compositionnelle et la technique absolue des Bach et des Mozart de ce monde, mais bien dans la capacité à créer une ambiance qui amène le spectateur dans un état presque méditatif. Il y a vraiment une narrativité émotionnelle qui émane de cette musique.
Le silence jouait aussi de la musique. Celui-ci était sublimé par des rondes étirées et des pauses qui l'accentuaient. Ludovico Einaudi entremêle les sons et les silences d’une manière prévisible, mais qui participe pourtant au caractère hypnotique de ses compositions.
Mis en lumière par un éclairage intimiste qui alterne entre les teintes de jaune et d’orangé, le pianiste est plongé dans une scénographie qui participe elle aussi à cet enivrement musical introspectif. Je ne compte plus le nombre de fois où mes yeux se sont fermés automatiquement, sans commandement de ma part, pour mieux apprécier et saisir ce que la musique voulait me communiquer.
J’écris ces mots et j’ai pourtant de la difficulté à décrire précisément le sentiment qui m’habitait alors. Einaudi, durant le spectacle, a toutefois résumé parfaitement ma situation à l'aide d'une seule phrase.
Cette personnification de la musique de la part du compositeur n’a pu que me faire sourire, car la douceur et la bienveillance avec laquelle il joue de son instrument témoignent d’autant plus du respect qu’il a pour celle-ci.
L'adolescente en moi qui jouait « Divenire », n’a pu qu’être comblée par ce spectacle. En n’oeuvrant pas dans la complexité intransigeante sans pour autant être dépourvu de technique, Einaudi comprend que c’est l’émotion dégagée par la musique qui permet de ne faire qu’un avec cette dernière et de l’apprécier à un niveau méditatif. C’est cette accessibilité caractéristique d’Einaudi qui a permis à la petite fille que j’étais alors de fusionner avec mon piano, et qui permet aujourd’hui à la jeune adulte que je suis de vouloir recommencer à en jouer plus sérieusement.