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En soirée du dimanche 2 juin, dans un programme tout Rachmaninov, le Montréal Piano Duo a fait mélodieusement vibrer la Salle Pollack de l’Université McGill dans le cadre de la 7e édition du festival Les Saisons Russes.
Jean-Fabien Schneider, fondateur et directeur du festival, et Irina Krasnyanskaya, fondatrice et directrice artistique, sont des diplômés du célèbre Conservatoire Tchaïkovski de Moscou et lauréats de concours internationaux. Ces deux émérites virtuoses s’exécutent avec autant de brio en solo, qu’en duo sur deux pianos, et qu’à quatre mains sur un même instrument.
Le récital a été entièrement consacré à deux œuvres de Sergueï Rachmaninov (1873-1943). Évoquer ce nom c’est déjà tout dire et je pourrais terminer ici et maintenant, tant sa musique, lorsqu’elle est si expertement jouée, est enjôleuse, racoleuse, vendeuse et gage de succès assuré en récital. Mais poursuivons tout de même.
Le programme proposait d’abord une « suite » de jeunesse du compositeur : la Suite No 1, op. 5 pour deux pianos, en quatre mouvements contrastés, composée en 1893 par un Rachmaninov alors âgé de vingt ans et qui incidemment, à ses débuts, pouvait compter sur le soutien de l’illustre Tchaïkovski. Ensuite, un trio de Danses Symphoniques, op. 45a pour deux pianos, œuvre de pleine maturité, qui s’est avérée être sa dernière et que Rachmaninov considérait être son chef-d’œuvre, achevée en 1940 soit 3 ans avant son décès. Entre ces deux jalons majeurs, une vie d’épreuves, de hauts et de bas. Sa nature inquiète et sa tendance dépressive « sont apparentes dans son œuvre au lyrisme exacerbé » (dixit Jean-Fabien Schneider).
Un feuillet intitulé Visions nostalgiques, inséré à l’intérieur du programme, proposait quatre épigraphes poétiques pour les quatre mouvements de la Suite No 1, et une cinquième épigraphe pour l’ensemble des trois Danses Symphoniques. Rachmaninov aimait à ainsi assortir ses pièces, qu’il concevait comme des tableaux musicaux, d’un court texte poétique évocateur.
La Suite No 1 a débuté par une « Barcarolle » qui m’est apparue lumineuse et aérienne. Le deuxième mouvement, « La nuit… L’amour… », a été lyrique à souhait, alors que le troisième, « Les Larmes », a été empreint de tristesse et de nostalgie. Quant au quatrième mouvement, « Pâques », il a été rien de moins que magistral, spectaculaire et puissamment évocateur du carillon qu’il évoquait et visait à rendre. La brillante et impeccable exécution de cette œuvre a été vivement appréciée et très chaleureusement applaudie.
Bien que les trois Danses Symphoniques, de facture plus moderne, aient elles aussi été plutôt lyriques, elles m’ont cependant laissé un souvenir nettement moins impérissable que la Suite No 1. Mais enfin, c’était tout de même du Rachmaninov, c’est-à-dire une valeur sûre ! Alors le clavier des pianos a naturellement eu à subir sa dose de surmenage dans des envolées particulièrement vives et énergiques, que j’aime tant et qui sont si caractéristiques du compositeur.
En rappel, après une longue ovation debout des plus légitimement méritées, le duo nous a gratifiés de la très impressionnante « Scène de couronnement » de Boris Godounov (de Modeste Moussorgski), une pièce qui décolle, qui brasse, qui malmène le clavier et qui en jette. Nous nous en sommes délectés. Cette prestation leur a bien sûr valu une seconde ovation debout.
Le duo est impressionnant de virtuosité, de versatilité et de complicité. Je tire mon chapeau à ces pianistes hors pair qui livrent avec passion, et à répétition, des performances de haute voltige qui méritent respect et admiration, et je les salue bien bas.
Le Montréal Piano Duo et Les Saisons Russes sont tous deux présents sur internet. L’un niche ici, et l’autre là. Les deux sont également présents sur Facebook. N’hésitez surtout pas à satisfaire votre curiosité, à les fréquenter et à les encourager !