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Après le succès des représentations des Noces de Figaro de l’automne dernier, l’Opéra de Montréal a poursuivi sa programmation le 2 février avec La Reine-garçon. Explorant les aspirations politiques, les dilemmes amoureux et les conflits intérieurs du monarque du XVIIe siècle, la pièce parvient à trouver un ton juste entre son humour et son récit sérieux, malgré quelques fausses notes quant à la profondeur de ses personnages.
Christine (Joyce El-Khoury), reine de Suède, tente de mener son peuple, tout juste sorti de la guerre de Trente Ans, vers l’art, la science, la paix, la philosophie et la culture. Mais ses aspirations politiques chancellent alors qu’elle se découvre amoureuse malgré elle de la comtesse Ebba Sparre (Pascale Spinney). Tergiverse en elle des hésitations quant à son identité, sa liberté, ses convictions et son devoir face à un royaume désireux d’un nouveau roi.
L’histoire s’inspire de Christine (1626-1689), coloré personnage ayant été reine de Suède entre 1632 et 1654. Le compositeur Julien Bilodeau signe la pièce aux côtés du dramaturge et librettiste Michel Marc Bouchard, qui avait fait naître au Théâtre du Nouveau Monde en 2012 la pièce de théâtre Christine, la reine-garçon.
Envoûter le public par un voyage visuel et sonore
La mise en scène d’Angela Konrad s’avère à la hauteur des lieux évoqués : tempête de neige en forêt, pièces royales encadrées d’immenses arches, camp de guerre sous un ciel d’aurores boréales, les tableaux créés sont convaincants. Et malgré des images frôlant parfois le cliché (telles des lamentations romantiques sous la pleine lune), la justesse visuelle et la beauté des éléments présentés en font oublier leur facilité.
La distribution et le mixage sonore ont semblé quelque peu inégaux lors de la première du 2 février. Les personnages de l’extravagant conte Johan (Isaiah Bell) et de l’amère Marie-Éléonore de Brandebourg (Aline Kutan), mère de Christine, sont joués avec une touche d’humour bien placée à travers le sérieux d’une passion romantique vouée à l’échec et enchaînée par des jeux politiques sans merci. Le rire opératique d’Aline Kutan est aussi impressionnant que glacial, et rend la seule scène de la chanteuse l’une des plus marquantes de la pièce.
Cependant, bien que l’opéra soit en français et sous-titré, les paroles et la voix du conte Karl Gustav (Étienne Dupuis) et du Chancellor Axel Oxenstierna (Daniel Okulitch) se perdaient sous les notes de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) qui semblaient par moment l’enterrer. Leur interprétation perdait en force de par ces quelques moments plus difficilement compréhensibles.
Doser en subtilité
La Reine-garçon pousse la note un peu trop dans l’intensité des prétendants de Christine. Deux tentatives de viol sont représentées sur scène, un ajout ne paraissant pas nécessaire et qui vient plutôt effacer la subtilité des jeux politiques et romantiques afin de parvenir au trône. Les manigances de certains hommes pour accéder au pouvoir semblent bien ficelées et planifiées, et leurs tentatives d’agression nuisent à la profondeur de leurs stratégies et de tactiques politiques.
Mais au-delà de ces quelques moments plus faibles, l’opéra sait se faire intelligent, surtout quant à sa justesse humoristique. Tentative de séduction du conte Johan par un déguisement de cerf, l’« épidémie » des prétendants essayant de remporter l’amour de Christine, les petits pas dansés de Johan lors d’un monologue narcissique, les touches d’humour ponctuent bien la pièce et réussissent à en faire une œuvre bien balancée.
L’opéra La Reine-garçon, de l’Opéra de Montréal, est présenté dans la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts les 6, 8 et 11 février. Pour obtenir vos billets, cliquez ici.