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Samedi 3 février, au Monument-National, l’Opéra McGill clôturait sa série de trois représentations de Die Zauberflöte (La Flûte Enchantée) de Wolfgang Amadeus Mozart. Au bénéfice de cette production, le steampunk et l’opéra classique ont réalisé une union que l’on aurait d’abord crû improbable, voire même impensable. Et pourtant, la chimie a opéré!
Mais que signifie donc ce terme anglais de steampunk? Voici la définition qu’en donne le site internet Steampunk Avenue : « […] Mouvement culturel qui mêle l’esthétique et la technologie du XIXe siècle à des éléments de science-fiction. Ses œuvres littéraires et audiovisuelles se déroulent dans une réalité alternative où le progrès technologique est basé non pas sur l’électricité, mais sur la machine à vapeur. »
C’est de cette volonté de marier deux genres – qui devraient normalement s’opposer – que sont nés des costumes et des maquillages des plus créatifs, et un décor fonctionnel de style industriel dans lequel les tuyaux, les cadrans, les engrenages, et les « machins-trucs » métalliques abondent. La photo ci-dessous en montre un aperçu.
Ah! L’opéra! « LA » création artistique du millénaire. Que j’aime donc cette géniale conjugaison du théâtre, de la danse, du chant et de la musique! Ce spectacle des plus complets que d’aucuns abhorrent, tandis que d’autres en raffolent et n’en ont jamais assez. Quelle forme d’art exigeante mais gratifiante pour ses artisans, et quelle délectation de tous les instants pour ses inconditionnels amateurs! Le nec plus ultra du chant classique dans toute son implacable rigueur et son incomparable splendeur.
Et quel lieu sans pareil pour la créativité et l’innovation! Voilà des domaines dans lesquels l’Opéra McGill excelle, en plus d’être une intarissable pépinière de talents à tous les niveaux, autant chez les artisans de l’arrière-scène que chez les artistes de l’avant-scène.
Très brièvement, le propos de cet opéra est la recherche de l’initiation spirituelle et du grand amour par le prince Tamino et l’oiseleur Papageno. Dans leur quête commune, ils sont respectivement aidés par une flûte et un carillon magiques, présents de la Reine de la nuit. Tamino sera éventuellement réuni avec sa Pamina, et Papageno avec sa Papagena. Tout ça sur fond de rivalité entre le grand prêtre Sarastro et la Reine de la nuit, qui en sortira perdante.
Opéra McGill doit beaucoup au très polyvalent Patrick Hansen, son directeur artistique, metteur en scène, concepteur et chef d’orchestre. Pour cette production des plus originales et colorées, il a été secondé à la mise en scène par Jessica Derventzis. Ce duo dynamique a réalisé un véritable tour de force en rivalisant de créativité, d’originalité, d’audace, et d’humour pour faire de cet opéra un événement mémorable. En effet, l’humour rafraîchissant était omniprésent, bien dosé et fort apprécié par une salle appréciative qui n’a tout simplement pas vu le temps passé, même si cet opéra dure deux bonnes heures et demie.
Pour les décors inusités, les louanges doivent être adressées à Vincent Lefèvre tandis que ce sont Florence Cornet et Ginette Grenier qui doivent être respectivement félicitée pour les maquillages et coiffures, et pour les costumes tout à fait dans l’esprit steampunk avec une touche franc-maçonnique.
Comme à son habitude, Patrick Hansen s’est fort bien acquitté de la direction d’un orchestre en pleine possession de tous ses incontestables moyens.
Quant aux chanteurs et chanteuses, la judicieuse distribution des rôles nous les a présentés sous leur meilleur jour. Tous m’ont paru jouer à la quasi perfection (je dis quasi à dessein de ménager leur égo) avec une voix juste, articulée, amplement audible et dans un registre à la hauteur des exigences de leur rôle.
Mentions spéciales pour le ténor Marcel d’Entremont (Tamino) et pour la soprano Sarah Dufresne (Reine de la nuit) qui nous ont livré leurs arias respectifs avec tout le manifeste talent qui les habite. Notamment un magnifique « Dies Bildnis ist bezaubernd schön » pour Marcel et un splendide « Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen » pour Sarah.
Autres mentions spéciales pour la charmante Pamina de Vanessa Croome, le très articulé et coloré Papageno de Nathaniel Stern, la versatile Papagena de Sevan Kochkarian, et Léo McKenna (Sprecher) pour sa voix impressionnante, grave et puissante.
Seul petit bémol, peut-être, ma préférence personnelle m’aurait fait distribuer le rôle de Sarastro à une basse profonde plutôt qu’à la basse Cesar Naassy, qui a néanmoins magnifiquement bien tiré son épingle du jeu.
Ce n’est que par simple souci d’économie d’espace pour moi, et de temps de lecture pour vous, que je ne mentionne pas individuellement chacun des autres très méritants chanteurs et chanteuses qui se sont donnés à fond pour incarner des personnages divertissants et des plus vocalement satisfaisants, sinon exceptionnels. Je me dois de lever mon chapeau à l’ensemble de cette remarquable distribution.
En conclusion, on peut dire que l’Opéra McGill a habillement su s’approprier l’univers mozartien, tout en y infusant une touche personnelle très innovante. Un gros bravo à tous les artisans de ce succès, qui ont d’ailleurs été applaudis à tout rompre en plus d’obtenir une ovation debout des plus méritées.
Vous pouvez suivre l’Opéra McGill sur Facebook, ou sur le site internet de l’Université McGill.