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C’est la fin de l’entracte, ce mardi soir de Francos, et le Théâtre Maisonneuve continue à se remplir après la première partie de Fanny Bloom. Quand les quatre musiciens viennent s’installer sur scène, la foule gronde déjà de plaisir, jusqu’à ce que Ringer pointe lentement le bout de son pied sur scène, ondulante et fascinante. Le public, vendu d’avance, ne la quittera plus des yeux pendant deux heures.
Toute en rouge, « sneakers confo » aux pieds, immense et épaisse tresse de cheveux sur le côté, Catherine Ringer s’approprie la scène pouce par pouce dans une forme redoutable, avec une simplicité et un charisme qui transpercent. Elle tiendra un rythme d’enfer pendant l'intégralité du spectacle en bougeant sans cesse, et transformera le calme Théâtre Maisonneuve de la Place des arts en véritable piste de danse.
La créativité assumée de Bloom et Ringer
Fanny Bloom a beau cumuler dix ans d’une belle carrière, ce n’est pas une mince affaire que d’ouvrir le spectacle d’une bête de scène comme Catherine Ringer. Accompagnée de musiciens fort talentueux, elle nous offre une heure de chansons avec aplomb, jouant à la cantatrice pour exploiter le registre de soprano de sa voix.
Une ambiance sonore bien à elle est mise en place dès le départ. Le jeu d’éclairage est généreux, coloré et bien chorégraphié. La majorité des pièces présentées font partie de son dernier album, Liqueur. Pourtant, c’est réellement avec « Piscine », son hit de l’album Pan servi en avant-dernière pièce, qu’elle réchauffera véritablement la salle.
Grande idée que d’avoir jumelé Bloom et Ringer! L’énergie sur scène, les fantaisies vocales, l’ambiance partie prenante des chansons... Clairement, on faisait entrer le public dans un univers sonore et sans retenue.
Inoubliable Catherine
Élancée, virevoltante, légère et assurée, c’est ainsi qu’entre en scène Catherine Ringer, attendue par une foule d’amateurs qui sont bien là rien que pour elle. Ses interventions au micro sont mesurées, économes, parfois dites, parfois chantées, avec cette voix grave, posée et fleurie qui la définit.
On ne note aucune faille dans ce tour de chant de deux heures. Pas de trace d’essoufflement alors qu’elle danse sans cesse. Il y a un peu plus de ce son rocailleux qu’on aime sur certaines notes, mais la force, la netteté et les fioritures adorables sont toujours là, toujours solides.
La dynamique est belle avec ses quatre musiciens, Noël Assolo à la basse, Nicolas Liénard au clavier, Tiss Rodriguez à la batterie et Paul Pavillon à la guitare. Elle prend aussi sa guitare sèche pour quelques pièces, d’abord « Obstination» de son dernier album Chroniques et Fantaisies, crescendo musical très réussi, mais surtout « Marcia Baila » en finale, alors que tout le Théâtre chante avec elle.
Ringer sera toujours un peu Rita
Elle nous avait averti dès le début : il y aurait de nouvelles pièces, comme « Sénior » qui ouvre le spectacle et est tirée de son dernier album, une ode à la vie et à l’âge alors qu’elle vient de toucher la soixantaine; il y en aurait de moins nouvelles, des veilles et de très très vieilles, avec elle singeant une femme voûtée et tremblante... dont elle est si incroyablement loin.
Parce que Catherine Ringer voyage avec tous ses bagages: avec Fred Chichin, son conjoint et complice perdu qui reste toujours vivant sur scène avec elle, la chanteuse s'élance à travers un voyage en moto au milieu de la France, en passant par le souvenir et les frissons de « Tristessa », pour mieux revenir aux grands succès des Rita Mitsouko.
Ringer ne renie rien, mieux, elle en joue! Elle s’amuse tout en présentant un spectacle parfaitement huilé, avec une balance de son équilibrée et ronde. Et quand elle revient sur scène pour un rappel qui ne se fait pas prier, tout le Théâtre bondit sur ses pieds comme un seul homme sur les premières notes d’« Andy », qui se termine sur un magnifique segment de basse d’Assolo.
Oui, ce vers d’oreille des Rita Mitsouko, on l’aura dans la tête pour deux jours au moins. Mais Catherine, qui nous quitte après de longs saluts sur un suave « À bientôt peut-être! », Catherine, on la gardera dans le cœur pour bien, bien plus longtemps.