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Du 4 au 14 novembre prochain aura lieu à Montréal la 35e édition du festival Coup de cœur francophone (CCF). Rendez-vous annuel pour l’audace et pour la création en chanson au sein des communautés francophones, le CCF est aujourd’hui un tremplin reconnu pour les artistes émergents. Atuvu.ca s’est entretenu avec des têtes d’affiche de la programmation de cette année pour explorer leur rapport à la langue et leur désir de créer en français.
Le « matrimoine de slang » de Calamine
La rappeuse Calamine ne cesse de faire des vagues depuis le début de l’année. En plus d’une présence en finale des Francouvertes au printemps, elle a été choisie comme révélation Radio-Canada 2021-2022 et a remporté le prix Félix-Leclerc de la chanson présenté par les Francos de Montréal. Dans le cadre du CCF, elle se produira aux côtés du rappeur Jamaz le 11 novembre sur la scène du Ministère.
Comment s’articule la relation de Calamine avec le français, en tant que femme, queer, rappeuse et québécoise? « Je pense que le simple fait d’exister dans le langage est l’un des combats de la réalité queer et du féminisme. Il m’importe de générer de la culture diversitaire (voire WOKE hahaha) qui soit accessible à un vaste public, et pour moi ça passe par la poésie et la musique », affirme-t-elle. « Comme pratiquement aucune chanson dans le paysage québécois ne parle explicitement de lesbiannisme, de non-binarité du genre, de privilèges, de décroissance ou de polyamour, la simple mention de ces concepts dans l’espace culturel est extrêmement agissante comme première étape d’un combat vers l’égalité. »
Il est également question du rôle que le rap peut avoir pour la revalorisation du français auprès des jeunes générations. « Le rap est une manière d’exprimer son rapport au monde, le décrire, le regarder, le critiquer et dans le meilleur des cas, le changer », poursuit-elle. « Comme j’évolue en français dans ma vie, ça allait de soi que je voulais exprimer ma réalité dans des tournures qui me sont familières. Je me plais aussi à me jouer de québécismes, d’expressions typiquement québécoises et d’anglicismes parce qu’ils sont aussi ce qui fait la richesse et la subtilité du français “québécois”. D’autant plus qu’il évolue à travers les époques et qu’il importe de consigner ces nuances, comme un genre de “matrimoine de slang”. Des artistes qui ont un travail peaufiné de la langue française peuvent à mon avis encourager les prochaines générations à se l’approprier. »
L’humble rang de gravel de Mille Piastres Please
Mille Piastres Please, qu’on a pu voir aux Francouvertes en 2020, c’est le projet de Jo Millette, ancien membre de Robert Fusil et les Chiens fous. Même s’il demeure dans l’influence et dans la mouvance du folk sale, ce projet joue avec les sonorités funk et jazz, au même titre qu’il s’amuse avec les mots et les expressions de la langue française. Il sera possible de voir toute cette énergie à l'œuvre le 5 novembre prochain, au Verre Bouteille.
Pour Mille Piastres Please, il va de soi de créer dans un français bien de chez nous. « Je ne vois pas pourquoi on chanterait avec un français normé. Quand j'entends des québécois chanter comme ça, ça me fait plus penser à un accent de France mal imité », dit-il. « Les Québécois adorent leur langue! Surtout quand y peuvent la backfiller avec shit tonne de mots anglais. »
Reste-il du chemin à faire selon lui pour développer la relation des Québécois avec leur langue? « Je sais pas si il y a un chemin à faire, mais si il y a chemin, ce doit être un très joli et humble rang de gravel avec plein d'accidents heureux. »