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Le 8 juin dernier, à la plus grande joie des mélomanes, La Maison symphonique présentait le Te Deum de Bruckner en première partie, suivi du Stabat Mater de Rossini. La salle, pleine à craquer, était réunie pour écouter et « rendre grâces » à l'Orchestre symphonique des jeunes de Montréal, accompagné de l'immense Chœur classique de Montréal – composé de quelque cent choristes – tous deux dirigés par l'excellent chef d'orchestre et directeur artistique Louis Lavigueur, qui supervisait également les solistes invités, soient Marianne Lambert, soprano colorature, Noëlla Huet, mezzo-soprano, Éric Thériault, ténor et enfin, Patrick Mallette, baryton. Quel spectacle inoubliable!
D'entrée de jeu, le chef d'orchestre a résumé, pour la salle, la teneur des deux œuvres présentées, les conditions dans lesquelles elles avaient été écrites ainsi que les principales caractéristiques qui les définissaient. C'était une excellente mise en bouche, bien appréciée de tous.
Le Te Deum, d'Anton Bruckner, est tout à fait à son image, et constitue son œuvre la plus achevée, celle dont il était le plus fier au soir de sa vie. Ce compositeur autrichien du XIXe siècle, figure éminente du Romantisme allemand – et contemporain de Wagner et de Mahler, était un profond et sincère dévot. Poursuivant l'œuvre de Beethoven, il a créé de nombreuses symphonies – dont le Te Deum – qui ont servi à exprimer sa très grande foi catholique et à rendre grâces à Dieu (la majestueuse neuvième symphonie inachevée de Beethoven était dédiée à Dieu).
Le Te Deum en do majeur d'Anton Bruckner est une œuvre vocale sacrée, écrite pour solistes, chœur, orgue et grand orchestre. C'est un hymne chrétien attribué à Saint-Ambroise, écrit au IVe siècle. Comme toutes les symphonies de Bruckner, c'est une pièce relativement courte, de vingt-cinq minutes environ. Depuis sa toute première présentation, en 1885 à Vienne, elle a reçu de tous un excellent accueil. Gustav Mahler, enthousiaste, écrivit alors, sur la partition, à la place des indications d'usage : « Pour des langues angéliques, des chercheurs de Dieu, des esprits tourmentés et des âmes purifiées dans les flammes ». Bruckner, quant à lui, a toujours considéré cette œuvre comme sa meilleure, sa plus belle, la plus digne de l'hommage qu'il désirait faire à Dieu. Il écrivit : « Lorsque Dieu jugera mon âme, je lui offrirai la partition de mon Te Deum, et il me jugera avec bienveillance ». La profondeur spirituelle de cette œuvre symphonique, alternant entre les mouvements lents et ceux plus rythmés, pour aboutir à l'orchestration à l'unisson de l'orchestre et du chœur, amène le spectateur à un véritable sentiment d'accomplissement et de joie.
Au sortir de l'entracte nous attendait une œuvre encore plus grandiose et impressionnante: le Stabat mater de Gioachino Rossini, grand compositeur d'opéras. De facture totalement différente, le Te Deum de Bruckner et le Stabat mater de Rossini n’ont en commun que leur caractère liturgique et l'époque où ces œuvres furent créées. Écrit à partir de la séquence attribuée au franciscain Jacopone da Todi, au XIIIe siècle, le Stabat mater de Rossini fut composé en 1831 et terminé en 1841, alors que le compositeur n'avait que 36 ans. La première exécution de l'œuvre eut lieu à Paris, en 1842. La pièce musicale, une œuvre commandée, fut créée pour voix solistes (soprano, mezzo-soprano, ténor et basse) et pour chœur mixte et orchestre symphonique – ce que nous offrit exactement ce concert du 8 juin. On reprocha à cette œuvre d'être « trop séculière, trop sensuelle et trop divertissante pour un sujet religieux ». Pour nous, mélomanes du XXIe siècle, ces qualificatifs ne sont que musique à nos oreilles et joie à nos cœurs. L'allégresse de cette pièce, sa fougue, sa joie et son enthousiasme communicatifs nous ont transportés bien loin sur l'échelle du bonheur. Même Wagner en fut jaloux! Lorsque cette pièce fut présentée la première fois dans sa version définitive, on écrivit : « Le nom de Rossini fut scandé dans un tonnerre d'applaudissements. La totalité de la pièce transporta l'audience; le triomphe fut complet. L'audience quitta la salle saisie d'une admiration qui gagna rapidement tout Paris ».
Le génie de cette pièce réside sans doute dans l'enchevêtrement des prestations : solistes et chœur ensemble, puis solistes seuls, puis chœur a cappella, pour se terminer dans une orchestration magnifique, où tous les instruments, le chœur et les solistes sont mis à contribution et donnent leur pleine mesure. Il s'agit alors d'une véritable fête pour les oreilles, un feu d'artifice inégalé. Telle une mer déchaînée et rieuse, les vagues nous entraînent vers des rivages insoupçonnés de sable blanc, puis une autre prend le relais et nous entraîne encore plus loin, dans ces contrées qu'on n'avait même pas imaginées... On croit que c'est la fin… On est comblés... mais une autre vague vient nous chercher pour nous en mettre encore plein la vue. Et ainsi de suite... À la fin, on rit, on applaudit, étonnés et plus que comblés...
Les applaudissements ont été à la mesure de l'appréciation des spectateurs : 15 minutes d'ovation debout...