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Moi, poète auto proclamé de l’Halloween, je n’ai jamais pu dénicher, sur internet ou dans un livre, un poème qui traitât assez substantiellement de cette fête de la frayeur et, surtout, autrement qu’en comptine enfantine. Conséquemment, j’ai résolu d’en composer un qui pleinement me satisfasse. C'est-à-dire une version adulte, fort élaborée, mettant à profit les multiples symboles, clichés, légendes, préjugés et malentendus à propos de l’Halloween. Je le soumets à votre appréciation dans toute sa sordide beauté, ou sa splendide laideur.
Ce poème marathon fut initialement composé de toute pièce en 2013, amendé et peaufiné au fil des années, et finalisé en 2019. Attention! Sérieux risque de frissons. Puissiez-vous autant l’apprécier qu'en rêver! Voici donc...
Halloween
Quand l’araignée hargneuse,
Aussi frileuse que venimeuse,
Répugnante et effrayante,
Pénètre dans nos foyers
Solitaire et envahissante,
Pour venir se réchauffer
Et y tisser sa toile hideuse
Dans une frénésie teigneuse,
Octobre est là, à notre porte.
Notre imagination s’emporte,
Le noir et l’orange l’emportent
Dans les couleurs que l’on porte
Et les images que l’on colporte.
Les ténèbres s’installent,
Les feuilles mortes détalent,
Tourbillonnent et virevoltent,
Frivoles et désinvoltes,
Dans la folle bourrasque
De la nuit des masques.
Et la pleine lune, qui éclabousse,
Préside l’annuelle grande frousse.
Dès le soleil couchant
Les esprits languissants
Surgissent du néant.
L’air ambiant se refroidit,
L’atmosphère s’alourdit,
Notre cœur s’enhardit
Et flirte avec l’interdit.
Quand la nature est moribonde
Notre humeur vagabonde.
Nous cédons aux tentations,
Au déferlement des passions,
Et bien sûr, comme de raison,
Aux vils excès de la déraison.
Nous rendons grâce à Mammon,
Cet arrogant et triomphal démon,
Avec qui volontiers nous pactisons
Et imprudemment, fraternisons.
Durant une quinzaine
Règne le croque-mitaine.
Partout renait cette peur
Du bonhomme sept-heure.
Peu importe sa dénomination,
C’est certes une abomination
Dont l’inassouvissable obsession
Est d’imposer totale domination.
De la bacchanale de l’horreur,
Quand ultimement sonne l’heure,
Notre fébrile imagination s’affole
Quand l’affreuse sorcière s’envole
Telle une répugnante chauve-souris
Dans le sinistre ciel de la Walpurgis.
Cette répugnante vieille peste
Qui horriblement empeste,
Que l’on fuit et déteste,
Qui perce et dépèce,
Peu importe l’espèce,
Les bêtes capturées,
Afin de les torturer,
Les tuer et les éviscérer,
Pour enfin les incorporer
À l’écœurante concoction,
À cette pestilentielle potion,
Qu’elle touille avec attention
Dans son immonde chaudron.
Le cliquetis des vieux os
Retentit dans les caveaux.
Les squelettes carnassiers
Émergent des charniers.
Quelques-uns se cabrent
Dans une danse macabre
Au son d’une musique
Franchement périmée
Jouée pour un public
Fraîchement exhumé.
Dès que le crépuscule tombe
Dracula sort de sa tombe,
Perçant le voile du mystère
Qui le sépare de la terre
Pour envahir le monde
Où l’hémoglobine abonde.
Il quitte sa Transylvanie
Pour vivre son épiphanie.
Tu ne feras pas de vieux os
S’il te saigne de ses crocs.
L’éther délétère des cimetières
Altère l’air de la terre entière.
L’infect et fétide sol pourri,
Habité de vers qu’il nourrit,
Soudainement s’entrouvre,
Révélant ce qu’il recouvre :
Des corps qui y reposent,
Et qui s’y décomposent.
La nuit de carnage nécessite
Que les momies ressuscitent.
Les antiques sarcophages,
Infestés de nécrophages,
Libèrent donc leurs otages
Qui se livrent aux outrages.
Frankenstein le survolté
Tire sa force de l’électricité.
Il brise facilement ses chaînes
Quand sa colère se déchaîne.
Vite! Écarte-toi de son chemin
Qu’il ne t’étrangle de ses mains.
Dominant le champ de citrouilles
L’épouvantail instille la trouille.
Ses sales oripeaux en lambeaux
Évoquent la glauque décrépitude
Du corps pourrissant en solitude,
Buffet funèbre des vermisseaux.
Vision d’enfer et de damnation,
Qui donne fortement l’impression,
Que pour les corbeaux le survolant,
Il sera momentanément bienveillant,
Mais exceptionnellement intransigeant
Envers les humains désobligeants.
À contempler son énigmatique rictus
On risque un catastrophique infarctus.
Et lorsqu’il descend de son perchoir,
S’en suivent hécatombes et déboires.
De friandises nous faisons amplement provision
Et nous ornons la maison de lugubres décorations.
Méfions-nous néanmoins du redoutable loup-garou
Auquel, hélas, ne résiste strictement aucun verrou.
Tandis que nos petits monstres chéris,
Avides de gâteries et de sucreries,
Arpentent fébrilement les rues,
Inconscients du danger encouru,
Des polissons fantasques,
Accumulent les frasques,
Tours et coups pendables,
Tous gestes condamnables.
La police en a plein les bras
De ces nombreux embarras.
C’est Halloween, que diable!
Trêve pour le marchand de sable,
Car cette veillée finira tard
Et demain sera en retard.
C’est l’enfer qui mène le bal
Et le mot d’ordre c’est Bélial.
Semons l’effroi et la terreur
Sous notre toit avec ardeur.
Dans l’imaginaire de nos enfants,
Que leurs rêves soient effrayants!
Que Lucifer soit triomphant!
À jamais et dès maintenant.
Si tu croises un chat noir
C’est désormais sans espoir,
Il n’y a aucune échappatoire.
Sur toi le malheur va choir.
Redoute légitimement le pire
Lorsque le rideau se déchire.
La grande faucheuse s’amène
En réclamant ton âme en peine.
Elle quitte brièvement l’au-delà
Pour venir te cueillir ici-bas.
De tes innombrables exactions,
Voici l’inéluctable sanction.
Le soir de l’Halloween, jusqu’à minuit,
Tu fais ce qui suit pour éviter les ennuis.
Observe fidèlement la règle, ou t’es cuit!
Ce ne sont absolument pas des balivernes,
Y’a stricte obligation, pour ta gouverne,
Que longtemps brille ta Jack-o-lanterne,
De crainte que des esprits te surprennent
Et t’entraînent dans l’effroyable Géhenne.
Si tu en es parfaitement conscient,
Tu ne seras pas maudit, innocent!
Après une trêve d’un an,
Ce sera encore le temps
De claquer hystériquement des dents,
À moins que tu ne trépasses prématurément.