Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Mercredi soir dernier, les Denis Drolet ont présenté leur nouveau et quatrième spectacle, En attendant le beau temps, devant un public qui attendait impatiemment les monuments québécois du non-sens. Il s'agissait de leur deuxième représentation consécutive au Monument-National; ils ont donc entamé leur tournée à travers la Belle Province, comptant déjà des spectacles jusqu'en mars 2019! Retour sur une soirée déjantée, qui a toutefois laissé un arrière-goût de mélancolie un peu étrange dans les esprits...
Pourquoi attendre?
D'abord, qui ne connaît pas les Denis Drolet? Le duo, qui ne porte désormais plus le brun comme couleur officielle, est un pionnier de l'humour absurde au Québec. Bien qu'ils aient eu des débuts pour le moins difficiles, à l'aube des années 2000, ils semblent maintenant à l'apogée de leur carrière.
En attendant le beau temps commence après une introduction enregistrée, qui dénonce certains comportements aberrants, les résumant en une critique sociale somme toute assez réfléchie. « On écoute des vidéos de chats sur Facebook sans arrêt, on prend des photos sans intérêt et on les montre au plus de monde possible… On reçoit notre courrier par des drones, mais on ne se parle plus, les yeux rivée sur nos écrans. » Ça donne le ton! Les Denis Drolet disent « faire de l'humour en attendant »... Mais en attendant quoi? Et qu'est-ce que le beau temps, au juste? Pourquoi se projeter autant dans l'avenir? Ce sont les questions que l'on se pose tout au long de la soirée.
Les deux bouffons énumèrent ensuite les choses que la populace fait pour passer le temps: fixer longuement son téléphone intelligent, se prendre en photo, magasiner pour n'importe quoi sans réelle raison, trop et mal manger, regarder des sports à la télévision... Il y a tout de même un fil conducteur, au coeur du spectacle du duo qui oeuvre depuis tant d'années au service de l'insensé. D'ailleurs, les chansons proposées sont plutôt mélancoliques, et semblent refléter par moments une certaine tristesse assez étonnante...
Les rois du saugrenu accueillis chaleureusement
Il est important de noter que les Denis Drolet ont délaissé leurs costumes bruns et leurs couleurs traditionnelles, à savoir le rouge et le vert. Seuls deux tabourets rappellent ces teintes... Quelque chose d'intangible donne l'impression que le spectacle est un peu édulcoré, malgré certaines blagues très trash et malaisantes à souhait. Ils utilisent souvent l'humour noir pour aborder des sujets tabous, et chapeau, car ce ne sont pas tous les humoristes qui peuvent se le permettre... Ils imitent des numéros de stand-up comiques parlant de sujets redondants (différences hommes/femmes, par exemple), et sont tout à fait tordants dans leur façon d'approcher le sujet! Ils rient non seulement des humoristes, mais aussi des gens qui trouvent encore drôles les vieilles blagues et les clichés de ce type. Aussi, ils simulent des numéros mal construits, présentent également un faux « nouveau numéro », où ils ne cessent de recommencer des blagues qu'ils manquent! Ils font aussi des jeux de mots vraiment faciles et ordinaires, et rient très fort de ceux-ci. Mais dans le côté sombre de la force, on comprend leur démarche. De l'anti-humour très bien ficelé, donc.
La présence de quelques accessoires, sortis de temps à autre d'une valise posée entre eux, rend le spectacle un peu plus interactif, car c'est tout de même statique... Sauf un moment où les Denis Drolet « pètent leur coche »: ils renversent les tabourets en criant « Yougourt nature! » Autre moment fort apprécié du public: lorsque le Denis Barbu disparaît pour fumer dans les coulisses côté jardin, et réapparaît côté cour... On entend un enregistrement fait de plusieurs couches superposées de sa voix, et c'est délicieusement incompréhensible. On apprécie particulièrement la présence d'une marionnette nommée Christian, qui fait vivre des tourments au Denis Barbu... Par ailleurs, tout au long de la soirée, le public est très réceptif, mais un peu trop posé...
Tristesse cachée?
Les Denis Drolet donnent un peu l'impression d'être arrivés à une nouvelle étape de leur carrière, trois spectacles et trois albums plus tard... Sans nécessairement avancer qu'ils ont fait le tour, une sorte de deuil étrange était quasi-palpable au Monument-National. En effet, malgré le ton en apparence joyeux et des petits cadeaux laissés au public (assainisseurs d'air pour voiture, en forme d'arc-en-ciels!), on pourrait avancer que ce spectacle sonnerait vaguement le glas d'une monumentale carrière, ou à tout le moins, annoncerait un changement radical dans la manière de faire des Denis Drolet.
Il faut préciser qu'ils roulent leur bosse absurde depuis le début des années 2000, et qu'ils ont clairement établi leur réputation d'experts en la matière. Mais voilà, 18 ans plus tard, on se questionne un tantinet: est-ce que les deux personnages ne seraient pas un peu devenus surannés? Le Denis à palettes efféminé et le Denis barbu fâché ont été mis de l'avant durant tout le spectacle... Pourrait-on rencontrer des nouveaux personnages, ou en revoir d'autres qui ont marqué notre imagination? Quitte à renouveler ceux de leurs précédents spectacles, tels les Sylvain, monsieur Chartier, Blik n'Blak, Jaquelin Clock, et la fameuse prof d'anglais Mrs. Robinson, ou encore les bien étranges et trop peu exploités Claude et Guylaine... Toute cette palette colorée rendait les Denis Drolet encore plus fascinants, complets et profonds, qu'ils ne le sont déjà. On ressent une sorte de manque, de vide existentiel crucial. D'ailleurs, l'extension du duo Just-To-Buy-My-Love était absent. Le danseur incongru est seulement passé en coup de vent à la toute fin... Choix délibéré de le laisser de côté, ou manque d'inspiration? Après plus de 16 ans à fanfaronner avec Fantastique et autres, ils doivent effectivement avoir envie – et besoin – d'un renouveau.
Les Denis Drolet en cartoon!
Bref, une soirée douce-amère en compagnie des Denis Drolet, où on commence à se questionner sur l'avenir de ces maîtres de l’absurde... Présentement, ils travaillent sur un dessin animé, qui est en pourparlers depuis quelques temps. Le projet, créé par Alex A., (créateur de la bande dessinée L’agent Jean) verra éventuellement le jour soit sur le web, sur Comedy Central ou peut-être même sur Netflix. À suivre!
Vous pouvez visiter le site web des Denis Drolet pour avoir plus d'information sur leur tournée québécoise. Il est également possible de les suivre sur Facebook, où les statuts délirants foisonnent!