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Les Traducteurs, un film de Régis Roinsard sera en salles à partir du 4 septembre. Le film raconte l’histoire de traducteurs isolés dans un bunker afin de traduire le dernier tome d’une trilogie adulée internationalement. La tension monte lorsqu’arrive une fuite de dix pages sur internet et qu’un maître chanteur demandant plusieurs millions menace de publier le reste du roman, alors que l’éditeur enquête à savoir lequel de ses traducteurs tente de le trahir.
Plutôt fan de suspense et particulièrement de ceux qui portent sur les domaines artistiques, j’avais très hâte de voir Les Traducteurs. Malheureusement, les thèmes de la traduction et de la littérature ne sont qu’à peine effleurés. La thématique de la traduction, sujet encore peu abordé et si riche de sens, car il est lié aux thèmes du partage, de la compréhension, de l’interprétation et des différences culturelles, n’est carrément pas utilisée dans le film.
La relation entre les traducteurs et l’éditeur constitue le réel intérêt de l’intrigue; tout le bunker et la mise en situation servant de métaphore quant aux conditions de travail des traducteurs, forcés par le système d’édition à se plier à des contrats peu avantageux. Même ici, ça accroche avec un antagoniste assez caricatural: le méchant homme d’affaires, le psychopathe capitaliste. Si vous pensez écrire un suspense, petit conseil: ça vous prend un bon méchant. Le héros dans un suspense n'est presque pas important. Tant que votre méchant est complexe, crédible et menaçant, l’essentiel est là. Le personnage de l’homme d’affaires sans empathie n’est pas à condamner, mais il faut le rendre unique si on ne veut pas risquer de tomber dans le cliché.
C’est une intrigue assez étriquée, voire confuse, et des personnages franchement peu crédibles qui prennent tout le temps d’écran. Alors que certains personnages intéressants sont peu approfondis, d’autres se méritent des scènes très dramatiques qui font pourtant bâiller… Il aurait fallu couper au scénario plusieurs personnages qui ne jouent aucun rôle déterminant dans le déroulement du film.
Ensuite les références à la littérature sont rares et grossièrement soulignées, ce qui est un peu irritant. Il y aurait eu pourtant tout un terreau de références possibles, mais il semble que les créateurs du film ne sont peut-être pas de très grands lecteurs, ou bien ils ne font pas assez confiance aux connaissances générales de leurs spectateurs. On a droit ici plutôt à une intrigue à l’américaine, où on ne réinvente pas grand chose. Il aurait pourtant été si intéressant de nouer une intrigue complexe et une référentialité (concept de faire référence à d'autres oeuvres à l'intérieur d'une oeuvre) digne du postmodernisme. Pour un film en provenance du pays de Godard, on se serait attendu à mieux.
Parce que je n'ai pas l'habitude de faire de mauvaises critiques, je vais quand même souligner une indéniable qualité du film; sa trame sonore est excellente. On ne porte pas souvent attention aux trames sonores de ce genre de film à moins qu'elle soit spectaculaire, mais ici on a quelque chose de stylisé et subtil qui vaut la peine de s'y attarder, quitte à l'écouter après avoir vu le film pour mieux en prendre conscience.
Le film est à peu près divertissant et plaira sans doute plus aux fans de roman policier qui se reconnaîtront dans certains personnages et apprécieront peut-être le clin d'oeil au Crime de l'Orient Express. Sinon il n'est pas trop violent, mais s'adresse à un public de treize ans et avertissement aux âmes sensibles: le film présente des images d'une femme pendue.
Vous pourrez voir les Traducteurs au cinéma dès le 4 septembre.