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À l’occasion d’une nouvelle expédition, le photographe animalier Vincent Munier invite l’écrivain voyageur français Sylvain Tesson et la réalisatrice Marie Amiguet à l’accompagner pour retrouver l’impossible. De cette aventure naît des photographies, un film documentaire - La panthère des neiges disponible dès le 20 mai partout au Québec - et un livre du même nom, prix littéraire Renaudot 2019. Une aventure qui nous transporte dans la recherche de cet animal totémique au sein de paysages aussi changeants que sublimes.
Plateau du Changtang, au Tibet. Par des températures frôlant constamment les -20°C, le trio s’embarque dans la quête d’un animal aussi mythique que discret: la panthère des neiges, une espèce vulnérable dont la présence n’est désormais réduite qu’à quelques milliers d’individus. « Un rêve » pour l’écrivain, « un rendez-vous » pour le photographe, mais dans tous les cas un chemin que l’on se plaît à découvrir avec eux au moins autant que sa destination, aussi incertaine soit-elle.
Le travail remarquable de réalisation réussit à établir dans cette ode à la lenteur un équilibre entre des plans fixes jamais assez lénifiants pour nous endormir (ce dont j’avais peur), des échanges quasi-philosophiques sur la condition humaine et notre rapport à la nature, et le récit en voix-off d’un écrivain baroudeur contraint à l’immobilité. Car ici c’est bien l’humain qui se cache - et se tait - pour laisser vivre et tenter d’observer les êtres de cette nature sauvage encore préservée. La beauté époustouflante des grands espaces, ponctuée du passage des loups, des yaks et autres antilopes tibétaines, redonne une place humble aux humains qui osent les traverser. Sylvain Tesson, en narrateur, vient ponctuer avec parcimonie de ses fameuses formules ce récit visuel:
« Nous scrutions des paysages, sans certitude de moisson. On attendait une ombre en silence, face au vide. C’était le contraire d’une promesse publicitaire: au “tout, tout de suite” de l’épilepsie moderne s’opposait le “sans doute rien, jamais” de l’affût. »
À la curiosité première de savoir si la rencontre avec la panthère des neiges pourra finalement être filmée (et je ne divulguerai rien à ce sujet) cède l’envie pour nous aussi de se mettre à l’affût, de scruter de concert avec ce trio les paysages avec patience et attention. De cette forme de méditation émerge aussi certaines prises de conscience de soi et du monde, comme l’exprime Vincent Munier:
« Dès que je me retrouve en ville, je suis un autre homme, j’ai l’impression de jouer un rôle. Alors que là, dans la nature, tu es face à toi-même, tu ne peux pas tricher. »
Loin du documentaire animalier classique que l’on peut s’imaginer, ce film propose en réalité un contre modèle aux discours - parfois nécessairement frontaux et alarmistes - des documentaires écologistes. La force des images réussit à réduire l’absolue nécessité des mots et des explications. La musique originale - composée par Warren Ellis et Nick Cave - magnifie véritablement cette œuvre mais laisse aussi une place importante aux silences, parfois plus éloquents que les discours.
La panthère des neiges, célébration de la nature dans sa forme la plus pure, sera disponible partout au Québec à partir du 20 mai. Je vous conseille également le roman du même nom de Sylvain Tesson, qui offre une autre perspective de ce voyage.