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Du 1 au 12 novembre se déroule la 29e édition de Cinémania, diffusée au Cinéma Moderne, Cinéma du Parc, Cinéma Impérial, Cinéma du Musée et à la Cinémathèque, partenaire de longue date du festival.
Je proposerai jusqu’au 14 novembre plusieurs retours sur les petites perles dénichées au cours de mes douze journées de visionnement, qui s’annoncent d’ores et déjà des plus stimulantes.
Dimanche 5 novembre, Le Vourdalak d'Adrien Beau au Cinéma Moderne
Le Cinéma Moderne nous a offert l’occasion, en ce dimanche soir glacial et maussade, propice à l’éveil d’un imaginaire délicieusement morbide, d’accueillir le cinéaste, styliste, plasticien et metteur en scène Adrien Beau, dignement accompagné d’un monstre grandeur nature tout droit issu du folklore balkanique et slave.
Il était de passage à Montréal pour présenter son plus récent film, Le Vourdalak, adaptation d’une nouvelle écrite en 1884 par Aleksey Konstantinovich Tolstoï (pas le Tolstoï auquel on pense, mais son cousin lointain). Avec sa voix aux consonances ténébreuses de contrebasse et sa silhouette svelte cintrée d’une redingote, Beau donnait l’impression d’avoir simplement posé un pied hors de l’écran au terme de la projection pour nous raconter la genèse de l’inquiétant microcosme situé vaguement dans la campagne serbe, sous fond d’invasions turques et de drame familial.
Le film raconte l’histoire du combat mené par une famille vivant au fond d’une campagne isolée, décimée par les assauts turcs et par ses propres démons, contre un patriarche refusant avec acharnement de laisser sa descendance en paix et de se reposer au fond de sa tombe. Ayant perdu son attelage et son écuyer, le Marquis Jacques Antoine Saturnin d’Urfé, noble émissaire du roi de France, se voit contraint de demander gîte et assistance à une famille serbe aux abords rustres et inquiétants rencontrée sur son chemin.
Le moment pour leur rendre visite ne pourrait être plus mal choisi alors que la fratrie partageant la demeure attend anxieusement le retour du père, parti combattre une horde d’envahisseurs turcs. En quittant, le vieux Gorcha avait laissé ces mots : « Mes enfants, attendez-moi six jours. Si au terme de ces six jours je ne suis pas revenu, dites une prière à ma mémoire, car je serai tué au combat... Mais si jamais, ce dont Dieu vous garde, je revenais après six jours révolus, je vous ordonne de ne point me laisser entrer, quoi que je puisse dire ou faire, car je ne serais plus qu'un maudit Vourdalak ».
Bien que lointain et étranger, l’univers déroutant crée par Beau et par l’impressionnante distribution offre l’occasion d’investiguer la thématique tout à fait contemporaine d’un présent hanté par les démons du passé, et celle du rapport problématique à l’héritage patriarcal et à la chape de plomb pesant sur nos vies que représente toujours cette structure sociale. Visuellement somptueux, à la fois léger, ludique et inquiétant, le film, profondément insolite, réjouit autant qu’il déroute.
Il faudra attendre quelques mois avant la sortie en salle au Québec de ce petit bijou. En attendant, on peut se donner l’eau à la bouche avec le visionnement du court-métrage La petite sirène tourné par Beau en 2011, disponible gratuitement, qui offre une incursion dans l’univers singulier de l’artiste. On vous conseille aussi de lire nos autres critiques et de consulter nos offres.