Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
En activité depuis plus de 75 ans, Françoise Sullivan expose une troisième fois dans la Galerie de l’UQAM. Figure emblématique du manifeste Refus global et du renouveau artistique au Québec, elle revient sur sa période italienne des années 70 avec de nombreuses créations inédites jusqu’au 16 juillet 2021.
Le 9 août 1948, 15 artistes cosignaient le communiqué Refus global, dénonçant les idées rétrogrades de la société québécoise de l’époque. Membre influente de ce mouvement, Françoise Sullivan participe ainsi à la révolution artistique de la province alors que l’austère Maurice Duplessis vient de reconduire son mandat de premier ministre. 73 ans plus tard, la sculptrice et danseuse exerce toujours. À 97 ans, elle présente une nouvelle exposition qui prolonge Trajectoires resplendissantes et Œuvres d’Italie en Toscane, dévoilées respectivement en 2017 et 2019 à la Galerie de l’UQAM.
Celle qui est aussi chorégraphe retourne là sur son ère italienne dans le courant des années 70. Supervisée par la commissaire Louis Déry, la galerie propose une majorité d’œuvres inédites alors que certaines furent recouvrées dans les archives de Françoise Sullivan. Une fois de plus, son renouvellement créatif étonne et met en valeur une période moins connue de son impressionnante carrière.
Vue de l’exposition Françoise Sullivan. Les années 70, 2021, Galerie de l’UQAM. Photo : Paul Litherland.
Un nouveau départ
En 1969, alors qu’elle est une des sculptrices les plus importantes du Canada, l’inclassable personnage accumule les productions et les objets d’art au Québec. Souhaitant trouver une impulsion créative neuve, elle se rend en Italie l’année suivante. Là-bas, elle approfondit sa connaissance de l’arte povera et de l’art conceptuel. Sans doute inspirée par sa propre performance Danse la neige exécutée en 1948 dans le parc Otterburn de Montréal à côté de chez Riopelle, elle réalise de nouvelles improvisations en Italie.
Présentée sous forme de photomontage à l’exposition actuelle, l’une d’entre elles montre Françoise Sullivan au temple circulaire d’Hercule Olivarius à Rome. Elle court entre ses colonnes, fuyant l’ombre pour revenir à la lumière du jour. Puis c’est au sommet d’un arbre qu’on le regarde se mouvoir entre d’épaisses branches, bien décidée à sortir l’art d’entre les murs.
Dans ses archives, une vidéo filmée avec caméra 8mm est retrouvée. Sur cette dernière, on peut l’observer en compagnie de ses quatre fils qui marchent dans la région dans un village italien. Plus qu’une simple visite touristique, cette promenade surprend par son aspect pictural.
Vue de l’exposition Françoise Sullivan. Les années 70, 2021, Galerie de l’UQAM. Photo : Paul Litherland.
Une artiste engagée
Souvent chez elle, c’est l’idée qui prime. En 1977, la promenade qu’elle effectue dans les rues de Rome devant les graffitis revendicateurs et contestataires de mai 68 nous rappelle à l’esprit frondeur de la danseuse. Elle s’inspire des quatre marches distinctes réalisées à Montréal, dont le célèbre périple entre le MAC (Musée d’art contemporain de Montréal) et le Musée des beaux-arts de 1970 qui promeut l’aspect culturel de la métropole.
Ces années-là, un autre mouvement artistique prend de l’importance au pays de Dante : le plaidoyer féministe Io sono mia/Je suis moi-même (1976). La chorégraphe l’interprète en traçant ce message sur le sable alors qu’à chaque réécriture les vagues l’effacent.
Tandis qu’elle avait délaissé la peinture lors de ses voyages outre-Atlantique, elle y reprend goût à la fin des années 70 avec notamment l’œuvre La couleur revient filmée en 1978. Sur cette vidéo découverte récemment, on voit l’artiste répandre de l’acrylique sur des pages de journaux posées au sol et sur son propre corps. Cette performance expérimentale aborde le thème de la censure, récurrent dans son travail à cette époque.
Toujours active, Françoise Sullivan a terminé sa dernière toile quelques jours avant le début de l’actuelle exposition. Sans cesse en recherche, l’artiste continue d’inspirer par son désir insatiable d’explorer et de déconstruire son art pour mieux recommencer ailleurs.
> Françoise Sullivan. Les années 70, est présenté la Galerie de l’UQAM jusqu’au 16 juillet 2021
Toutes les informations sur le site de la Galerie de l’UQAM.