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Deux temps trois mouvements, quelques notes de musique et les premiers pas des danseurs suffisent à projeter le spectateur en plein chaos. Mais pas n’importe quel chaos, celui organisé par Hofesh Shechter, dansé par dix femmes et hommes, orchestré par six musicien(ne)s. Tous sur scène. Le 1er novembre, le Théâtre Maisonneuve fredonnait des airs de fin du monde, mêlant scènes de fête et de guerre, entre euphorie collective et branle-bas de combat total.
La fin du monde est évocatrice d’émotions – tous types d’émotions – poussées à leur paroxysme. Comme le néant, elle est difficile à imaginer, elle donne le vertige, elle n’est pas grise, elle est blanche ou noire; ou incolore. Elle est infinie ou déterminée. Son absence de forme, de définition, tout comme son côté inédit, intangible, angoissent. Elle n’est qu’un concept.
Hofesh Shechter, chorégraphe israélien basé à Londres, a donné naissance à une fin du monde, Grand Finale, en toute créativité. Il l'a esquissée dans son intensité et sa perplexité, dans l’excès de toutes les émotions qu’elle entraîne. Il a fait passer la fin du monde d’un concept à une réalité. C’est son tout dernier spectacle en date, et ça fait froid dans le dos.
Pour illustrer sa Grand Finale, Hofesh Shechter a pensé plusieurs blocs noirs d’environ trois mètres de haut sur scène, en guise de décors. Ils se déplacent lors du spectacle et confèrent à la scène une dimension tantôt oppressante, tantôt légère, tantôt vertigineuse.
Les musiciens traduisent cette fin du monde grâce à diverses tonalités, on entend de la musique classique, du rock, de la musique électronique et des mélodies traditionnelles juives.
Les danseurs, eux, sont vêtus de vêtements amples aux couleurs fauves. On dirait dix soldats. Ils s’alignent parfaitement sur l’orchestre dans chacune des sonorités différentes qu’il explore, ce qui rend les chorégraphies surprenantes dans leur diversité. Cette fin du monde est complète et enivre le spectateur par les chemins et les formes qu’elle emprunte.
Les corps des danseurs s’agitent et sautillent par moments si vite, si haut, si fort si longuement qu’on dirait des pantins, le regard vide et la bouche grande ouverte. Toutes les scènes d’apocalypse imaginables sont présentées: la fin du monde dans la joie, la fête, la guerre, la peur, la tristesse, la mort, les exécutions et réanimations des insurgés, la volupté.
Parfois, entre deux séquences de cataclysme, la scène s’éteint, l’orchestre cesse de jouer, le noir et le silence éloquent résonnent dans la salle, si fort que le spectateur est pris de peur. Et c’est exactement pendant ces secondes-là que l’on prend conscience de l’aspect complet du spectacle qui enveloppe et guide vers un chemin incertain, vers la fin du monde, en insufflant tout un arsenal d’émotions fortes, sur scène comme dans le public.
Le pouvoir immersif
du spectacle est réel: pendant 1h45, le spectateur est cloué dans son
siège, les yeux grands ouverts, le cœur battant au rythme des déflagrations sur
scène. Il regarde avec une seule envie, celle de rejoindre la scène pour participer à cette fin
du monde dans l’engouement collectif qu’elle entraîne, pour avoir un rôle dans
l’histoire, pour vivre avant de mourir.
Le spectacle présenté par Danse Danse se joue au Théâtre Maisonneuve jusqu'au 4 novembre, billetterie ici.