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Le cinéma de Paul Verhoeven est loin de faire consensus. Le metteur en scène néerlandais n’a jamais eu peur de montrer au grand écran la sexualité et la violence sous toutes ses coutures, même les plus sombres. Ses films, ses meilleurs comme ses pires, sont devenus cultes que soit Basic Instinct, qui a fait de Sharon Stone un sex-symbol, ou, le légendairement mauvais, Showgirls. Avec Elle, Verhoeven revient d’une longue absence avec un long-métrage qui, comme ses prédécesseurs, fera beaucoup parler.
Michèle Leblanc (Isabelle Huppert) est la dirigeante, avec sa meilleure amie (Anne Consigny), d’une compagnie de conception de jeux vidéo. Dans cette boîte, elle est une patronne intransigeante qui pousse l’élaboration des jeux vidéo sous leurs formes les plus violentes et les plus sordides. À la maison, elle vit seule avec son chat. Son fils (Jonas Bloquet) est en couple avec une femme contrôlante (Alice Isaaz), sa mère (Judith Magre) se paye un adonis, son ex-mari (Christian Berkel) s’est recasé avec une jeune femme (Vimala Pons) tandis que les voisins d’en face (Laurent Lafitte et Virginie Efira), très catholiques, vivent le parfait amour. Un jour, un homme s’introduit chez Michèle et la viole sauvagement. Plutôt que d’alerter la police, Michèle, une femme au sang-froid à toute épreuve, décide de se venger elle-même.
Elle est basé sur le roman Oh… de l’écrivain français Philippe Djian. Celui-ci avait Isabelle Huppert en tête lorsqu’il a imaginé le personnage de Michèle. Le film devant initialement être tourné aux États-Unis, Paul Verhoeven et les producteurs n’arrivaient pas à trouver une actrice américaine qui veuille jouer un personnage aussi choquant. L’équipe s’est réorientée vers la France sachant déjà qu’Isabelle Huppert était prête à interpréter le rôle de Michèle. Heureusement pour eux, car Isabelle Huppert donne toute sa crédibilité à cette femme carriériste qui a une réaction tout à fait inattendue à son agression. Non seulement, elle est imperturbable après le viol, mais elle aborde tous les aspects de sa vie avec un détachement désarmant. Sans être une femme incapable de tendresse, Michèle fait preuve d’une froideur surprenante qu’il soit question de travail, de la famille ou de la sexualité. En fait, à mesure que le récit se déroule, Michèle se révèle une femme antipathique pour qui il est difficile d’éprouver de la sympathie. Pour donner vie à cette femme amorale, qui de mieux que l’iconique Isabelle Huppert qui est impériale dans Elle. Ce rôle n’est pas sans rappeler d’autres personnages troublés qu’elle a interprétés par le passé comme celui dans La Pianiste de Michael Haneke.
Avec ce film sur la vengeance, Verhoeven signe une de ses mises en scène les plus efficaces de sa filmographie. Tout en baignant dans le suspense, le réalisateur de Robocop brosse aussi le portrait d’une femme. Pour se faire, il sème des indices sur son passé tout au long de l’histoire. Pourtant, ces indices ne révèlent pas toutes les motivations du personnage de Michèle. Il évacue les explications de son film pour laisser toute la place au récit. Verhoeven joue aussi avec les styles. Sans qualifier Elle de comédie noire, vous vous surprendrez peut-être à rire durant certaines scènes. Étonnant pour un film qui a pour prémisse une agression. Pourtant, les touches comiques insérées çà et là ne jurent pas avec l’ensemble du film. Au contraire, tout comme le personnage de Michèle se détache facilement de son agression, cette dose de sarcasme permet une distanciation par rapport à l’élément déclencheur.
Elle est un excellent suspense de Paul Verhoeven qui, à 78 ans, montre qu’il est toujours un maître de la réalisation. Ce suspense doit aussi son efficacité à la majestueuse Isabelle Huppert à qui certains prédisent une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice en février prochain. Quant à lui, le sujet d’Elle ne fera pas que des enthousiastes. Certains seront choqués par la violence sexuelle graphique qui est montrée dans ce film et qui est, certes, difficile à voir. Mieux vaut en être averti.
Elle est à l'affiche au Québec le 18 novembre.