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Nous vivrons tous, un jour ou l’autre, un deuil, des deuils. Que ce soit une mort, un changement de vie, la perte de notre identité, la maladie…la solitude qui fait suite au deuil est inévitable. L’auteure Marianne Brisebois, qui nous avait offert le roman Sauf que Sam est mort l’année dernière, revient avec le même sujet central, le deuil, dans son dernier roman Quelques solitudes aux Éditions Hurtubise.
Dès les premières pages, le roman Quelques solitudes charme le lecteur avec ses personnages principaux, Liliane et Simon-Pierre, qui, chacun de leur côté, subissent une solitude pesante. Ils se retrouvent ensemble, par un heureux hasard, à lutter contre la perte, à vivre avec l’absence, pour finalement jouir pleinement du changement que la vie leur a apporté.
Quelques solitudes est l’histoire de Liliane, 26 ans, en couple depuis presque 10 ans avec Julien qu’elle a connu au secondaire. Leur vie de couple était tracée d’avance; ils vivront éternellement ensemble, amoureux, mari et femme, dans le plus grand bonheur, comme leurs amis en couple! Comment ne pas être heureux alors que Julien fait le métier qu’il aime, que Liliane poursuit ses études pendant que Julien voit aux dépenses du couple, qu’ils ont des amis en commun et que tout le monde s’aime?
Malgré leur grande complicité et leur amour solide, Liliane éprouve le sentiment terrible d’être seule, seule entourée des amis de Julien, seule dans l’appartement que Julien paye en très grande partie, seule dans ses études, seule dans son couple. Mais que pourrait-elle souhaiter de plus que cette relation extraordinaire avec son amoureux du secondaire?
Il ne suffira qu’un coup de vent, aussi imprévisible que dévastateur, pour faire tomber le château de cartes. Un homme, un ami, un sourire, quelques rendez-vous amicaux et un soir de solitude pour les deux, quelques heures pour tout écraser. Ce n’était pas prévu. IL n’était pas prévu. Il n’y aura pas de suite, mais Liliane ne peut garder ce secret pour elle seule, elle ne peut vivre cette “erreur” seule. Elle a assez confiance dans sa relation avec Julien, pour espérer qu'elle tienne le coup.
Le phare est brisé. Julien ne pardonnera pas. Le vent tourne. La marée est incertaine. Liliane ne partira qu’avec quelques sacs, seules choses qui lui restent des 10 dernières années.
"Personne ne m’a écrit de message depuis ce matin. C’est peut-être aujourd’hui que je commence à ne plus exister pour tous ceux qui ont fait partie de ma vie dans les dix dernières années. J’entre dans une nouvelle ère. Une solitude bien construite, apparente, identitaire."
Liliane retourne vivre chez sa mère chez qui, elle espère, elle ne vivra pas longtemps. À 26 ans, Liliane n’a plus rien. Ses amis, amis de Julien d’abord et avec qui elle ne se reconnaît aucun intérêt commun, ne seront plus qu’un souvenir. L'appartement qu’elle avait décoré avec son amoureux n’a plus rien d’elle. Il ne lui reste que sa solitude, cette sensation que l’avenir n’a plus rien de ce qu’elle s’était imaginé.
La mère de Liliane lui montre une petite annonce d’un endroit à louer, en colocation, un endroit presque trop beau pour être vrai, une maison idyllique dans l'île Verte, à proximité de Laval. Le destin frappe encore. Liliane rencontre Simon-Pierre, un gars rigide, secret, qui vit seul dans cette grande maison. Rapidement, elle emménage et leurs solitudes apprennent à se côtoyer.
"Cette maison est le repaire de la solitude. Ça fait plus d’une semaine que j’essaye d’avoir le courage de lui poser une question, mais Cadieux (Simon-Pierre) m’évite encore plus depuis qu’il s’est évanoui presque sous mes yeux."
Virtuose du piano, surdoué dans presque tout, Simon-Pierre se met la pression de toujours atteindre la perfection. Mais la perfection a un goût amer et elle finit par ne plus être satisfaisante. Que cache son coloc? Simon-Pierre traîne sa carcasse comme une cape qui pèse sur lui, lourde et suffocante. Il est malade, ça se voit, mais de quoi? À petites bouchées, le coloc de Liliane s’ouvrira sur ce qui lui serre l’estomac; sa rupture avec sa fiancée, son anorexie, sa solitude, la peur tenace qui lui gruge les os. C’est dans la bienveillance que Liliane et Simon-Pierre s’ouvrent l’un à l'autre.
"Je savais déjà que j’étais meilleur que n’importe quel pianiste de mon âge. Mais je voulais être encore meilleur. Parce que j'étais bon sans manger. Ma psy m’a dit que s’affamer, ça joue un peu sur le cerveau de la même façon que la cocaïne. Ça donne un semblant d’adrénaline dans le corps, même une euphorie. Je suis devenu accro à cet effet-là. Accro au contrôle, à la discipline."
L’auteure Marianne Brisebois offre un espace douillet à ses deux personnages principaux, où tous deux peuvent se parler sans inquiétude, un espace-temps juste pour eux, pour avancer, sans oublier le passé, mais poursuivre une route qui n'avait pas été envisagée.
"Je veux être seule pour certaines choses, dans certains coins de ma tête. J’apprivoise mes solitudes, je les aime plus qu’avant. Mais je me sens heureuse quand celles qui font mal disparaissent tranquillement."
Marianne Brisebois est une auteure à découvrir et son œuvre se savoure délicatement. Si l’auteure aborde une fois de plus le sujet du deuil, ce n'est pas tant dans la noirceur que dans l’éclaircie qu’elle le fait. Ses personnages nous amènent à faire le point sur notre propre vision de la solitude, sujet actuel suite à la solitude mondiale des deux dernières années.
L’être humain a besoin de contact pour apprendre à se connaître, à vivre en société pour se développer. L’être humain a aussi besoin de solitude et celle-ci peut être bénéfique si elle est choisie. Quelques solitudes est un roman franc et empathique qui aborde plusieurs sujets délicats comme la maladie (anorexie masculine), les ruptures, la perte de repères lorsqu'un changement inattendu arrive… Il y a, dans toute solitude, plusieurs deuils à faire. Les deux personnages principaux devront se reconstruire, à travers leur force et leur fragilité. Le futur est incertain, mais ils prendront le temps de le dessiner.
Retrouvez Quelques solitudes de Marianne Brisebois aux Éditions Hurtubise !