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L’auteure Marianne Brisebois nous invite à lire la suite de son livre Tant que sera l’été, dans son nouveau roman, Mais l’automne est arrivé. Ce dernier, paru en octobre 2023 aux Éditions Hurtubise, nous ramène ses principaux personnages, Emma et Gabriel, dans une nouvelle étape de leur vie.
Que deviennent ces beaux humains dans leur quête de liberté et de délivrance : retrouveront-ils Florence et William ? Quels seront leurs rôles dans l’enquête sur la Cité, cette secte malicieuse qui les étrangle depuis des années ? Mais l’automne est arrivé est rempli de couleurs, telle la saison qu’il désigne, tel que l’on peut imaginer la force de vivre d’Emma et Gabriel.
« Les enquêteurs m'ont pressé de revenir en ville au plus vite, de tout plaquer pour les aider à comprendre ce sur quoi ils ferment les yeux depuis plus de quarante ans. »
Personne ne les a aidés, vus ou secourus du temps où la Cité menait leur vie. Plusieurs victimes d’un seul coup ont fait réagir la population, les médias, les policiers, mais qui a pensé aux victimes pendant qu'elles étaient prisonnières des gourous ? Ils leur ont lavé le cerveau, leur ont inventé une existence de soumission, leur faisant croire qu’ils étaient libres, qu’ils aimaient être sous leur joug. Des enfants ont été les proies d’hommes beaucoup plus vieux, des enfants ont été mariés, battus, placés sous la tutelle de pervers sans âme. Des femmes se sont dites amoureuses de leur bourreau. Des hommes se sont prostitués pour amasser de l’argent pour la Cité.
Il aura fallu un drame, encore, pour ouvrir les yeux.
Mais Gabriel et Emma avaient déjà quitté la Cité. On a suivi leur chemin de rédemption dans le livre Tant que sera l’été, premier tome écrit par l’auteure Marianne Brisebois au début de 2023. Avec Mais l’automne est arrivé, la fin de la Cité annonce le retour non consentant de nos deux personnages principaux, là où ils ne voulaient pas revenir, là où leur vie a été maintes fois brisée.
Ils avaient pourtant fait un long chemin pour s’en sortir, pour se libérer de leur passé. L’école de la vie était maintenant en Gaspésie avec William, le fiancé de Gabriel, et sa sœur Florence. Comment Gabriel et Emma feront-ils pour survivre à ce drame sans chuter encore une fois dans la grande noirceur de la Cité ?
Face au cadavre de sa mère, Gabriel sera plus beau, plus vrai que jamais. Le temps investi en lui en Gaspésie portera ses fruits. L’arbre est fort et n’a plus besoin du tuteur. C’est en cela que tient la liberté.
« Je sais que je t’ai fait souffrir quand j’ai décidé de partir pour de bon. J’ai pensé à toi, même si je me l’étais interdit. (...) j’ai aussi appris ce que ça voulait dire que d’être aimé, protégé. Tu l'avais mal compris, ça aussi (...) Malgré toutes ces choses que je ne pourrai jamais te pardonner, malgré l’amour mal compris, malgré mes yeux qui te trouvent si belle, qui trouvent horrible cette mort à laquelle je ne chercherai jamais de sens, j'espère que tu veilles sur moi. Même si tu ne l’as pas fait de ton vivant, ce soir, j'irai dormir en choisissant de croire que la mort t’a donné cette deuxième chance. »
Gabriel n’est pas seul. Emma est près de lui, partageant son quotidien dans une chambre d’hôtel et parlant parfois avec Florence et William. Tous les deux partagent encore leur peine, leur crainte, s'accrochant l’un à l’autre, sachant qu’ensemble, ils ne couleront plus jamais. Ensemble, ils tentent d'expliquer ce qu'était la Cité aux autorités, mais comment le faire face à des gens qui ne savent absolument rien de ce qu’ont été ces années de souffrance auprès de cette secte? Comment peut-on expliquer l’inexplicable?
« Cet été, j’ai voulu m’ouvrir à tout; ouvrir mon esprit, mon cœur, laisser aller mon corps. J’ai voulu me défaire de toutes mes chaînes, de tout ce qui m’avait empêchée de m'épanouir. Depuis que je suis de retour à Montréal, mon besoin de ressentir, de parler et de penser est complètement distordu (...) Je me sens comme un immense désordre entre celle que j’étais dans la Cité et celle que je suis devenue cet été. »
Emma répond aux questions, recherche l’amour dans les réponses, mais ce n’est pas dans une salle d'interrogatoire qu’on le retrouve; alors elle s’appuie sur Gabriel, le seul qui peut la comprendre sans mot. Un jour, dépouillée de ses feuilles mortes, elle aussi pourra grandir sans tuteur… En attendant, elle doit tenir debout devant sa sœur qu’elle a abandonnée, sa sœur toujours vivante, qui lui en veut, pas pour la liberté, mais parce que sa tête est encore sous l’emprise de la Cité, malgré les morts, malgré le drame, sa sœur croit toujours en la Cité !
« Peut-être que nous avions besoin de ces quelques heures où les rires s'emparaient de nos corps, où les mots jaillissaient sans qu’on ne les ait réfléchis. J’ai eu besoin de me sentir léger, faussement libéré, simplement accroché à un présent dont je ne percevais pas le temps. Et j’ai eu besoin d’Emma près de moi, de nos barrières qui tombent, qui oublient l’injustice. »
Ni l'un ni l’autre n'a voulu mourir. S’ils ont déjà pensé à incendier leur passé, ils visaient la Cité, non pas leur vie. La Cité leur a tout pris de leur passé et ils refusent qu'elle touche à leur présent et à leur futur. Les jours enfermés dans un hôtel sont difficiles, mais ils arriveront à sortir de leur cocon pour rencontrer un nouvel allié, un nouvel ami. La beauté des liens qui se tissent spontanément, sans rien attendre ni rien demander, ouvre les ailes de Gabriel et d’Emma.
Il existe sur terre des gens qui ne veulent que nous tenir la main, faire un petit bout de chemin avec nous, pour rien, juste pour nous accompagner. Et c’est grâce à ces personnes qu’on avance.
Le livre Mais l’automne est arrivé est la suite et la finale de Tant que sera l’été de Marianne Brisebois. On y retrouve la plume singulière de la belle auteure dans un puissant hymne à la vie, à la liberté et à l'action. Il faut beaucoup de courage pour se délivrer d’une part de soi et vivre sans cette partie qui nous a tenus vivant si longtemps.
Si vous n'avez pas encore lu Tant que sera l’été, voici un article écrit à ce sujet. Pour plus d'informations sur Mais l'automne est arrivé, cliquez sur ce lien.